« Israël n’a pas sa place sur notre terre » : qui est Ghazi Hamad, la « voix du Hamas » depuis le massacre du 7 octobre.
Adaptant son discours à ses interlocuteurs, si « la Voix » multiplie les interviews à la presse depuis le 7 octobre, elle assume clairement l’objectif d’une disparition de l’Etat hébreu tout en continuant de nier en bloc, malgré les évidences, les exactions commises contre les civils.
Le membre du bureau politique du Hamas, interviewé le 27 octobre par LBCI, chaîne de télévision libanaise, répondit une heure vingt minutes durant aux questions de Nada Andraos.
Une partie de ses propos, traduit de l’arabe plusieurs jours après par la chaîne américano-israélienne Memri TV, ont suscité et suscité encore de nombreuses réactions.
C’est que Ghazi Hamad « promet » que le Hamas « recommencera encore et encore » les attaques du 7 octobre: « Nous devons donner une leçon à Israël, et nous le ferons encore et encore. ‘Le déluge d’Al-Aqsa’, nom de l’offensive déclenchée par le Hamas le 7 octobre, n’est que la première fois, et il y en aura une deuxième, une troisième, une quatrième, parce que nous avons la détermination, la résolution, et les capacités de combattre. Devrons-nous payer un prix ? Oui, et nous sommes prêts à le payer. Nous sommes appelés une nation de martyrs, et nous sommes fiers de sacrifier des martyrs. […] Israël est un pays qui n’a pas sa place sur notre terre. Nous devons éliminer ce pays, car il constitue une catastrophe sécuritaire, militaire et politique pour la nation arabe et islamique, et il faut en finir. Nous n’avons pas honte de le dire, avec force ».
Ces déclarations ont été relayées en Israël comme la preuve même que l’idée du cessez-le-feu demandé par la communauté internationale n’avait pas de sens.
La presse internationale a elle aussi relevé le double discours du Hamas, à l’instar du « Wall Street Journal » dont l’éditorial du2 novembre dit: « Le Hamas a deux messages pour deux publics différents. A la communauté internationale, il plaide pour un cessez-le-feu pour des raisons humanitaires. Au monde arabe, il s’engage à réitérer l’attaque du 7 octobre et sacrifier autant de Palestiniens qu’il le faudra pour détruire Israël ».
De fait, Ghazi Hamad, qui a donné plusieurs interviews à la presse occidentale depuis le 7 octobre et toujours depuis Beyrouth, sait user selon son public du vocabulaire requis, mais le fond du discours reste le même concernant l’objectif plus moins explicité d’une disparition d’Israël.
Notre homme, faisant valoir que Mahmoud Abbas n’avait « rien obtenu » après « des années de négociations infructueuses avec Israël pour établir un Etat palestinien à ses côtés », et que « cette approche a donné lieu à davantage de colonies, à davantage de violations et à davantage de meurtres », affirme qu’il « est désormais logique que le recours à la résistance soit légal contre l’occupation, qu’il n’y a plus d’espace aujourd’hui pour parler de paix avec Israël, de solution à deux Etats ou de coexistence ».
Dans un entretien accordé au « Corriere della Serra » le 31 octobre, à la question de savoir pourquoi vouloir la destruction d’Israël, la Voix répond:
« Que dites-vous à ceux qui occupent votre maison ? Est-ce que vous restez ? Qu’avez-vous fait avec les occupants allemands ? Vous vous êtes battus jusqu’à les éliminer ».
Au journaliste qui rétorque que la négation de l’existence de l’Allemagne elle-même n’a jamais été un sujet, Ghazi Hamad répond qu' »Israël n’est pas un Etat pacifique. Il a bombardé le Liban, la Syrie, l’Irak, l’Arabie Saoudite, l’Iran, […] et que la bande de Gaza payait « un lourd tribu en sang » mais que « c’était nécessaire ».
Au journaliste de NBC qui lui oppose la contradiction entre le fait de demander un Cessez le feu tout en menaçant de multiplier des attaques, Ghazi Hamad larmoie: « Vous voulez qu’on s’arrête ? Si on s’arrête, nous allons revenir à notre misérable situation, les humiliations, l’occupation ».
Ghazi Hamad, qui justifie systématiquement le recours à la violence par l’échec de la « voie de la paix », ne nie pas moins « toute exaction volontaire sur les civils israéliens », qualifiant les exactions du 7 octobre d' »opération militaire ».
Il a le front de déclarer sur NBC : « C’est dans notre religion : nous sommes contre le fait de tuer ou de blesser des civils, nous nous battons pour la dignité et la liberté », faisant fi des innombrables preuves en images que l’État hébreu mettra bientôt à la disposition de tous.
« La Voix » perdra son calme lorsque le journaliste demandera comment se justifie le fait de tuer des familles quand elles dorment: Ghazi Hamad lance au sol le micro qu’il a arraché et met fin à l’interview.
Pour info: Né en 1964 dans le camps de réfugiés de Rafah, Ghazi Hamad obtient un diplôme de vétérinaire. En 1982, il rencontre Hassan al-Tourabi, chef des Frères musulmans au Soudan, qui devient son « modèle ».
Son implication au sein du Hamas lui vaudra de passer cinq ans dans les geôles israéliennes.
Au sortir, Hamad, devenu journaliste, est décrit dès 2006 comme le « nouveau visage du Hamas ».
À noter: Pour Ghazi Hamad, « le Hamas n’est pas un mouvement radical, extrémiste ou fondamentaliste, mais croit en la démocratie et le pluralisme ».
Après avoir été vice-ministre des Affaires étrangères, le voilà membre du bureau politique et porte-parole du mouvement depuis les exactions du 7 octobre.
TJ
Aujourdhui chaque manifestation pro hamas reprend le slogan : de la mer au fleuve = de la mer au jourdain , il faut donc remercier ces bandits pour enfin annoncer clairement la couleur ! Il n est plus question d une solution a 2 etats , et cela me parait tres juste.