« Quel que soit le nombre de Palestiniens morts à Gaza, c’est trop ». Depuis Israël, Michel Jefroykin lit la Presse pour nous et manque de bol, c’est … Gideon Levy juste ce soir

On a du mal à croire que Gideon Levy a un public sérieux. « Gideon Levy, journaliste critique d’une société israélienne ‘malade’, titre « Le Monde ».

Tribune juive

« Il y en a déjà assez de cette guerre. Cela doit cesser maintenant, quelles que soient les circonstances et à tout prix. Cela ne sert à rien de continuer. Son coût terrible dépassera tout bénéfice possible, si jamais un bénéfice pouvait découler d’une guerre. Nous n’avons également plus aucune légitimité pour continuer à détruire la bande de Gaza et à tuer des dizaines de milliers de ses habitants.

Maintenant que notre colère justifiée s’est apaisée, ne serait-ce qu’un peu, et que nos humeurs sont légèrement moins enflammées, nous devons envisager la poursuite de la guerre sans passion. Et il n’y a qu’une seule conclusion possible : y mettre fin maintenant.

Les accords visant à rapatrier les otages et à libérer les prisonniers palestiniens se sont jusqu’à présent mieux déroulés que prévu. Les promesses ont été tenues, des deux côtés. Même Bella, la chienne, a été libérée dans un état apparemment raisonnable.

Mais la plupart des otages n’ont pas encore été libérés. Nous devons continuer à œuvrer pour les libérer jusqu’à ce que chacun d’entre eux soit rentré chez lui, ce qui signifiera probablement libérer le dernier prisonnier palestinien en Israël. Quiconque trouve cette idée difficile à digérer aurait intérêt à commencer à s’y habituer.

Et pour parvenir au retour des otages, il n’est pas nécessaire de poursuivre la guerre. Au contraire, la poursuite de cette politique pourrait empêcher de nouvelles libérations et même mettre en danger la vie des otages. Seules les offres permettront de les publier tous. Et les accords ne peuvent avoir lieu que dans les conditions d’un cessez-le-feu.

Le deuxième objectif d’Israël n’a pas été atteint, mais il ne pourra probablement pas être atteint à un prix raisonnable. Après presque deux mois de combats, le Hamas est toujours vivant et actif. Et au moins certaines de ses forces restent organisées, comme cela a été évident lors de la mise en œuvre des accords d’otages.

L’armée israélienne affirme avoir tué 5 000 combattants du Hamas . Peut-être que oui, peut-être que non. Mais le haut commandement du Hamas reste intact, tout comme certaines de ses infrastructures.

On nous a dit que la plupart de ses infrastructures et postes de commandement se trouvaient dans la ville de Gaza. Nous avons donc détruit la ville. Maintenant, ils nous disent que la majeure partie se trouve en fait à Khan Yunis. Et le lendemain de la destruction de Khan Yunis, ils nous diront que l’infrastructure la plus importante se trouve à Rafah. Ensuite, nous tuerons également Rafah, jusqu’à ce qu’ils nous disent que le cœur battant du Hamas se trouve en réalité dans la partie égyptienne de Rafah. Comme l’horizon, cet objectif ne cessera de s’éloigner à mesure que nous nous en approcherons.

Le Hamas a reçu un coup dur. Son avenir dépend désormais des accords internationaux conclus, tout autant que de la poursuite des combats.

La bande de Gaza a été suffisamment punie, bien plus qu’elle ne le mérite. Sa partie nord a été détruite ; 20 000 de ses fils et filles ont été tués ; 5 000 enfants sont morts . Même si l’estimation de Tsahal selon laquelle elle a tué 5 000 combattants du Hamas est correcte, les proportions sont horribles. En Ukraine, les gens seraient consternés par de telles proportions.

Est-il vraiment permis de tuer 20 000 personnes, dont 5 000 enfants, pour tuer 5 000 combattants/terroristes/personnes impliquées dans les combats/hommes armés, aussi monstrueux soient-ils ? Et 100 000 civils seraient-ils également autorisés ? Un million? « Autant que nécessaire » est la réponse habituelle, et elle est manifestement immorale et inacceptable.

Je doute que quiconque en Israël puisse réellement imaginer les souffrances de Gaza . Mais en Israël, ce n’est pas le moment d’avoir pitié de Gaza.

Reprendre la guerre signifie occuper et détruire le sud de Gaza. Aujourd’hui, plus du double du nombre de Gazaouis que contenait cette zone avant la guerre s’y entasse. Et même avant la guerre, elle était densément peuplée selon les normes mondiales.

Alors, où iront-ils tous ? Vers le nord détruit ? Vers la ville gazaouie surpeuplée d’Al-Mawasi ? Vers une Egypte fermée ? Et où iront-ils après la fin de la guerre, quand il ne restera plus une pierre debout à Gaza et qu’il n’y aura plus de bois à ramasser, pas de charbon pour les poêles, pas de pain, pas de feu, pas d’eau, et tout ce qui restera ce sont des cendres, pour paraphraser un poème de Moshe Tabenkin ? Il est impossible de reprendre la guerre sans en tenir compte.

Il est également impossible de reprendre la guerre sans tenir compte des dommages internationaux toujours croissants qu’Israël subira. D’autres images de mort et de destruction en provenance de Gaza détruiront les derniers vestiges de la réputation d’Israël, même parmi ses amis jurés. Nous vaincrions le Hamas et perdrions le monde. Nous vaincrons le Hamas et deviendrons un monstre, même aux yeux de certains de nos compatriotes. Et maintenant quoi? »

© Gédéon Lévy pour Haaretz

https://www.haaretz.com/opinion/2023-11-30/ty-article-opinion/.premium/how-many-palestinians-dead-in-gaza-is-too-many/0000018c-1c99-db78-adcc-befde3500000

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2 Comments

  1. Le lectorat de ce  » journal  » qui inspire beaucoup la presse bienpensante en France et ailleurs , se reduit jour apres jour , c est le meretz , donc l extreme gauche plutot antisioniste et un peu de vieux militants de la gauche  » avoda » .

    Au dela de l outrance et de la betise crasse de ce vieux militant haineux , il faut admettre que la situation future de Gaza continuera a peser lourdement sur nos epaules car les arabes ne connaissent ni pitié ni solidarité pour leurs freres .

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