Israël-Hamas. Face aux récentes démonstrations de force d’une « minorité radicalisée » sur le campus de Paris, un collectif appelle l’administration de l’école à réagir pour « garantir la sécurité et l’intégrité académique » de l’institution.
Tribune collective
Nous, élèves et anciens élèves de Sciences Po, enseignants et membres de la communauté de l’école, déplorons l’instrumentalisation de notre école de cœur par une minorité violente qui sape tous les principes de la Rue Saint-Guillaume. Fondée il y a plus de 150 ans, notre institution a toujours promu l’universalisme dans le respect de la diversité des pensées et des lois. Aujourd’hui, avec plus de 15 000 étudiants – dont 50 % d’élèves internationaux et 29 % d’élèves boursiers – répartis sur sept campus, Sciences Po incarne une diversité culturelle et intellectuelle essentielle dans une ère où la compétition pour le savoir est exacerbée par l’intelligence artificielle, le retour de la logique des blocs géopolitiques et la montée des populismes.
La mission historique de notre école, initiée par Emile Boutmy en 1872, visait à former des élites éclairées pour une France renouvelée, suite à la crise politique et morale de l’époque.
Cet esprit est désormais menacé par l’instrumentalisation nauséabonde de conflits extérieurs par des mouvements politiques qui cherchent à semer le chaos en développant une idéologie contraire à nos valeurs républicaines et universalistes. Depuis trop longtemps déjà, la mission intellectuelle de Sciences Po souffre sous l’effet d’une minorité qui entrave le débat, rendant certains intervenants de facto « persona non grata ».
Les récentes démonstrations de force par une minorité radicalisée sur notre campus de Paris, promouvant des idées antisémites et antisionistes et qui exploite cyniquement le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas déclenchée par les massacres du 7 octobre, sont totalement inacceptables. Cette violence et cette polarisation vont totalement à l’encontre de notre mission d’ouverture et de dialogue.
Prise de mesures disciplinaires
Nous condamnons fermement la connivence intellectuelle et le renoncement face à ces comportements. L’administration de Sciences Po doit agir avec détermination pour garantir la sécurité et l’intégrité académique de notre institution. Nous demandons donc instamment :
1. Le retour à la sérénité et à la sécurité de l’enseignement pour tous les étudiants et le corps enseignant.
2. La prise de mesures disciplinaires fermes pour empêcher la répétition de comportements inacceptables pour la sécurité des élèves et pour sanctionner clairement tout appel à la violence et à la haine au sein de Sciences Po. À cet égard, nous nous opposons fermement à toute forme d’amnistie qui pourrait légitimer ces agissements déstabilisateurs dans notre école.
3. Le refus de la remise en cause des accords avec nos partenaires universitaires internationaux légitimes, dont les universités israéliennes.
Nous rappelons aussi l’importance cruciale de Sciences Po dans les affaires publiques et le monde de l’entreprise, où sa diversité et sa curiosité intellectuelle sont des atouts majeurs. Face à l’érosion de la pensée critique, nous appelons au renforcement de notre engagement pour le dialogue, la compréhension interculturelle et le respect, qui sont essentiels pour préparer nos étudiants à la citoyenneté.
Nous appelons la nouvelle direction à s’engager résolument dans la mise en place d’un cadre intellectuel apaisé qui assurera l’excellence de l’enseignement, favorisant un espace de discussion ouvert et sans tabou, conforme à la mission historique de l’école. Ensemble, engageons-nous à maintenir l’intégrité de notre mission éducative et à naviguer intelligemment dans ces temps troublés.
*Liste des premiers signataires :
Jonathan Aiach, Investisseur Nicole Bacharan, historienneCamille Bedin, Dirigeante d’entreprise Xavier Bendavid, Dirigeant d’entreprise Stéphane Boujnah, Dirigeant d’entreprise Alexandre Chertok, Dirigeant d’entreprise Eric Chol, directeur de la rédaction de L’Express Gilles Constantini, Dirigeant d’entreprise Natalie David-Weill, Autrice Pierre-Henri Dumont, Député du Pas-de-Calais Grégory Edberg, Banquier d’affaires Laura El-Makki, Productrice Frédéric Encel, Maître de conférence David Fitoussi, Investisseur Lisa Fitoussi, Professeur et Dirigeante d’entreprise Caroline Fourest, directrice éditoriale de Franc-Tireur Benjamin Griveaux, entrepreneur Benjamin Haddad, Député de Paris Catherine Hartog, cheffe d’entreprise François Heilbronn, Professeur des Universités Associé Félix Hubin, Dirigeant d’entreprise Philippine Hubin-Charon, Dirigeante d’entreprise Alexandra Jousset, Journaliste Gilles Kepel, Professeur des universités Anna Klarsfeld, Éditrice Mathieu Laine, Dirigeant d’entreprise et écrivain Noëlle Lenoir, Avocate et ancienne Ministre Erwan Le Noan, Dirigeant d’entreprise Samuel Lejoyeux, Étudiant Corinne Lepage, Avocate, ancienne Ministre Antonin Levy, Avocat Déborah Lévy, Dirigeante d’entreprise Yedidia Levy-Zauberman, Dirigeant d’entreprise Grégoire Lucas, Dirigeant d’entreprise Maxime Loth, Étudiant Rasmus Michau, Dirigeant d’entreprise Philippe Moreau-Chevrolet, Consultant Benoit Mournet, Député des Hautes-Pyrénées Benjamin Ostrowka, Dirigeant d’entreprise Jérémie Patrier-Leitus, Député du Calvados et Professeur Pascal Perrineau, Professeur Émérite Sarah Prot, Consultante Robin Rivaton, Dirigeant d’entreprise Louis Robert, Investisseur Simone Rodan-Benzaquen, Directrice associative Karine Rozenblum, Avocate Mathilde Saltiel, Avocate Fabrice Seiman, Investisseur Jonathan Siboni, Dirigeant d’entreprise Alexis Singer, Banquier d’affaires Jean-Baptiste Soufron, Avocat Jean-Michel Steg, Banquier d’affaires Laetitia Strauch-Bonart, Essayiste Pierre-Olivier Sur, Avocat, ancien Bâtonnier du barreau de Paris Laura Terdjman, Avocate Sophie Torlotin, Journaliste Yves Wetzelsberger, Consultant
Interdiction de faire de la politique dans l’espace des universités ça règlera les problèmes et interdiction des contributions étrangères qui ont imposé leurs idéologie avec leur financement !!!