Il ne faut pas revenir aux discours du 6 octobre
« Il est impératif de ne pas renouer avec les discours politiques houleux d’avant le 7 octobre », a déclaré le président Isaac Herzog aux députés lors de cette session spéciale.
Ceux qui sont morts au combat à Gaza sont « la quintessence » de la société israélienne et le reflet de sa diversité, issue « de tout le pays, de toutes les communautés, tous les modes de vie, toutes les visions du monde, les croyances, les religions », a-t-il affirmé, reprenant les paroles de la mère d’un soldat en disant: « Si la mort de mon fils est le prix à payer pour l’unité du peuple, alors je suis prête à l’accepter avec humilité et amour ».
« En ce jour anniversaire de la Knesset israélienne – le temple de notre démocratie –, je tiens à souligner que l’unité n’est pas synonyme d’uniformité, de silence ou de fin des débats sur des questions centrales pour l’existence de l’État israélien, sa société et sa démocratie », a-t-il poursuivi.
« Personne ne doute qu’en cette Assemblée se tiendront très bientôt les débats les plus importants et probablement les plus houleux qui soient. A propos de la guerre et de la paix, d’hier et d’après-demain, de la sécurité, de l’économie et de la société, des politiques et processus politiques et sociaux, des conclusions et des leçons à tirer, comme de la normalisation au Moyen-Orient – que le Hamas, le Hezbollah, les Houthis et… l’Iran tentent de contrecarrer de toutes leurs forces ».
« La coalition a une place importante dans ces discussions, mais il y a une place tout aussi importante pour l’opposition. Mais, lorsque nous nous trouvons dans ces moments historiques et que nous sommes confrontés à des défis auxquels peu de nations sont confrontées, je me sens obligé de dire tout haut ce que le cœur des gens murmure tout bas et de dire : il est possible d’avoir un vrai débat. Même lorsque vous êtes en désaccord, restez dignes! Il ne faut surtout pas revenir aux discours du 6 octobre ».
« Il est impossible de parler de respect mutuel et d’unité si la Knesset ne donne pas l’exemple vers le changement. Ce que demandent la population, les familles, les espaces… doit se refléter ici et doit devenir un commandement puissant gravé sur les murs de ce tabernacle. C’est notre devoir envers le pays, envers cette génération. Soyez dignes ».
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Déclaration d’Amir Ohana, Président de la Knesset
Cette année, l’anniversaire de la fondation de la Knesset « n’est pas un joyeux anniversaire », avait déclaré en préambule hier mercredi le président de la Knesset, Amir Ohana, en ouverture de la session spéciale pour les 75 ans du Parlement, en présence du Premier ministre Benjamin Netanyahu et du président Isaac Herzog.
« La guerre nous fait payer un lourd tribut chaque jour, depuis 110 jours maintenant. Hier, la matinée fut particulièrement difficile et douloureuse, avec la mort de 24 de nos fils, soldats de Tsahal. Vingt-quatre âmes, chacune d’entre elles étant un monde à part entière », a-t-il dit, avant un moment de silence.
« Cela fait cent dix jours que nos frères et sœurs, dont les belles photos nous contemplent, là-haut, sont en captivité aux mains du Hamas. Cela fait cent dix jours que nos cœurs et nos pensées sont tournés vers les victimes du 7 octobre, les villes, les moshavim, les kibboutzim, les festivaliers, les soldats de Tsahal, la police israélienne et de toutes les forces de l’ordre ».
Il a cité les propos du soldat Elkana Vizel qui avait écrit : « Nous avons tant de raisons d’être fiers et heureux, nous sommes une génération de rédemption ! Nous sommes en train d’écrire les moments les plus importants de toute l’histoire de notre pays et même du monde entier. Alors, s’il vous plaît, soyez optimistes. Continuez à faire passer la vie avant tout, toujours. Pour une vie d’amour, d’espoir, de pureté et d’optimisme ».
« Cette institution n’a pas toujours été caractérisée ainsi. Puissions-nous faire une place – tous, ensemble mais aussi séparément – à la prière d’un soldat mort au combat, pour nous rendre plus forts, les uns les autres », a déclaré Ohana à l’attention de ses collègues députés. « L’expression Am Yisrael Hai – le peuple d’Israël vit – nous vient de la libération du camp de concentration de Bergen-Belsen », a-t-il rappelé, soulignant que « le peuple d’Israël avait eu son lot d’émeutes, persécutions et massacres, jusqu’à la Shoah. Mais nous avons toujours su, du plus profond de notre douleur, de notre chagrin et de notre deuil, de cette tristesse abyssale, renaitre, reconstruire, apprendre et enseigner, nous épanouir à nouveau, vivre et apporter de la vie au monde. Ce sera la même chose cette fois-ci », a-t-il assuré.
« Elkana avait raison en disant que nous sommes en train d’écrire les moments les plus importants de l’histoire du pays et que nous avons le devoir d’être heureux et unis », a-t-il conclu sur un « Am Yisrael Chai ».
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