Georges Benayoun a encore une fois bien résumé les enjeux du moment pour Israël, dans un intéressant échange avec Sarah Cattan.
Mais , toutes les remises à plat à venir et dont il parle avec raison, pour – je le cite – « affronter les fractures béantes d’Israël, qui souvent se superposent: l’antagonisme ashkenaze-séfarade, l’opposition religieux-séculiers, et la non-redistribution économique qui fait que 20% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté», ne dépendent pas que de l’immense bonne volonté ou le courage et la résilience d’Israël.
Elles dépendent de la durée et des résultats de cette guerre et pas seulement militaires.
Et du comportement contradictoire de tant d’acteurs. Voisins ou plus lointains.
Et autant vous le dire tout de suite : moi, humblement, je ne crois qu’en la volonté de MBS, le prince héritier saoudien, pour avancer dans le bon sens. Les autres…
En attendant, je le confesse, j’ai pleuré de tristesse et de colère en voyant la longue séquence consacrée par CNews au programme israélien 6C de résilience appliqué au 7 octobre. Atroce.
J’ai aussi pleuré de joie en voyant deux vidéos de retours de soldats auprès des leurs. Quelle émotion.
Je ne me souviens pas d’une telle réaction de ma part.
Je ne me souviens pas non plus d’une telle colère personnelle contre les femmes et hommes politiques israéliens de tous bords.
A propos, quid des otages ? Notamment.
J’ai pourtant vécu 50 ans dans le soutien inconditionnel et sans faille aux gouvernements israéliens.
Parce que ce n’est pas légitime ni décent de jouer les Knesseths, partis et gouvernements israéliens en exil en diaspora.
J’ai pratiqué ainsi à l’antenne de Radio J à Bruxelles, que j’ai créée pour répondre précisément aux critiques contre Israël et de même dans toutes mes prises de position.
Ah, l’image d’Israël ! Ce mythe de Sisyphe.
Je me lis soudain en fureur inusitée quand certains membres du gouvernement israélien prennent la parole. Ou se taisent !
Je devine et comprends évidemment, comme chacun, les fautes et les erreurs. Mais, parfois, cela frôle la bêtise absolue.
Cependant, paradoxalement, je ne suis pas inquiet pour cela, parce que le peuple israélien veillera. Parlera. Jugera. Condamnera le cas échéant. Et aura appris…
Et ne réécrira pas un stupide «Tintin au Congo»… Des Palestiniens au Congo ? Non. Pas plus que la réoccupation de Gaza.
J’ai une totale confiance en les Israéliens exemplaires et héroïques. Et dans ce pays merveilleux. Son avenir sera radieux. Sans jamais oublier.
Je suis plutôt affolé et très inquiet pour ce qui se passe hors d’Israël. Entendre encore parler d’apartheid ou de génocide.
Toujours le double standard. Oublié, le 7 octobre. Au masculin et au féminin. Et les haines islamistes se déversent dangereusement dans nos rues.
Je vise aussi la réussite de l’entrisme islamiste partout.
Par la lâcheté, la naïveté ou l’électoralisme complice et calculé . Et attendez de voir les résultats des prochaines élections un peu partout dans le monde !
Et des LFI en France, Corbyn ou Sanders et PTB et Écolo, voire le PS en Belgique, qui illustrent cela.
La réponse ? Voyez comment cela se passe chez ceux qui n’ont pas voulu être dupes.
Pas ou peu d’immigration. Pas ou peu de tolérance à l’égard des attaques contre leur système de vie ou de valeurs.
Une droite qui monte la garde et réussit plutôt bien à garder le calme et, entre autres, à empêcher ou interdire les manifestations hystériques antisémites et antiisraéliennes, et permet aux Juifs de vivre en paix.
Et leurs campus ne sont pas devenus des temples de la bêtise wokiste islamo-gauchiste.
Je n’idéalise pas, mais cela ressemble à cela.
Une droite forte, certes. Mais, sans le fascisme qu’on annonçait en Italie ou dans la Flandre belge. Toutes deux restées démocratiques.
Le centre a, hélas, disparu partout.
La gauche a perdu ses valeurs essentielles notamment de laïcité. Juste pour se maintenir au pouvoir. Et ne plus y arriver, même ainsi.
Idem pour les droites classiques.
Et la ligne Maginot de l’antisémitisme s’est écroulée.
Autre chose : que feront les pays arabes ?
Que fera Biden réélu ou Trump élu ?
Que fera le successeur de Macron et de l’actuel parlement européen et son prochain exécutif ou le successeur d’Abbas, s’il y en a un ?
Quid du conflit russo-ukrainien ? Sans parler de l’Iran et ses proxys. De l’après-Hamas.
Qu’oseront encore de plus contre Israël, les Nations-Unies qui pratiquent un antisémitisme ou antisionisme d’Etat(s) ? Et l’UNWRA qui devrait pourtant mourir de sa belle mort après la confirmation de ce que l’on savait d’elle ?
La liste des paramètres de demain, du jour d’«après», n’est d’ailleurs pas close. En cours, même.
Mon espoir réside donc dans le courage, l’espoir et la force magnifiques des Israéliens et dans ce que MBS allait proposer le jour d’«avant» ! Ce jour qui visait tout autant cette réunion d’Abraham élargie que le pogrom bestial qui eut lieu le 7 octobre.
Dans une meilleure volonté des partis politiques israéliens de songer à l’avenir du pays et non pas aux prochaines élections et coalitions. Israël paie très cher cette réalité hyper-partisane sans l’intérêt général.
Le titre de cette séquence à venir sera : «Israël cherche désespérément hommes ou femmes d’Etat ».
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