Le séparatisme islamiste qui s’installe peu à peu avec le faux nez du progressisme ou de la résistance à un « oppresseur blanc » représente un danger bien plus grave que les objectifs de Poutine
Si l’Ukraine venait à tomber, ce serait une menace existentielle pour la France. Telle est la harangue adressée par le président de la république française Emmanuel Macron aux Français. Il y a quatre ans, presque jour pour jour, le président Macron sonnait déjà le tocsin : « Nous sommes en guerre », désignant un ennemi à abattre, un virus.
En 2024, Emmanuel Macron inaugure le printemps en pointant un nouveau Titus. A l’instar de l’empereur romain qui a maté des rebellions – dont celle de Jérusalem – et étendu l’empire romain, le président Poutine est montré tel un épouvantail : sa victoire serait celle d’un dictateur sans limite et mettrait en grave danger la sécurité et l’intégrité démocratique des pays européens.
La pensée présidentielle étant auto-décrétée « cohérente », elle n’en reste pas moins complexe à déchiffrer pour le commun des Français : si on résume, Poutine est un adversaire qu’il faut combattre mais sans lui faire la guerre. Pour cela « aucune limite » n’existe, mais il ne faut pas pour autant prendre l’initiative d’une offensive, même s’il n’est pas exclu d’envoyer des troupes sur le terrain, tout n’étant pas co-belligérant. Bon courage…
Les Français, sondage après sondage, confirment leur inquiétude au sujet de la guerre en Europe. En revanche ils sont une faible proportion à valider les options militaires du président Macron. Son discours provoque des réactions d’incompréhension dans les coulisses diplomatiques. « Cette déclaration au sujet des troupes au sol que l’on n’exclut pas d’envoyer en Ukraine est pour le moins curieuse », confie un diplomate français de haut rang.
Enferré dans le concept militaire de l’ambiguïté stratégique, le président français a rallié à son panache le chancelier allemand, avec lequel les relations sont froides mais sur des bases qui ne sont pas les mêmes que celles de Berlin. Entre les deux pays, l’ambiguïté stratégique s’estompera… Mais au détriment de qui, l’avenir le dira.
Pourquoi Emmanuel Macron a-t-il décidé de faire résonner les tambours de la guerre ? Passons rapidement sur le fait que le président français, avec la foi exaltée des nouveaux convertis, veut faire oublier sa naïveté, lui qui avait cru que Vladimir Poutine ferait amende honorable rapidement et serait convaincu par le volontarisme façon Tintin affiché par Emmanuel Macron au début de la guerre. Passons également sur le fait qu’il s’exprime en pleine campagne des élections européennes qu’il est en passe de perdre avec fracas face au RN, si les sondages se confirment dans les urnes en juin.
Emmanuel Macron veut recréer le vieux clivage qu’il a mis en place dès 2017, des démocrates contre les autocrates. Les bruits de botte seraient destinés à masquer les bruits de vote. Remarquons, sans être dupe, qu’Emmanuel Macron tente de faire oublier le déclassement diplomatique de la France sur les principaux théâtres de la planète en ayant recours à son procédé préféré, la parole dite performative : « Je parle fort, donc je suis ».
En l’occurrence, la France parle d’autant plus fortement qu’elle doit couvrir le fait qu’elle n’est pas, en terme matériel, le principal soutien de l’Ukraine. En revanche, elle veut être le premier adversaire de la Russie.
Le pathos présidentiel sur ce dossier interroge sur sa perception des enjeux existentiels pour la France. Au risque de froisser les thuriféraires présidentiels, ce n’est pas la Russie qui menace la République, mais l’effondrement de la laïcité et la propagation du communautaro-wokisme dans les enceintes académiques, comme le montre l’affaire de sciences- po. Les cris d’alerte lancés par les enseignants sur leur solitude dans les écoles démontrent les limites de la politique de l’abaya qui cache la forêt. Sur ce sujet aussi, la com’ performative d’un attalisme naissant ne sera pas suffisante. Le séparatisme islamiste qui s’installe peu à peu avec le faux nez du progressisme ou de la résistance à un « oppresseur blanc » représente un danger bien plus grave que les objectifs d’un Poutine, épouvantail bien pratique pour ne pas voir une réalité autrement plus délicate à expliquer aux Français.
S’il existe un danger existentiel pour le modèle français fatigué, il ne vient pas de la Russie mais de l’intérieur d’un pays miné par des divisions régulièrement pointées sans pour autant être combattues avec efficacité. Le réveil s’annonce brutal.
© Michael Darmon
Source: i24News
Bon article…mais en dessous de la réalité. La Russie (la partie de culture européenne : Sotchi, Moscou, Saint Petersbourg etc) est infiniment plus civilisée que la France raciste et antisémite où des horreurs sont commises chaque jour avec la complicité tacite du pouvoir. Sarah Halimi et Lola (et le père de celle-ci) seraient toujours en vie si elles avaient vécu dans une société civilisée.