Meïr Ben Hayoun. « À Valérie Zenatti, Shalom »

Valérie Zenatti, bonjour, 

Question: qui est dangereux? 

Je vais tenter l’impossible, un débat avec toi, qui compte parmi les nombreux Juifs souvent invités sur les plateaux TV français pour parler de la crise actuelle. Quel que soit le thème, de façon récurrente, vous dépeignez la droite israélienne comme un épouvantail. Parmi ces derniers, il y a pas mal d’opportunistes et de girouettes, on le verra par la suite. Des gens qui, comme ceux qui exploitent les crises pour augmenter les prix, profitent de cette guerre cyniquement pour se placer, se faire connaître et se faire dorer le blason en disant ce qu’ils estiment que la majorité désire entendre. Je te rassure tout de suite, je ne pense vraiment pas que ce soit ton cas. C’est pour cette raison que je t’adresse ce message. 

En plus, toi tu es israélienne et tu as servi dans Tsahal si je ne m’abuse. Tu as forcément croisé des personnes comme moi à l’armée, à l’université, à Beer Sheva où tu as grandi et qui, comme tu le sais, est une métropole où la droite israélienne est nettement plus majoritaire que la moyenne nationale. Probablement y en a-t-il même beaucoup dans ta famille.

Je crains que ta volonté de te placer comme n’ayant rien à voir avec un quelconque soutien à Netanyahou te fasse sombrer dans des énormités indignes d’une commentatrice souvent sollicitée sur les chaînes TV, a fortiori d’une personne de lettres comme toi, en principe consciente de la portée des mots et des paroles, quelles que soient tes opinions sur la politique israélienne. 

 Je t’écoute à l’instant dans le débat d’hier à l’émission « C ce soir » de TV5.  Je te cite : « [….] Pour observer cette société depuis très longtemps, Netanyahou, on le sait tous, est extrêmement embarqué par son extrême droite et se laisse entraîner par son extrême droite qui est dangereuse, qui est dangereuse pour les Israéliens, qui est dangereuse pour les « Palestiniens », qui est dangereuse pour elle-même. C’est une vraie catastrophe, à la fois interne et externe« . 

Ensuite, quel paradoxe, tu reconnais que Netanyahou n’est pas un « va-t-guerre », mais qu’il est « un populiste ». Ça veut dire quoi, « populiste« ?  En général, un Chef d’Etat démocratique, par définition, nécessite d’être plébiscité par le peuple, le populo.  Et tu embrayes par: « Il doit sa survie politique à la guerre« , comme te le suggère l’animateur de cette émission, Karim j’sais pas quoi, que  » Netanyahou utilise la guerre pour renforcer son image« . Certes, de par ailleurs, tu as voulu défendre la société israélienne dans ce débat, mais au final, tu nous as enfoncés.

L’extrême droite pour toi, c’est nous, Otzma yehoudit dont le chef de file est Itamar Ben Gvir et dont je suis le représentant francophone. « Extrême droite », par association d’idées, cela nous assimile aux partis fascistes et totalitaires. Ce vocable est par conséquent abusif et diffamatoire, car vois-tu, nous sommes attachés à la démocratie, à l’Etat de Droit, à la séparation stricte des pouvoirs, aux droits individuels tels que la Tradition hébraïque les prône, des droits fondamentaux pour la dignité humaine de chacun. Et il faut le reconnaître, des droits pas toujours respectés dans notre pays, surtout par les gens se réclamant du libéralisme, mais c’est un autre débat dans lequel je ne vais pas entrer maintenant.

Netanyahou extrêmement embarqué par son extrême droite« . Ah bon ? Tu peux constater aussi bien que moi que dans le cabinet de guerre restreint où se prennent les décisions depuis le 07/10, il n’y pas un seul représentant de ce que tu appelles « extrême droite », ni Ben Gvir, ni Smotrich. A la rigueur Arieh Dery de Shass parce qu’il a une grosse kippa noire sur la tête et une longue barbe. Or c’est Dery qui, à la tête de ce parti, a permis que le Gouvernement Rabin/Pérès signe les Accords d’Oslo en 1993 ; si le parti Shass avait démissionné de la coalition alors, Rabin n’avait plus de gouvernement et jamais ces accords n’auraient vu le jour.  Tu étais ici quand cela s’est passé ? 

Qui sont les principaux partenaires de ce Cabinet de guerre hormis le Premier ministre Netanyahou et le ministre de la Défense Galant ? Gantz et Eizencott qui sont beaucoup plus proches de toi que de la droite et dont le poids pour les prises de décision est critique. On l’a vu récemment lorsque Netanyahou a voulu donner l’ordre d’entrer à Rafiah et que le Chef d’Etat-major a conditionné cela au consentement de Gantz et d’Eizencott. Et ces deux n’étaient pas d’accord pour cette manœuvre. C’est entre autres, l’une des raisons pour laquelle depuis plus d’un mois, on ne rentre pas à Rafiah pour en finir avec le HamaSS. Ce n’est pas la première fois qu’un Chef d’Etat-major intercepte les décisions d’un Premier ministre. Quant à Galant, il provient de Coulanou, un parti politique social qui s’est dissout en 2019, participant certes jusque là à la coalition Netanyahou mais qui a entravé alors toute initiative de réforme du système judiciaire. Galant, qui n’est pas vraiment de droite, cherchant une issue politique, s’est intégré au Likoud. Tu constates donc que ton histoire sur « l’extrême droite embarquant Netanyahou », ça n’a rien à voir avec la réalité sur le terrain. 

Tu vas me rétorquer : « Meir, Netanyahou a besoin de ces voix pour sa coalition, sinon elle tombe et il est donc tenu de satisfaire « l’extrême droite raciste messianiste », etc ».  Ok Valérie, examinons cela;

L’Iran nous a bombardé avec une pluie de missiles balistiques et de drones (au passage, l’idiot à côté de toi dans le débat soutenant qu’un tiers ont été interceptés par les Américains et les Britanniques, tu aurais pu le reprendre et le mettre en face de sa mythomanie). Notre revendication ultime est de réagir immédiatement. Comme tu vois, Netanyahou n’obtempère pas. Itamar Ben Gvir en est meurtri et les militants lui lancent: « Qu’est ce que tu fous dans ce Gouvernement qui encaisse sans broncher ?! ». 

L’aide humanitaire: le Gouvernement Netanyahou la laisse passer alors que nous avons manifesté pour la bloquer avec des parents d’otages et de militaires tombés aux combats. En plus, certains d’entre nous ont été brutalisés par les flics alors que les manifestants anti bibi qui bloquent les artères principales font ce qu’ils veulent comme chez leur grand-mère. La police ne les arrête pas du fait que le Parquet les soutient et les fait libérer. Alors à quoi bon les arrêter même s’ils balancent des torches sur les flics comme cela est arrivé la semaine passée à Jérusalem. Et l’aide humanitaire passe, alors que les médicaments pour les otages malades ne passent pas, qu’on n’a aucune info sur leur sort et probablement que la plupart ont été exécutés de façon horrible.  Itamar Ben Gvir en est meurtri et les militants lui lancent: « Qu’est-ce que tu fous dans ce Gouvernement qui laisse passer l’aide humanitaire alors que les nôtres sont terriblement traités et que des combattants juifs se font tuer pour prendre ces précautions humanitaires?! » 

Rafiah et l’axe Philadelphie – sans entrer à Rafiah et investir l’axe Philadelphie, c’est la victoire du HamaSS. Ça fait plus de deux mois qu’on attend. On pensait en avoir fini avant Pourim.  Plus on attend, moins on a de chance de pouvoir le faire et d’éliminer le HamaSS car la communauté internationale cherchant à sauver Sinwar ne fait que rendre cet objectif impossible. Nos enfants mobilisés sur le terrain et les familles des combattants tombés sont écœurés par cette inaction. Itamar Ben Gvir en est meurtri et les militants lui lancent: « Qu’est-ce que tu fous dans ce Gouvernement qui après six mois de combats n’est pas fichu de finir cette guerre et de la gagner ?! » 

La peine de mort pour les terroristes : alors que 70% des Israéliens l’exigent, donc beaucoup de gens de gauche également, elle n’est toujours pas soumise comme projet de Loi par le Gouvernement. La dernière nouvelle, c’est que le ministre des Finances a demandé des coupes de budget dans tous les ministères, pas seulement pour financer la guerre, mais pour financer l’hébergement de milliers de terroristes du Nouhba, ceux qui ont violé et éventré des femmes et rôti des bébés dans des fours, qui ont exécuté, coupé les têtes des jeunes de la Nova party. On en a comme ça des milliers et il faut plusieurs centaines de millions de shekels pour construire des places dans les prisons et les entretenir au lieu de les condamner à mort comme ils le méritent tous. Itamar Ben Gvir en est meurtri et les militants lui lancent: « Qu’est-ce que tu fous dans ce Gouvernement qui n’est pas capable de légiférer sur la peine de mort pour les pires assassins avérés de la terre ?! »

Le Gouvernement, depuis le 7 octobre, n’a pas déclaré l’état d’urgence. En effet, la Conseillère juridique du Gouvernement, Gali Bahrav Miara, empêche, pour des raisons légales à couper les cheveux en quatre dans le sens de la longueur, de décréter l’équivalent israélien, les תקנות לשעת חרום, les décrets pour heure d’urgence.  Je te signale au passage qu’après le Bataclan, ce qui en comparaison au 7 octobre était un camp de vacances, le Président Hollande a fait agir l’article 16 de la Constitution de la 5ème République. Ceci malgré la révision du Conseil constitutionnel du 23 juillet 2008, exerçant un contrôle sur cet exercice du Président. En Israël, un haut fonctionnaire, non élu, nommé par le précédent gouvernement, enraye la machine. Si avec ce qui s’est passé le 7 octobre, on ne peut pas décréter les mesures d’urgence, quand va-t-on les décréter? Quand on sera tous morts???!!! Et cette conseillère fait des siennes pour entraver ce Gouvernement qu’elle abhorre alors qu’elle est censée le servir et le représenter devant les instances juridiques, ce qu’elle se refuse de faire. Et Netanyahou ne se résout pas à la limoger alors que tous les membres de sa coalition l’exigent et que ses prérogatives le confèrent. Sans doute, ici comme sur d’autres sujets, adopte-t-il cette attitude de modération afin de ne pas ouvrir un autre front politique interne en temps de guerre. 

Et je ne mentionne pas les destructions de yshouvim de jeunes des collines, ou alors ces derniers arrêtés par des arrêts administratifs entérinés par Galant sans chef d’inculpation ni accusation devant un juge. Ou alors ces mêmes jeunes abominablement assassinés comme le jeune berger de 14 ans, Binyamin AHIMEIR, qu’on a retrouvé shabbat totalement broyé et mutilé. Juste avant Shabbat, sa mère Myriam nous avait demandé dans un groupe whatsapp de prier pour lui, pour qu’on le retrouve en vie. Tu n’étais même pas au courant de cette énième horreur et devant je ne sais plus quel hurluberlu sur le plateau de TV5 salissant les Juifs de Judée-Samarie, tu n’as pas été en mesure d’expliquer cela, cette réalité abominable à 20 minutes de Jérusalem ou à 30 minutes de Tel Aviv en voiture, za’ama les colonies, za’ama l’empire colonial israélien s’étendant sur les océans et où le soleil ne se couche jamais. La plus vaste arnaque antisémite du siècle que de parler de colonies et d’occupation. Et toi, tu ne répliques point devant ce jargon criminel au nom duquel des Juifs se font assassiner ces dernières années par centaines, pas seulement en Israël, mais en France aussi : les défuntes Madame Sarah Halimi et Madame Mireille Knoll, que Dieu venge leur sang. 

Valérie, בחיאת דינק, sur ta vie, c’est ainsi que tu taxes Netanyahou « d’être embarqué par l’extrême droite ». T’es-tu arrêtée 30 secondes à réfléchir posément à cela comme tu réfléchis quand tu lis une phrase de Aharon Appelfeld en hébreu afin de pouvoir lui accorder la meilleure traduction possible en français ? 

Si cela peut t’intéresser, personnellement, je suis absolument opposé à ce que les « messianistes » que nous sommes, adhérant aux objets de foi qui font la carte de l’identité juive, quittions ce gouvernement. Nous nous devons d’être solidaires en temps de guerre, qui que ce soit à la tête de l’Etat.

Et pour couronner ces compliments que tu nous fais, Valérie, tu martelles au pilon de ta défunte grand-mère juive que nous sommes « dangereux« . Tu ne fais pas dans la mesure pour le moins qu’on puisse dire? Tout d’abord, j’espère bien qu’on est dangereux pour l’ennemi, pour les envahisseurs nazislamistes de la terre d’Israël que tu appelles « Palestiniens ». À mon goût, on n’est pas assez dangereux envers eux. Si nous l’étions, ils auraient décampé de la terre d’Israël sans chercher leur reste comme nos parents sont partis d’Afrique du Nord dare dare. Aujourd’hui, il n’y a plus un seul Juif là-bas, ou très peu, quelques centaines, et personne n’en fait grief aux Arabes. Il y en a même parmi nous qui vont les voir pour jouer avec eux de la musique andalouse en leur tombant dans les bras, mais c’est déjà un autre sujet. Quoi ? Toi aussi tu en fais partie de ceux qui leur tombent dans les bras? Quand tu te rendras chez eux, ne pourrais-tu pas leur demander pourquoi il n’y a pratiquement plus de Juifs dans leurs pays alors que chez nous, il y a plusieurs millions d’Arabes ?! Tu as raison Valérie. Mieux vaut ne pas leur en parler, sinon ils vont se courroucer contre  toi et on ne sait jamais comment ça se termine quand ils s’énervent.

Tu dis que nous sommes dangereux pour Israël ? Le 07 octobre 2023, tu t’en souviens ? Tu sais ce qui s’est passé ? Dans toute la société israélienne, dans tout le spectre politique de notre pays, dans tout le spectre militaire, sans avoir accès aux informations classifiées de Aman ou du Mossad, sans avoir une grasse rémunération dans un institut d’études géopolitiques ou stratégiques, qui a sonné le tocsin pour prévenir? Je vais te le dire si tu ne le sais pas, Valérie. Personne d’autre que nous, les messianistes, ceux que tu qualifies si peu courtoisement d’extrême droite. Itamar Ben Gvir pressant le Gouvernement d’étendre les éliminations ciblées aux chefs du HamaSS et de réinvestir la Bande de Gaza après l’Opération « Flèche et arc » contre les chefs du Djihad islamique en mai 2023. 

Le docteur Michael Ben Ari, fondateur du parti Otzma yehoudit, archéologue et historien, spécialiste de l’Histoire de la Grande Révolte contre Rome. Michael, qui est un ami au passage, ainsi que Baroukh Marzel ce tsadik au sens littéral de ce terme hébraïque, un juste, dans une monumentale farce de justice, tous deux ont été disqualifiés par la Cour suprême de pouvoir se présenter sur la liste électorale de Otzma yehoudit. Suite à une vague de tirs de missiles du HamaSS fin 2018, près de la ligne de séparation avec la Bande de Gaza, Michael Ben Ari en deux minutes seulement exposait on ne peut plus clairement ce qui nous attendait, ce que des rapports de milliers de pages de « spécialistes » ne savaient exposer. 

Ceux à qui tu attribues de la « dangerosité » pour Israël, nous avons  le privilège d’en faire partie avec des centaines de milliers de Juifs en Israël, des gens qui triment au marché, dans les champs, des gens de condition modeste qui se rendent à la synagogue tous les jours à 5 heures du matin pour prier Hakaddosh Baroukh Hou, le Dieu d’Israël, des chauffeurs de taxis, des mères de familles, des gens qui n’ont pas été lobotomisés par les profs de fac et qui réfléchissent rationnellement en toute simplicité de pure logique fondée sur l’observation et sans parti pris d’aveuglement. Tous ceux-là savaient ce que la Bande de Gaza occupée par les nazislamistes nous réservait et qu’il fallait les anéantir jusqu’au dernier. Nous savions et appelions avant le 07/10 à entrer dans Gaza, à Sadja’iyeh, à Cheikh Radouane, à Djebalia qui, dans le Livre de la Genèse, (26, 17), est appelé Gherar, là où résidaient notre patriarche Isaac et notre matriarche Rebecca : « Isaac se retira de ce lieu, fit halte dans la vallée de Gherar et s’y établit ». On prône même de réinstaller des Juifs dans la Bande de Gaza. Si j’étais plus jeune, je serais volontaire pour m’y installer. Quoi? Toi t’es bien partie pour la France à 4000 kilomètres d’ici, et dans la Bande de Gaza qui est chez nous et qui s’est transformée en base avancée du nazislamisme sur notre territoire, on ne peut pas y résider ? C’est quoi ce racisme?!

 Même à l’étranger avec cette pléthore de spécialistes qu’on te met sur les plateaux TV, les Encel (le mèdecin recommande pour la santé un régime sans Encel) les Moïsi, Dieckhoff, Kepel,  Lemire, Filiu, des anciens militaires comme Guillaume Ansel ou le Général Dominique Trinquand qui paniquent comme des fillettes quand on évoque que les forces de Tsahal se sont introduites à Khan Younès, les directeurs ou sous-dirlos d’observatoire  de je ne sais quelle fondation, toute cette pléthore d’experts en grand tminik (traduction de tminik: foutage de gueule). Aucun de ces gugusses avant le 07 n’a envisagé ce qui aurait pu se passer. Aucun!! Au contraire ! Le seul danger qu’ils entrevoyaient, c’était celui provenant d’Israël à l’encontre des palos, alors que les fonds qataris leur parvenaient à flots et que le ministère de la défense augmentait les permis de travail des gazaouis chez nous pour calmer les ardeurs terroristes soi-disant, ces mêmes travailleurs qui ont fait le travail de collecter du renseignement tactique pour les horreurs du 07/10. 

Valérie, maintenant, tu veux savoir qui est dangereux pour Israël ? Eh bien toi, tu es dangereuse pour Israël. Rassure-toi, tu es en bonne compagnie avec tous ces charmants susmentionnés. Tu as même laissé un livre attestant de cela d’où a été tiré un film: « une bouteille dans la mer de Gaza » de Thierry Binisty, qui a obtenu des prix à plusieurs festivals. Excuse-moi, mais ta bouteille dans la mer, Valérie, elle nous a bien explosé en pleine figure. 

Cette promptitude à reléguer la gravité d’une situation de guerre absolue entre nous et les occupants de notre terre au profit de relations humaines individuelles, entre une jeune femme de Jérusalem et un jeune homme de Gaza, version recyclée de Roméo et Juliette, Tristant et Yseult, ça fait de beaux romans, de beaux films, sans ironie de ma part. Mais qu’en dirait aujourd’hui cette dame de Beeri, Vivian Silver, militante pour la paix, qui certainement aurait adoré ton roman et le film qui en a été tiré. 

Interviewée en 2018, Vivian répondait en substance qu’elle rêvait que « ses petits-enfants vivent sans peur avec des amis palestiniens de leur âge ». Tout le contraire du propos de notre ami Michael Ben Ari, n’est-ce pas?

Vivian vivait à deux mètres de la Bande de Gaza, les tirs de missiles depuis 2001, les opérations de Tsahal, les ballons incendiaires, etc. tout cela n’a pas entamé son optimisme et sa soif de relations humaines chaleureuses avec ses voisins. Elle usait de son influence pour aider des résidents de Gaza à se faire soigner dans nos hôpitaux. Elle répétait qu’elle entretenait des relations amicales avec des gens de l’autre côté. Vivian avait 74 ans. On a cru qu’elle faisait partie des otages parce qu’on ne la retrouvait pas. Il a fallu plus d’un mois jusqu’au 14 novembre pour pouvoir l’identifier. Tu t’imagines dans quel état l’ont laissée ceux de « l’autre côté » avec qui elle voulait entretenir des rapports chaleureux. Ce sont des Arabes gazaouis qu’elle a aidés qui ont montré aux assassins les maisons de Beeri, qui ont conduit ceux qui l’ont suppliciée, la malheureuse. Que son sang soit vengé, amen!

Valérie, ton œuvre et ton discours ont participé à induire l’atmosphère qui a permis ce laxisme mortel, cette chimère d’espoir de concorde avec l’ennemi existentiel. C’est cela la sarahg que tu as évoquée dans ton propos et dont tu as voulu nous faire porter le chapeau dans un très mauvais procès. C’est toi qui fais partie des « dangereux », pas nous.

Valérie, pour tenter de conclure sur un ton positif, je n’irai pas jusqu’à te suggérer de partager nos vues sur la situation. Dans la courte vidéo de notre ami Michael Ben Ari d’il y a six ans, il conclut par une phrase que chacun devrait méditer, toi en premier: « Celui qui fuit Gaza, Gaza le rattrapera« . 

Avec amour d’Israël

© Meïr Ben Hayoun

« Une bouteille dans la mer de Gaza » – Un film de Thierry Binisti – Bande-annonce officielle

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4 Comments

  1. Ce néologique sur « l’extrême droite » inventé par le reliquat bolchévique
    est l’un des plus vieux épouvantail de la gauche pour se maintenir au pouvoir.
    Déjà à l’époque de Ben Gourion ses associés du MAPAM le traitait de « fasciste ».
    Ne parlons pas de ce qu’on à fait subir à Zeev Jabotinsky.
    Même Itzhak Rabin avant Oslo était détesté par la gauche, qui le considérait comme à droite du Rabbin Kahana. Vu le narratif qui sous-tend son roman, cette femme fait simplement l’apologie de l’assimilation et considère que la perpétuation du peuple juif c’est « d’extrême droite » et qu’il serait « raciste » d’être juif : voila la haine de soi derrière le prurit woke. Elle n’est que le porte-voix d’une frange vraiment extrémiste dans l’état, qui estime que l’ennemi ..c’est le juif traditionnel. Lorsqu’on déteste son propre peuple, qu’on le salit cela se nomme quoi ?

  2. Meïr Ben Hayoun, vous avez vraiment raison concernant le parti Shas, dont la base est plus à droite que ses dirigeants. L’analyste Avishay Ben Haim à fait remarquer que de nombreux électeurs de ce parti étaient anciens votants du parti du rabbin Kahana.

  3. Au long de notre histoire on a presque pris l’habitude de la désinformation, des calomnies, de la diffamation.
    Les « deux grandes religions » se sont largement chargées de diffuser l’antijudaïsme théologique, contenu dans leurs textes fondateurs. Alors pourquoi serait-on surpris d’entendre que pour changer un peu la presse française, la littérature, la télé, le cinéma, font toujours leurs choux gras en vilipendant le Juif. Encore et encore.
    Quand cela est l’oeuvre de Shakespeare, de Voltaire ou de Céline, un bouquin de plus ou de moins qui écorche les Juifs nous fait presque hausser les épaules. Le temps aidant, le crime rituel, le déicide, ou d’autres mythes du genre ont de plus en plus du mal à nous faire réagir.
    Par contre, quand une médiocre écrivaine juive et israélienne ne trouve rien de mieux pour se faire connaitre et avoir l’illusion de se mesurer aux grands que d’adopter la sempiternelle formule usée jusqu’à la corde de la diabolisation du Juif, que se soit au motif qu’il est de droite ou « messianique », on a un peu plus du mal à s’y habituer. Pourtant, ils ne manquent pas ceux des nôtres qui ne résistent pas à la tentation de se vendre dans ce marché juteux. Des Juifs on s’y attends à mieux. On a du mal à s’y faire. Il faut se forcer pour se rendre à l’évidence que les nôtres sont comme tout le monde, capables du mieux comme du pire. Il y en a qui aiment un peu trop les honneurs et le bling bling.
    Il est très difficile de résister à l’appât du gain quand il suffit de prendre sa plume pour décrire le « palestinien », la nouvelle victime des « dangereux » Juifs, en sachant que hop! les pièces vont tomber de suite avec tellement de facilité.
    Le plus drôle est que la plupart d’entre nous n’a rien contre la gauche, la vraie, celle de Katzelnelson, de Borohov voire de Golda. Toutefois, celle qui part au loin tenter sa chance dans les salons parisiens casser du sucre sur le dos de leurs frères a très peu de respectable ou d’original. Ce n’est qu’un mauvais remake de la Yevsektzia qui pourrait aussi rejoindre certains tristes sires du temps des croisades comme Paul Chrétien et autres Nicolas Donin.
    Je me force pour ne pas les juger trop sévèrement, sans toutefois y arriver, je l’avoue. L’âme humaine est si complexe.
    Si j’étais à sa triste place serais-je capable de résister à ce marché facile?
    Qui pourrait l’assurer?
    Je ne peux que remercier le ciel de m’avoir épargnée.
    Un grand merci à Méir Ben Hayoun pour la qualité de son article, excellent comme d’habitude.

  4. Bonjour, on ne peut qu’abonder dans votre sens.
    La vraie gauche, celle de Ben Guourion ou de Berl Katznelson n’aurait pas retrouver ses petits aujourd’hui aurait trouvé refuge aujourd’hui dans le parti de Rehavaam Zeevi. Certes, faire l’apologie de l’assimilation ou la yaoud va convoler avec « l’oppressé » ca ne mange pas de pain. Jamais cette מרים בת בילגה alimentaire ne se risquerait à faire un reportage sur les adolescentes juives kidnappées ou sur les supplices subit par les femmes juives dans les pays arabes.

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