Alors que le mouvement islamiste avait « osé » critiquer la nomination de l’économiste Mohammad Mustafa au poste de premier ministre de l’Autorité palestinienne, le Fatah, dans une réponse du berger à la bergère, a accusévia un communiqué le Hamas « d’avoir causé le retour de l’occupation israélienne de Gaza en entreprenant l’aventure du 7 octobre2023 », laquelle avait mené à une « »catastrophe [nakba] encore plus horrible et cruelle que celle de 1948, au cours de laquelle quelque 760 000 Palestiniens avaient été expulsés de leurs terres à la création d’Israël.
Pour rappel: Le mouvement du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ripostait ainsi aux critiques formulées plus tôt dans la soirée par le mouvement islamiste armé venait d’annoncer la nomination d’un premier ministre appelé à réformer l’Autorité palestinienne dans le cadre de l’éventuel après-guerre à Gaza, mettant un proche à la tête du gouvernement, afin, selon des analystes, de convaincre la communauté internationale de sa volonté de réformer l’Autorité palestinienne.
Qui décida de fustiger ladite nomination? Le Hamas, le Jihad islamique palestinien et le FPLP, prétextant via un communiqué conjoint que « former un nouveau gouvernement sans consensus national allait aggraver les divisions interpalestiniennes ».
Pour mémoire: depuis des affrontements fratricides en juin 2007, le leadership palestinien est divisé entre l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, menée par le Fatah en Cisjordanieet le Hamas au pouvoir à Gaza.
Pour rappel encore: ces derniers mois, de nombreux Palestiniens ont vivement reproché à Mahmoud Abbas son impuissance face à l’opération terrestre et aérienne israélienne dans la bande de Gaza.
La réponse du Fatah
« La véritable déconnexion de la réalité et du peuple palestinien est celle de la direction du Hamas, qui jusqu’à présent ne saisit pas l’ampleur de la catastrophe que connaît notre peuple. […] Le Hamas n’a pas lui-même consulté les autres dirigeants palestiniens avant de lancer son attaque meurtrière contre Israël ».
Ledit communiqué n’épargne pas les chefs de la branche politique du Hamas réfugiés à l’étranger: ”Ils vivent confortablement dans des hôtels de grand luxe et n’ont que faire de la justice. Nous nous demandons pourquoi la majorité des chefs du Hamas vivent à l’étranger, pourquoi leurs familles se sont enfuies, pourquoi ils ont laissé le peuple palestinien, sans défense, faire face à une guerre cruelle, Pourquoi le Hamas est dépendants d’intérêts étrangers”.
À suivre donc, sachant que la nomination de M. Mustafa, qui fait suite à la démission en février de Mohammad Shtayyeh, intervient alors que des puissances régionales et occidentales appellent à une réforme de l’Autorité palestinienne afin qu’elle puisse être un acteur « crédible » pour administrer Gaza après la guerre et, à terme, diriger un futur Etat palestinien.
Toutefois, le rôle de l’Autorité palestinienne à l’issue du conflit demeure incertain, en raison de son influence limitée à Gaza et du refus d’Israël d’envisager un futur Etat palestinien.
TJ
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