Nos dirigeants ne sont pas à la hauteur des heures tragiques que nous traversons, et Justin Trudeau en est le triste exemple

Il suffit de connaître un peu l’histoire du dernier siècle pour savoir que des dirigeants faibles, ou naïfs, peuvent conduire le monde à sa perte.

Si Hitler n’avait pas trouvé devant lui, dans les années 30, des dirigeants européens candides ne comprenant pas la menace qu’il faisait peser sur l’Europe, il aurait pu être arrêté à temps.

Car on trouvait en France comme en Grande-Bretagne, à l’époque, des hommes qui avaient compris la nature du péril nazi et qui croyaient, avec raison, qu’il valait mieux frapper Hitler avant qu’il ne frappe le monde. Ils ne furent pas écoutés.

Naïveté

Il a fallu que l’Europe s’embrase et que le IIIe Reich sème la terreur pour qu’ils soient enfin appelés aux affaires.

En un mot, nous n’avons voulu entendre ceux qui annonçaient le pire qu’une fois le pire advenu.

Se pourrait-il que nous soyons aujourd’hui dans une semblable situation?

Le monde s’embrase. Les lignes de fracture se multiplient, les conflits aussi, et ils sont alimentés par les courants profonds de l’histoire. Mais nous ne le savons plus, car nous avons perdu, justement, le sens du temps long.

Nous vivons dans un présent perpétuel, dans une vision strictement socio-économique des choses humaines, et nous avons oublié les déterminants civilisationnels, religieux, nationaux, culturels et ethniques qui travaillent l’histoire, qui commandent le destin des peuples, bien souvent.

Nos dirigeants, issus globalement d’un Occident qui se voulait celui de la mondialisation heureuse, ne comprennent pas les temps tragiques qui sont les nôtres.

Plus encore, ils accompagnent notre décadence en présentant l’émiettement identitaire et politique de nos sociétés paralysées par une conception dénaturée de l’État de droit comme la marque d’un authentique progrès qu’il ne faudrait jamais entraver.

Alors que le choc des civilisations se fait de plus en plus violent et se transpose dans nos frontières, nos pays renouent avec la querelle du sexe des anges en se demandant si l’homme et la femme existent.

Justin Trudeau représente, de ce point de vue, une version caricaturale de notre classe politique enfermée dans une post-adolescence dont elle ne souhaite pas sortir.

Sa gestion calamiteuse de la question du chemin Roxham et la politique suicidaire migratoire que mène le Canada auraient dû alerter ceux qui ne l’avaient pas déjà compris. Son divertisarisme insensé relève de la sottise idéologique.

Les dernières semaines nous obligent à radicaliser notre critique de sa gestion des affaires étrangères.

Je pense évidemment à la question de l’ingérence chinoise ainsi qu’à sa déclaration de guerre diplomatique et morale à l’Inde.

Trudeau et le Canada

Sa mise à l’écart du présent conflit au Moyen-Orient en donne un autre exemple. Justin Trudeau était fait pour sourire devant les photographes au temps où la vie était douce et tranquille. Il représentait l’optimisme niais d’un Canada qui se prenait pour l’avenir du monde.

Il se révèle aujourd’hui pour ce qu’il est: un danger politique pour son propre pays. Le plus inquiétant, toutefois, c’est que ses successeurs potentiels, au sein du PLC, sont aussi médiocres que lui et qu’on ne trouve pas vraiment de raisons d’espérer en regardant les autres formations politiques fédérales.

© Mathieu Bock-Côté

https://www.journaldemontreal.com/2023/10/12/nos-dirigeants-ne-sont-pas-a-la-hauteur-des-heures-tragiques-que-nous-traversons-et-justin-trudeau-en-est-le-trist

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