Ce que l’on sait de l’implication de membres de l’UNRWA dans les attaques du Hamas

L’Unrwa vient en aide depuis 1949 aux réfugiés palestiniens leur donnant accès notamment à l’éducation, aux premiers soins d’urgence. Photo AFP/Mahmud HAMS

Une enquête ouverte, Washington se dit … « préoccupé ». On le serait à moins: Voilà plusieurs employés de cette agence de l’Onu qui vient en aide aux réfugiés de la bande de Gaza soupçonnés par Israël d’être impliqués dans les massacres commis par le Hamas sur le sol de l’État hébreu.

Pour rappel, l’Unrwa, en Français l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, est une agence de l’ONU qui vient en aide depuis 1949 aux réfugiés palestiniens leur donnant accès notamment à l’éducation, aux premiers soins d’urgence. Ses membres sont notamment présents dans la bande de Gaza, d’où sont partis les terroristes du Hamas le 7 octobre pour commettre leur massacre.

L’agence, financée presque entièrement par les contributions volontaires des États membres de l’ONU, aide depuis octobre les Gazaouis fuyant les bombardements intenses menés par l’armée israélienne qui n’épargne pas les civils. Deux millions de personnes à Gaza dépendent de son aide, selon son directeur Philippe Lazzarini et l’on sait que des responsables de l’agence s’étaient récemment plaints d’avoir été visés par des tirs israéliens .

Pour rappel encore: l’UNRWA a été régulièrement pointée du doigt par Israël par le passé, Tel-Aviv lui reprochant notamment d’alimenter l’incitation à la haine anti-israélienne, allégations qu’elle nie.

De quoi est accusée l’UNWRA?

Les autorités israéliennes accusent plusieurs employés de l’UNRWA d’être impliqué dans les raids du Hamas qui ont fait près de 1 200 morts, dont de nombreux civils dans des villages du sud d’Israël et sur les lieux d’un festival de musique en plein air.

Si le degré de leur implication présumée n’est pour l’heure pas connu, son directeur Philippe Lazzarini a annoncé via un communiqué sa « décision de résilier immédiatement les contrats de ces membres du personnel et d’ouvrir une enquête afin d’établir la vérité sans délai », sans toutefois préciser combien d’agents étaient concernés, alors que les États-Unis chiffrent à 12 les employés visés par cette enquête.
« Tout employé de l’Unrwa impliqué dans des actes de terrorisme sera tenu responsable, notamment par le biais de poursuites pénales », a ajouté Philippe Lazzarini.

Voilà qu’à raison le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se déclare … « horrifié par cette nouvelle ».

Quant au Département d’État américain, son porte-parole Matthew Miller nous fait savoir qu’il a « temporairement suspendu le financement supplémentaire de l’UNRWA » pendant que seront examinées allégations et mesures prises par les Nations Unies pour y répondre ».

Les réactions se multiplient:

Selon Reuters, les États-Unis, avec l’Allemagne et l’Union européenne, étaient les plus grands donateurs de l’agence en 2022.

Le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a déclaré qu’il « évaluerait les mesures à prendre sur la base des résultats d’une enquête complète et approfondie », tandis que via un communiqué publié vendredi dans la soirée, la diplomatie française a indiqué avoir « pris connaissance avec consternation de l’information communiquée ce jour par l’UNRWA, relative à la participation de certains de ces employés aux attaques terroristes du 7 octobre contre Israël », et que « Paris prenait note du lancement d’une enquête et de la suspension desdits employés »: « Nous appelons l’UNRWA à prendre des mesures pour s’assurer qu’aucun discours de haine ne puisse plus prospérer en son sein sans sanction ferme », a ajouté le Quai d’Orsay.

Un employé de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens distribue des médicaments, à Gaza, le 21 janvier 2024. © ASHRAF AMRA / ANADOLU / AFP

Ce samedi, la ministre australienne des Affaires étrangères Penny Wong s’est dite « profondément préoccupée » par les accusations contre l’UNRWA: « Nous parlons avec nos partenaires et allons suspendre temporairement le versement des financements récents », a-t-elle écrit sur le réseau social X. « Nous saluons la réponse immédiate de l’UNRWA, y compris la résiliation de contrats ainsi que l’annonce d’une enquête sur les accusations envers l’organisation », a-t-elle poursuivi. L’Italie, elle, a sauté le pas : elle a annoncé, peu après, la suspension de son aide à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens.

Le Royaume-Uni suspend également « temporairement » son financement à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, a annoncé ce samedi le gouvernement britannique: le Royaume-Uni « est consterné par les accusations selon lesquelles des employés de l’UNRWA ont participé à l’attaque du 7 octobre contre Israël », a écrit le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Alors qu’Israël fait savoir son souhait que l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens ne joue plus aucun rôle à Gaza, le Hamas a dénoncé immédiatement les « menaces et le chantage » d’Israël à l’encontre des agences de l’ONU: « Nous demandons aux Nations unies et organisations internationales de ne pas céder aux menaces et au chantage » d’Israël, a ajouté le mouvement islamiste palestinien dans un communiqué: L’Unrwa a besoin d' »un soutien maximal » et « non qu’on lui coupe soutien et assistance ». « Nous appelons les pays qui ont annoncé la cessation de leur soutien à l’Unrwa à revenir immédiatement sur leur décision, qui implique des risques graves » pour l’assistance humanitaire, a déclaré Hussein al-Cheikh, secrétaire général du comité exécutif de l’OLP.

Le travail d’enquête de unwatch.org et Hillel Neuer

Et l’on pourrait lister longtemps.

TJ

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