Daniel Greenfield. Pour gagner la guerre, il faut la mener

Pour Israël, gagner cette guerre signifie détruire le Hamas, ses dirigeants, ses terroristes et ses partisans par tous les moyens nécessaires, et sécuriser le territoire à partir duquel ils opèrent afin qu’il ne puisse pas être utilisé pour organiser de nouvelles attaques. Photo : des soldats de Tsahal se préparent à retirer les corps de quatre civils israéliens assassinés samedi par des terroristes du Hamas à Kfar Aza, en Israël, le 10 octobre 2023. © Alexi J. Rosenfeld/Getty Images

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En tant que personnes hautement civilisées, nous avons perdu contact avec certains concepts de base. A commencer par le concept de guerre.

Nous nous plaignons de ne plus gagner les guerres, mais en réalité nous ne combattons plus vraiment. Nous réprimons parfois quelques insurrections. Nous tentons de stabiliser certains États défaillants. Parfois, nous nous déplaçons, éliminons quelques terroristes, puis rentrons chez nous. Les anciens combattants, dont les blessures sont bien réelles, se demandent à quoi cela sert. Les familles des combattants morts dans une guerre qui n’a jamais été une guerre affichent également leur scepticisme.

Pour gagner la guerre, il faut la mener.

Si votre ennemi vous fait la guerre et que votre riposte n’est pas au niveau, l’ennemi gagnera.

Les actions de police, les exercices d’éducation civiques, etc. ont des objectifs vagues et mal définis. Les guerres elles, ont des objectifs très clairs : elles doivent être gagnées ou perdues. C’est pourquoi les gouvernements modernes n’aiment guère combattre… Une fois que vous déclarez une guerre, vous n’avez pas d’autre choix que de la gagner.

Nous menons des combats qui ne sont pas des guerres pour « stabiliser » des régions par exemple. Mais le but des guerres n’est pas de stabiliser, mais de détruire. Gagner une guerre, c’est détruire l’ennemi. C’est ce que les États-Unis et leurs alliés ont fait pendant la Seconde Guerre mondiale : ils ont fait pleuvoir la mort et les destructions de masse sur l’Allemagne nazie et le Japon impérial d’une manière qui fait encore grincer des dents les libéraux modernes.

« Les nazis sont entrés dans cette guerre avec l’illusion plutôt puérile qu’ils allaient bombarder tout le monde et que personne n’allait les bombarder », a déclaré Arthur Harris, chef du Bomber Command de la Royal Air Force, en 1940.

« Plus nous poussons fort, plus nous tuons d’Allemands. Plus nous tuons d’Allemands, moins nos hommes seront tués. Pousser plus fort signifie moins de victimes. Je veux que vous vous en souveniez tous », a déclaré le général Georges Patton à la Troisième Armée.

L’obsession de Franklin D. Roosevelt de mener la guerre au Japon a conduit au raid de Doolittle (premier bombardement effectué sur le territoire du Japon par les forces armées américains pendant la guerre du Pacifique NdT). Au cours de ce raid, une des bombes a touché une école. « Il est tout à fait impossible de bombarder un objectif militaire qui se trouve à proximité de résidences civiles sans risquer de nuire également aux résidences civiles. C’est un risque de guerre », avait prévenu Doolittle.

Ainsi va la guerre. C’est pourquoi les guerres ne devraient pas être menées à la légère. Si l’on se bat, c’est pour gagner.

Une guerre juste repose sur une clarté morale fondamentale par rapport à vos ennemis. Les tactiques ne doivent pas rentrer en ligne de compte. Les crimes de guerre n’ont aucun sens, sauf lorsqu’ils violent un accord entre deux combattants ou touchent des civils qui ne participent pas au conflit. Ce n’est pas le cas à Gaza. Et c’est rarement le cas lorsqu’on combat des terroristes islamistes.

Les États-Unis ont fait face à la torture, aux exécutions, aux mauvais traitements, aux expériences médicales et au cannibalisme des Japonais avec une détermination sans faille. Hiroshima et Nagasaki ont été le prix à payer pour vaincre. Il ne s’agissait pas de crimes de guerre ; il s’agissait d’obliger un régime de monstres ayant commis des atrocités indescriptibles à se rendre.

C’est ce que signifie se battre pour gagner.

Gagner contre le Hamas ne signifie pas larguer quelques bombes sur des bâtiments, organiser une incursion limitée, éliminer quelques dirigeants, puis laisser la Turquie et l’Égypte négocier une trêve. Ceci n’est pas la guerre.

Gagner signifie détruire le Hamas, ses dirigeants, ses terroristes et ses partisans par tous les moyens nécessaires, et sécuriser le territoire à partir duquel ils opèrent afin qu’il ne puisse pas être utilisé pour organiser des attaques similaires.

Israël peut-il mener et gagner une telle guerre ? Oui il le peut. Se battra-t-il pour gagner ? Telle est la question.

Israël, comme l’Amérique, a essayé de ne pas faire la guerre. C’est ce qui a conduit aux horreurs des attaques le jour de la fête de Sim’hat Torah. Peut-être Israël voudra-t-il se battre et gagner la guerre avant qu’il ne soit trop tard.

© Daniel Greenfield

 To Win a War, Fight One

https://fr.gatestoneinstitute.org/20049/gagner-la-guerre

Daniel Greenfield est chercheur en Shillman Journalism Fellow au « David Horowitz Freedom Center ».

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