L’UE a dit qu’elle arrêtait de financer le Hamas.
Et puis elle a dit le contraire.
Finalement, elle va étudier la question de près.
S’il-te-plaît, dessine-moi un gogo
L’Union européenne, plus important soutien financier des Palestiniens, consacre 1,2 milliard d’euros sur trois ans (2021-2024) à financer des projets, notamment dans l’éducation ou la santé. Est-on sûr que cet argent arrive à l’éducation et à la santé ?
L’idée qu’on puisse le croire fait sourire quiconque a déjà mis les pieds dans les Territoires administrés par l’Autorité palestinienne (Cisjordanie) ou par le Hamas (Gaza).
En 2016, la journaliste d’investigation Hajer Harb a enquêté sur la corruption dans le système médical à Gaza. Ça lui a valu une condamnation à six mois ferme, plus une amende de 1000 shekels (250€, soit le salaire moyen sur place). Elle avait découvert comment le Hamas et l’Autorité palestinienne utilisaient les soins médicaux pour faire chanter les patients palestiniens et comment certains médecins et responsables du Hamas et de l’Autorité Palestinienne exigeaient des pots-de-vin en échange de la délivrance d’autorisations permettant aux patients de quitter la bande de Gaza pour se faire soigner en Israël. Ceux qui n’en avaient pas les moyens se contentaient des hôpitaux palestiniens en sous-effectif et sous-équipés[1].
L’UE peut toujours jouer l’ignorance d’une vierge effarouchée, mais elle a toutes les infos depuis juin 2020. À cette époque, Yasser Jadallah, ancien conseiller du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a quitté Ramallah pour Bruxelles, où il a demandé l’asile politique. Il a révélé la corruption et le détournement de fonds pratiqués par le Président et ses complices haut placés dans son administration. Et surtout, il a transmis à l’UE et aux autorités belges tous les documents qu’il possédait sur cette corruption[2].
Dans une vidéo publiée par une agence de presse palestinienne associée au Hamas, Jadallah a affirmé que les fonds du ministère palestinien des Finances répertoriés dans la rubrique « Aide de l’UE et des États arabes » étaient pour la plupart transférés à la présidence palestinienne et, de là, sur des comptes secrets portant, pour les uns, des noms fictifs, pour d’autres ceux des petits-enfants d’Abbas, noms qui n’étaient connus que de trois personnes: Mahmoud Abbas, sa secrétaire particulière Mme Intesar Abu Amara, et Mahmoud Salameh, chef de cabinet adjoint au bureau du président de l’Autorité palestinienne. « Nous avons transmis ces informations aux députés européens », déclare Yasser Jadallah dans la vidéo[3].
Pas de changement, même dans la continuité
Après les massacres du Hamas contre les civils israéliens, la Commission européenne a brièvement annoncé la suspension de tous les paiements prévus dans le cadre de l’aide au développement de la Palestine.
Cette velléité a été tuée dans l’œuf par le concert des nations membres, qui veulent bien envisager de nommer une commission, qui pourrait étudier la possibilité de réexaminer l’assistance de l’Union européenne à la Palestine, mais surtout pas la supprimer.
« L’ampleur de la terreur et de la brutalité contre Israël et son peuple marque un tournant. Il n’est pas possible de faire comme si de rien n’était », a pourtant déclaré Oliver Varhelyi, commissaire européen.
Eh bien si, on va faire comme avant, on ne suspend rien du tout, on « révise les budgets existants ». Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a expliqué pourquoi : « On est le plus grand donateur pour Gaza. C’est important pour les jeunes cette aide. Ce n’est pas de l’argent pour le Hamas. C’est pour la population de Gaza[4]« .
Pour la population de Gaza, mon… œil, comme disait la Zazie de Queneau.
Donné, c’est donné, reprendre, c’est voler et quand on aime on ne compte pas.
Malgré les subsides que l’UE déverse à euros rabattus chez Palestine Inc., c’est le Qatar qui paie les salaires de l’administration gazaouie. Cela lui coûte 30 millions de dollars par mois[5].
Le milliard européen, il sert à… euh… à… eh bien…
Le Royaume Uni avait déjà banni la branche armée du Hamas, les Brigades Izz al-Din al-Qassam – en 2001. Mais il continuait d’alimenter la direction politique. Cela a permis à celle-ci de collecter des fonds qui ont été acheminés, via l’université islamique de Gaza, vers le principal centre de développement de la technologie utilisée pour la mise au point de missiles et d’autres armes.
Jeremy Corbyn, le pote de Mélenchon et ex-leader du parti travailliste, avait invité ses « amis du Hamas » au Parlement, où ils ont fait l’éloge des kamikazes et ont appelé à des attaques contre les troupes britanniques.
En 2021, quand Londres a annoncé qu’il élargissait le bannissement à tout le mouvement, cela n’a pas duré longtemps.
Le Royaume-Uni a brexité, cela prouve bien qu’il pense mal et personne, à Bruxelles, ne songe sérieusement à fâcher le Hamas.
« Notre peuple palestinien, et derrière lui les nations arabes et islamiques et tous les peuples libres du monde, est en route vers la liberté et le retour [en Israël], quels que soient les sacrifices que cela implique [6]« , avait déclaré le Hamas le 28 novembre 2021.
Il est passé à l’acte le 7 octobre 2023.
L’humanité s’arrête où commence le meurtre de bébés
Ce n’est pas ça qui va empêcher l’UE de financer lesdits meurtres. Pas plus que les articles de Forbes qui, en 2018, situaient le Hamas au 3ème rang des fortunes dans la catégorie « mouvements terroristes » avec un chiffre d’affaires d’un milliard de dollars par an. Il avait perdu une place par rapport à 2014.
« Il y a 1 700 millionnaires du Hamas à Gaza », a révélé Ahmad Assaf, un porte-parole du Fatah palestinien, au journal israélien Erem News. Il a insinué que ce groupe s’est enrichi avec les tunnels creusés à la frontière avec l’Égypte, qui permettent de faire passer des marchandises de contrebande sur lesquelles il prélevait des droits de passage très élevés qui ont aussi permis de financer le Hamas[7]. »
Ismail Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, réside au Qatar depuis 2019. Sa fortune personnelle est estimée à 4 milliards de dollars[8], dont une partie en actifs immobiliers dans le quartier le plus huppé de Gaza City.
Khaled Mashaal, qui a été son prédécesseur, possède un capital de 2,7 milliards de dollars. La plupart de ses capitaux ont été investis dans des banques égyptiennes et des États du Golfe, et certaines d’entre elles sont investies dans des projets immobiliers. Meshal possède Fadil, une société immobilière située à Doha, au Qatar, qui a construit quatre tours résidentielles, un centre commercial de 20 étages et d’autres sites, tous enregistrés au nom de membres de sa famille.
https://www.forbes.com/pictures/ghki45efh/2-hamas-annual-turnover-1-billion
Le fondé de pouvoir de Haniyeh, Musa Abu Marzuk, est également resté dans la bande de Gaza pendant une très courte période de sa vie. Il a la nationalité américaine, un diplôme universitaire et possède une fortune estimée à environ 2,5 milliards de dollars.
Mosab Hassan Youssef, fils d’un des fondateurs du Hamas, le prédicateur Hassan Youssef, s’est converti au christianisme et vit aux États-Unis. Mosab a dénoncé la corruption des organisations politiques palestiniennes dans un livre publié en 2010, dont a été tiré un documentaire en 2014[9]. Il est intervenu plusieurs fois au Conseil des Droits de l’homme de l’ONU, sous le patronage de l’ONG UN Watch[10]. Il y a dénoncé le Hamas et les dirigeants palestiniens, apportant un témoignage de l’intérieur de leurs malversations et de leur corruption.
Tuer des bébés juifs, ça rapporte plus que travailler
L’Autorité palestinienne salarie les « héros » emprisonnés pour meurtre en Israël, qu’ils soient issus de Cisjordanie ou de Gaza, au prorata de leur nombre de victimes (calculé en fonction de la longueur de leur peine).
Al-Hayat Al-Jadida, April 15, 2011, and Official Palestinian Register presented by MEMRI to Congress. www.memri.org/report/en/0/0/0/0/0/0/9305.htm#_edn17
Le salaire moyen étant de 1000 shekels par mois, on voit que les prisons israéliennes sont largement plus rentables : un terroriste débutant commence à 1400 shekels pour un CDD de trois ans maximum. Les CDI, eux, montent jusqu’à 12 000 shekels mensuels.
Ce n’est pas avec la détermination de l’Union européenne que cela risque de changer.
© Liliane Messika
Notes
[1] www.gatestoneinstitute.org/11016/palestinian-journalists-prison
[2] /www.bridgesforpeace.com/whistleblower-exposes-palestinian-authority-corruption/
[3] Vidéo sous-titrée en anglais: www.youtube.com/watch?v=E7hdmCe3OSQ&feature=youtu.be
[4] https://fr.euronews.com/my-europe/2023/10/09/la-commission-europeenne-suspend-son-aide-au-developpement-aux-palestiniens
[5] www.reuters.com/world/middle-east/hamas-unable-pay-salaries-gaza-after-qatari-aid-delay-officials-say-2023-07-16/
[6] www.timesofisrael.com/uks-ban-on-hamas-said-to-be-significant-blow-to-funding-for-terror-group/
[7] https://fr.businessam.be/1-700-millionnaires-du-hamas-vivent-a-gaza-exp-204113/
[8] www.tabletmag.com/sections/israel-middle-east/articles/hamas-inc
[9] Le prince vert – Du Hamas aux services secrets israéliens, traduit de l’anglais, Denoël, Paris, 2010.
Critique du film : https://www.telerama.fr/cinema/films/le-prince-vert,500325.php
[10] Vidéo https://youtu.be/8PH4Ydegte8
Ok pour l UE , mais que dire des gouvernements israeliens et en particulier du brillantissime Nethanyaou qui fait joujou avec le hamas depuis 10 ans , bombarde des plages vides et leur fais passer la monnaie du qatar , qui retire l argent de l olp le lundi pour le reverser le mardi ?
Les islamistes ont bati une machine basée sur le fric et l interet et ils tiennent tout le monde par les burnes
C est cela la triste realité .
A-t-on eu tort de penser qu’on pourrait ci-exister avec eux ça n’a pas marché mais au moins on aura essayé et n’oublions pas les opinions internationales si promptes à condamner Israël a la retenue, Netanyaou n’est pas un va t en guerre c’est tout à son crédit. Quant aux dirigeants européens ils sont lâches et ferment les yeux en finançant les turpitudes palestiniennes et ça continue….