Emmanuel Macron s’est félicité d’avoir obtenu 1 milliard d’euros de promesses de financement humanitaire à destination de l’enclave palestinienne et a appelé pour la première fois à « œuvrer à un cessez-le-feu ». Mais face à l’urgence, les ONG dénoncent l’absence de consensus sur un arrêt des combats.
A défaut d’une percée, l’initiative a au moins constitué un premier effort de concertation internationale afin de tenter de voler au secours des civils palestiniens piégés par la guerre dans la bande de Gaza. Tandis que les combats continuent de faire rage dans l’enclave, le président de la République, Emmanuel Macron, a réuni, jeudi 9 novembre, à l’Elysée, plusieurs dizaines d’Etats arabes, de pays occidentaux et émergents, ainsi que de nombreuses organisations internationales afin de répondre aux multiples défis humanitaires posés par la riposte d’Israël, un peu plus d’un mois après les attaques terroristes du 7 octobre sur son sol.
En ouverture des débats, le chef de l’Etat a fait évoluer son discours, comme pour envoyer un signal aux nombreux invités présents soucieux d’exiger un cessez-le-feu immédiat afin de protéger au mieux les civils, alors que les combats ont déjà fait plus de 10 800 morts dans la bande de Gaza, selon l’administration du territoire sous contrôle du Hamas. Après avoir réclamé « une pause humanitaire la plus rapide possible », Emmanuel Macron a, pour la première fois, appelé à « œuvrer à un cessez-le-feu ». Une perspective qu’Israël continue de rejeter à ce jour, pour mieux poursuivre sa traque des combattants du Hamas.
La légère inflexion du discours présidentiel n’a pas empêché les différents orateurs d’insister sur la responsabilité des autorités israéliennes. « Des milliers de personnes tuées, ce ne sont pas des dommages collatéraux. Il semblerait que ce soit une punition collective », a dénoncé Philippe Lazzarini, commissaire général de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), laquelle compte déjà, a déploré le responsable suisse, 99 morts parmi ses salariés dans le territoire. « Il s’agit de condamner les atrocités commises par le Hamas. Mais cela ne peut en aucun cas justifier une guerre qui ne respecte absolument pas le droit international humanitaire », a appuyé M. Lazzarini.
« Combien de Palestiniens devront être tués ?«
D’après le ministre des affaires étrangères égyptien, Sameh Choukri, « l’aide qui est déjà entrée dans Gaza [par le seul terminal de Rafah, côté égyptien] n’est pas suffisante pour les besoins de toute la population, et les complications délibérées imposées par Israël sur ces livraisons conduisent à une dégradation supplémentaire de la situation ». « Combien de Palestiniens devront être tués avant que la guerre cesse, s’est interrogé le premier ministre de l’Autorité palestinienne, Mohammad Shtayyeh. Ce que fait Israël n’est pas une guerre contre le Hamas, c’est une guerre contre le peuple palestinien dans son ensemble ».
Face à ces cris d’alarme, les résultats peuvent paraître modestes. L’Elysée s’est réjoui que les promesses de financement aient atteint 1 milliard d’euros – les Nations unies estimaient peu ou prou les besoins à ce niveau –, même si rien ne garantit que les sommes ainsi cumulées soient toutes des annonces nouvelles. Emmanuel Macron a, au passage, promis que la France porterait à 100 millions d’euros son aide supplémentaire cette année, dont plus de la moitié pour l’UNRWA.
Au-delà des chiffres, plusieurs pistes ont par ailleurs été examinées pour tenter d’acheminer au mieux l’aide humanitaire, elle-même otage des combats et des tensions suscitées par la guerre, Israël veillant au blocus du territoire, terrestre comme maritime, tandis que l’Egypte, qui redoute un afflux massif de réfugiés palestiniens, n’entend pas ouvrir grand les portes du terminal de Rafah.
« L’acheminement peut commencer immédiatement«
Le président chypriote, Nikos Christodoulides, notamment, a détaillé son projet de corridor maritime, qui doit permettre, depuis l’île située à quelque 200 milles nautiques, d’acheminer de l’aide vers une plate-forme au large de la bande de Gaza, quitte à ce que des barges déposent ensuite les cargaisons sur les côtes, faute de port opérationnel.
Dans un entretien au Monde, il assure que toutes les parties, à commencer par Benyamin Nétanyahou, le premier ministre israélien, soutiendraient l’idée. « Israël craint que des armes ne parviennent jusqu’au Hamas. C’est un souci majeur pour les Israéliens, nous le comprenons parfaitement et nous pouvons y remédier. Aussi avons-nous accepté que leurs experts sécuritaires travaillent avec les nôtres », explique le dirigeant chypriote. « L’acheminement peut commencer immédiatement. Notre plan va permettre de résoudre l’engorgement du terminal de Rafah », ajoute-t-il.
Il est convenu que les chefs d’état-major des pays volontaires doivent poursuivre les travaux dans le courant de la semaine du 13 novembre, tandis que nombre de navires militaires (américains, français, allemands ou néerlandais) convergent vers Chypre, afin de permettre des évacuations, en particulier du Liban, si le conflit devait s’étendre. Pour Nikos Christodoulides, à travers cette conférence, « Emmanuel Macron envoie un message : il montre que l’Europe est là, qu’elle est intéressée par ce qui se passe. »
Le message n’a pas, pour autant, satisfait les ONG. « Ce qui se passe à Gaza est une litanie de violations des droits humains sans précédent, inédite depuis la fin de la seconde guerre mondiale », a commenté la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, lors d’une conférence de presse organisée à quelques encablures du palais présidentiel, une fois la conférence achevée. Et de pointer les « attaques disproportionnées » menées par Israël à Gaza, les déplacements forcés de populations, l’utilisation de l’eau, de l’aide médicale comme arme de guerre, au détriment des besoins vitaux.
« Gaza est devenu un cimetière géant à ciel ouvert«
« Nous sommes assez déçus par le discours d’aujourd’hui. Il n’y a pas eu de consensus sur un cessez-le-feu immédiat. Il existe une discussion autour d’une pause humanitaire, pas un cessez-le-feu qui, selon nous, doit arriver urgemment, en écho à la situation humanitaire sur le terrain, dit Jean-François Corty, vice-président de Médecins du monde. Mais au-delà de cette aide qui est déjà bien prépositionnée à Rafah, l’enjeu est qu’elle puisse entrer dans Gaza et être distribuée dans de bonnes conditions, que ce soit au nord ou au sud. Gaza est devenu un cimetière géant à ciel ouvert ».
De son côté, Cécile Duflot, la directrice générale d’Oxfam France, a regretté « une forme de timidité dans l’expression ». « Il ne peut pas y avoir d’accès à l’aide humanitaire si celle-ci ne peut pas entrer dans le territoire. Il ne peut pas y avoir d’aide humanitaire pour les morts. Il faut que la population à Gaza reste en vie. Il faut obtenir ce cessez-le-feu. Nous demandons du courage aux dirigeants politiques des pays, et d’abord à notre président », a lancé l’ancienne ministre écologiste de François Hollande.
De fait, les termes « trêve » ou « pause humanitaire » suscitent un rejet unanime parmi les professionnels de l’urgence. Pour Isabelle Defourny, la présidente de Médecins sans frontières, « on ne sait pas ce que cela veut dire concrètement une pause humanitaire. Ce qui est certain est que mettre en place des secours à Gaza, dans ce contexte, au cœur des hostilités, est impossible. L’assistance humanitaire ne peut pas se déployer sur le champ de bataille ». D’après elle, « une trêve courte veut dire un approvisionnement rapide de certains hôpitaux, l’évacuation de quelques blessés et certaines personnes qui descendent vers le sud. Mais nous n’avons pas cessé de le dire : aujourd’hui, à Gaza, il n’y a aucun endroit sûr ».
Michel Jefroykin avec Ghazal Golshiri, Marie Jégo et Philippe Ricard pour Le Monde
Amnesty international qui refuse de qualifier le Hamas de Terroriste on connaît l’hostilité de sa secrétaire générale envers Israël ! Unwra organisation créée sur mesure pour perpétuer le statut de réfugié palestinien sur plusieurs générations et dont les membres sont très souvent pro-Hamas et un certain nombre ont fêté le massacre du 7 octobre (car personne ne peut travailler à Gaza sans faire allégeance au Hamas) ! Que des belles âmes qui ne pipent mot sur les otages et ne font que blâmer Israël ! Au fait, combien ils gagnent ces gens là sur les malheurs des populations ?
Un ramassis d’antisémites qui diffusent une accusation de « crime rituel » contemporain et tendent la main pour l’entretenir.