Le Hezbollah va-t-il entrer en guerre avec Israël? Réponse : non, le Hezbollah ne va pas déclarer la guerre à Israël.
Un. L’Iran, patron du Hezbollah, a atteint tous ses objectifs le 7 octobre. L’attaque surprise du territoire israélien a porté un coup quasi mortel à l’image d’invulnérabilité et de toute puissance militaire d’Israël. La normalisation des relations diplomatiques entre Israël et l’Arabie saoudite a été reportée sine die et le projet de corridor économique associant l’Europe, Israël, l’Arabie saoudite et l’Inde a été mis au placard. L’isolement diplomatique et économique de l’Iran n’est pas pour aujourd’hui.
Deux. La riposte militaire violente d’Israël a réveillé la « rue arabe ». C’était aussi le but de la manoeuvre liée à l’envahissement d’Israël le 7 octobre. Des foules fanatisées antisémites appellent au djihad contre Israël et font pression sur les gouvernements arabes pour bloquer toute condamnation du Hamas par les régimes arabes et tout rapprochement israélo-arabe. Les Iraniens tirent les marrons du feu de la haine antisémite propagée par les régimes arabes pendant soixante ans et ils en jouent pour déstabiliser les régimes arabes et notamment les États du Golfe.
Trois. Si l’Iran avait voulu impliquer le Hezbollah dans le conflit, il l’aurait probablement fait dès le début. Le Hezb n’a pas besoin d’une déclaration de guerre pour entrer en guerre.
Quatre. Une guerre avec Israël aujourd’hui serait une guerre à mort. Les Iraniens préfèrent conserver leur reine Hezbollah en prévision d’une attaque israélienne sur leurs installations nucléaires et sacrifier le fou Hamas.
Cinq. Il est probable que les Iraniens prennent au sérieux les menaces américaines d’entrer en guerre si le conflit Israël-Hamas s’élargissait aux autres milices iraniennes dans la région.
Six. Le discours attendu de Hassan Nasrallah aujourd’hui ne peut donc avoir qu’une fonction: inciter la rue arabe à faire la guerre à sa place, justifier le sacrifice du Hamas tout en sauvant la face.
Cet abandon du Hamas aura toutefois des conséquences, car à l’avenir, aucune autre milice n’entrera en guerre avec Israël si elle n’a pas l’assurance que l’Iran la soutiendra jusqu’au bout.
© Yves Mamou
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