Gilles-William Goldnadel: « Du terrorisme de Gaza à l’islamo-gauchisme de Paris, une guerre de civilisation »

TRIBUNE – Pour notre chroniqueur, la guerre menée par le Hamas est une guerre de l’islamisme contre l’Occident. Il dénonce tous ceux qui, d’Amnesty International à la France insoumise, se font les complices de la haine d’Israël.

Je me suis réveillé ce samedi matin en découvrant un message sur mon téléphone. Mon fils , israélien, y avait laissé ce message laconique : «Nous sommes en guerre».

Je découvrais ce samedi l’horrible, désespérante, humiliante réalité de centaines d’habitants du Sud d’Israël assassinés à leur domicile ou capturés avec leurs enfants sous les coups et ramenés en otage à Gaza .

Israël est en guerre contre le Hamas, issu des Frères Musulmans, depuis la création de celui-ci .

Je suis certain de peu de choses, mais je suis sûr qu’aucun règlement pacifique basé sur un échange territorial n’est possible avec ce mouvement terroriste qui non seulement prescrit dans sa charte la destruction d’Israël mais cite dans celle-ci un verset qui enjoint d’exterminer les juifs.

La triste vérité oblige au contraire à rappeler que c’est l’évacuation par Israël de Gaza en 2005 dans un geste unilatéral de bonne volonté politique d’Ariel Sharon qui a permis au mouvement islamiste de se saisir de l’enclave en 2007 et d’y régner depuis en maître .

Le Tel Aviv woke et la Jérusalem austère

Israël n’est certes, et loin s’en faut , pas exempt de défauts. Je n’ai cessé d’écrire dans ces colonnes que le mode insensé de recrutement de ses députés à la proportionnelle intégrale faisait que son personnel politique était d’une rare médiocrité morale et intellectuelle, incapable de regarder au-dessus de ses intérêts les plus étroits. Les divisions profondes de son peuple sont apparues récemment au grand jour entre le Tel Aviv woke et la Jérusalem austère en dépit de la haine de ses ennemis. La sotte confiance dans la supériorité de ses armes croyait pouvoir l’autoriser à ce luxe indécent et très au-dessus des moyens d’un petit État Juif en proie à une hostilité internationale digne des pires époques.

Car il n’y a pas que la haine d’un mouvement cornaqué par la République Islamique d’Iran qui a juré la destruction de l’état honni par lui. Il n’y a pas que son vassal, le puissant Hezbollah qui peut à tout moment lancer ses milliers de missiles. Il y a aussi cette haine, d’une puissance médiatique et politique insensée, de l’extrême gauche occidentale pour un état qu’elle maudit.

Je suis certain de peu de choses, mais je suis sûr que cette haine ne se résume pas à un antisémitisme new age. Il s’agit d’abord et avant tout d’une détestation pathologique d’un état incarnant l’Occident et qui, comble de l’indécence, se défend. Je n’apporterai, inutilement, qu’un seul argument : la position d’Amnesty International qui n’est plus depuis longtemps cette magnifique association qui luttait pour la libération des prisonniers politiques mais s’est métamorphosée en officine extrémiste qui s’est bien gardée de condamner le Hamas. C’est elle qui, par exemple, a milité vainement pour la libération de ce membre du FPLP que nous fîmes condamner récemment pour l’attentat contre la synagogue de la rue Copernic.

Amnesty a réussi à populariser au-delà de toute désespérance le mythe grossièrement mensonger d’«Israël , état apartheid» repris avec allégresse par une bonne partie de la presse de la gauche extrême.

Mais il faut savoir que, parallèlement, Amnesty appelle officiellement à mettre fin «à la suprématie blanche en Occident». Dès lors , tout est clair : sous la détestation de l’État Juif qu’on peint en état blanc raciste de la pire espèce, la détestation de l’être occidental qui opprime les minorités racisées.

Et parmi elles, évidemment le musulman opprimé. Tout l’islamo-gauchisme occidental habite ici, qui défend l’islamisme moins par passion pour le radicalisme musulman que par sourde aversion pour l’homme blanc .

Et j’en viens donc au lieu de la bataille finale. Aveugle est celui qui croit qu’elle se déroule seulement dans un pays minuscule du Proche-Orient. Israël est sur la ligne de front civilisationnel qui oppose l’être occidental, sa culture paisible et démocratique et ceux qui veulent sa fin en Orient comme en Occident et se donnent , pour l’instant, la main.

C’est sous la lumière blafarde de cette réalité raciste qu’il faut voir et la mort de Samuel Paty et le massacre du Bataclan et les assassinats des enfants juifs de Toulouse par Merah, comme l’antisémitisme constant qui sévit aujourd’hui dans les universités.

L’éclairage cru de l’alliance objective entre le gauchisme et l’islamisme

Mais c’est aussi sous cet éclairage cru de l’alliance objective entre le gauchisme et l’islamisme qu’il faut comprendre l’attitude écœurante de la France Insoumise, de Panot jusqu’à Boyard en passant par Mélenchon, incapables de condamner les exactions sanguinaires du Hamas mais très avides à vitupérer le «colonialisme» sioniste responsable .

Ou encore cette répugnante apologie de la violence terroriste par le Nouveau Parti Capitaliste qui lui vaudra les poursuites d’Avocats Sans Frontières. Myope celui qui n’y verrait qu’un sordide électoralisme. Ce sont les mêmes qui dessinent le policier français en raciste et qui prônent une immigration sans freins venue d’Orient.

Le juif israélien ou français assassinés, le petit blanc agressé dans sa banlieue…

Nous sommes en guerre.

© Gilles-William Goldnadel

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