Rien, aucune cause, nulle part, ne peut justifier la froide exécution d’un enfant.
Rien ne peut justifier la mort au hasard, les fusillades à l’aveugle, les civils abattus chez eux, dans les rues, quel que soit leur âge, hommes, femmes et enfants.
Rien ne peut justifier ces otages humiliés dans les rues de Gaza, exhibés et battus, à moitié déshabillés parfois… Et des mains encore pleines du sang des victimes qui palpent des corps et les frappent…
Rien ne peut justifier ces images d’un enfant otage Israélien d’à peine dix ans maltraité par des enfants Palestiniens du même âge. Des enfants ! Ils font donc ça aussi ? Ils vont jusque-là, cultiver la haine dans le cœur des enfants ?
Et comment justifier cette réponse faite par un terroriste à un petit garçon qui pleure parce que sa petite sœur a été abattue : « Elle est allée au paradis » … Comment la justifier, cette réponse démente, sinon par la honte inconsciente face à l’innocence assassinée ?
Et rien, enfin, ne peut justifier ces vidéos d’humiliations qu’on aurait aimé ne pas voir. Ou plutôt ne plus jamais voir depuis Bialystok, Kaunas, Lvov, Riga, Kiev, Iasi… L’esprit ne peut pas s’empêcher de faire le parallèle. Même haine. Même avilissement des victimes jusqu’à leur déshumanisation. Mêmes visages ricanants des bourreaux. Même jouissance à vivre cette immense lâcheté qu’est le meurtre comme un acte héroïque… Un pogrom, ici ou là, hier ou aujourd’hui, reste un pogrom. Crimes de guerre, crimes contre l’humanité.
Rien ne peut justifier tout cela. Et pourtant, il n’a pas fallu attendre longtemps pour en voir quelques-uns se tortiller sur les tombes des victimes en se demandant, d’un air inspiré, si elles ne seraient pas un peu responsables de leur assassinat.
Responsables de quoi, exactement ? D’être israéliens ? Coupables d’être juifs ? Il faut être drôlement contaminé pour penser une chose pareille, et c’est peut-être la première fois qu’en France des élus de la République essaient de justifier l’injustifiable. Bien sûr, leurs communiqués, leurs déclarations et leurs tweets sont un peu plus subtiles. Mais à peine. Plus prudents, plutôt. Il est sans doute très difficile, même pour les plus militants, de soutenir ouvertement une organisation terroriste qui milite pour la destruction pure et simple d’Israël.
Car le Hamas est une organisation terroriste, rien d’autre. Alors on entretient la confusion en parlant des « forces palestiniennes » engagées derrière le Hamas. On aimerait maquiller cette agression terroriste en opération militaire pour la cause palestinienne…
Mais le Hamas, vraisemblablement soutenu par l’Iran et le Hezbollah libanais, vient une fois de plus de trahir cette cause palestinienne ! Et de la déshonorer.
Car voilà la vérité sans fard : en lâchant ses escadrons de la mort, le Hamas n’a pas seulement pulvérisé cette trêve fragile qui tenait depuis le mois de mai. Il a aussi pulvérisé l’espoir et réduit l’avenir en cendres.
Personne ne nie le droit aux Palestiniens d’avoir un État où ils puissent vivre en paix. Personne ne le nie, tout le monde le souhaite. Mais qui peut entendre aujourd’hui, au milieu des explosions et des pleurs, les prières des faiseurs de paix, Israéliens et Palestiniens ?
Tout le monde sait qu’Israël vit une crise politique sans précédent, et qu’une grande partie de l’opinion publique, mais aussi des forces de sécurité et du renseignement, sont plutôt du côté de l’opposition que du côté de Netanyahou. Quant à l’Autorité Palestinienne, elle est désormais marginalisée, inaudible, impuissante. Mahmoud Abbas est sur la touche. C’est le Hamas qui mène le jeu.
Et la finalité du terrorisme, c’est la guerre et la destruction.
© Jean-Marie Montali
Grand reporter, essayiste et réalisateur. Auteur de « Nous sommes les voix des morts. Les derniers déportés témoignent ». Cherche-Midi éditeur. 2020
Non, c’est le déshonneur du monde arabo-musulman. Combien de dénonciations, combien de critiques de la part des pays arabo-musulmans, de leurs citoyens, des communautés de l’étranger? L’Imam Chalghoumi est-il donc si seul ? El il est sous protection policière! Honte.