« Je lui répète sans arrêt que si je ne l’avais pas rencontrée, je serais un clochard ». Alain Finkielkraut
Nous sommes en 1985, au mois de juillet. Alain Finkielkraut est en Israël pour un colloque. Sylvie Topaloff le rejoint là-bas et Alain Finkielkraut vient la chercher à l’aéroport. La veille, il est passé à la télévision israélienne. Le journaliste lui a demandé s’il pourrait épouser une non-juive ? Il a répondu que la femme aimée était à moitié juive, que sa mère avait porté l’étoile jaune durant la guerre, qu’il serait heureux qu’elle accepte de l’épouser. Sylvie Topaloff n’est au courant de rien. Sur le chemin du kibboutz, les deux amoureux se retrouvent à un arrêt d’autobus, comme cernés par le désert. Tout d’un coup, un homme surgit de nulle part, avec un sac en plastique à la main. L’inconnu s’avance vers eux et lance : « You should marry that man. » Ils se marient en octobre en France.
Alain Finkielkraut : « Je lui répète sans arrêt que si je ne l’avais pas rencontrée, je serais un clochard. Toute ma vie tient à ce hasard. Je n’aurais pas pu aimer quelqu’un d’autre. Elle me fait des listes de noms de femmes pour me prouver le contraire. Mais, non ».
Aujourd’hui, Sylvie Topaloff a 70 ans et Alain Finkielkraut, 74 ans. Aucun des deux ne partage la vision d’un amour passionné devenant tempéré avec l’âge. Ils vieilliront ensemble, mais pas au coin du feu. Ils prônent l’intensité. On ne peut se comprendre l’un sans l’autre.
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