« Israël est en guerre. Bonjour Israël ».
C’est ainsi que s’est conclu le bulletin d’information, ce matin. Le 8 octobre. Le deuxième jour.
Puis j’ai coupé la radio. J’en sais assez maintenant. S’il doit y avoir des attaques de missiles à Jérusalem, j’entendrai la sirène. Mais pour l’instant, plus que tout, j’ai besoin de silence. En écrivant ces mots, mon cœur se serre. Mélange de tristesse et de honte. J’ai besoin de silence ? Moi ? Que devraient dire les malheureux qui ont vécu les événements dans leur chair, non sur un écran. Ceux qui ont perdu leurs proches. Et les soldats qui combattent. Qui risquent pour moi leur vie. Nous n’avons eu ici qu’une petite dizaine d’alertes. Épargnés. Privilégiés. Pourtant, cette première journée de guerre nous aura marqués pour toujours. Une attaque terroriste à l’échelle d’un pays. Notre population visée. Toute notre population. Des villages saccagés. Des familles massacrées. Des civils assassinés de sang-froid et à bout portant. Les images diffusées de meurtriers heureux, fiers, paradant. Et d’autres, de leurs victimes, de leur terreur, de leurs souffrances.
Hier, je me suis levée comme à mon habitude, à l’aube. Je me suis installée avec mon café dans ma cour, mon paradis privé. L’air était frais. Si doux. Je pensais aux semaines qui venaient de passer, des fêtes de début d’année. Ces jours de grâce suspendus entre la folie d’avant et celle qui ne manqueraient pas de suivre. Cette période de l’année est magique en Israël, plus encore à Jérusalem.
La fièvre de Rosh Hashana. Encore dans le tourbillon de ce qui a précédé, on discute, on dispute, autour de tables débordant de délices en tout genre. Puis, repus, on se tait, laissant l’espace sonore aux plus jeunes.
Au fil de la semaine d’après, les démarches s’alourdissent. Le rythme ralentit. Le compte à rebours commence, jusqu’à Kippour, où nos destins se nouent, jour du pardon, de l’addition. Le grand soir, les enfants jouent, courent, dévalent en trottinette ou à vélo les rues libérées des voitures. Le lendemain, les adultes, vêtus de blanc, déambulent, le pas traînant. Quand ils se croisent, ils se sourient. Enfin unis. Les heures passent, pour certains à la prière, au recueillement. À l’examen de conscience. Les autres, se contentant de respecter la tradition, s’occupent pour tromper la faim, la soif, la nausée, la migraine… La sonnerie du Shofar, la corne du bélier, annonce la fin de leurs misères. Les jeux sont faits.
Les rues, vidées le temps d’un repas, se remplissent à nouveau, de voix et de coups de marteau. Une ruche. Devant leur maison, les familles ont retroussé leurs manches pour construire la cabane dans laquelle ils festoieront, riront, parfois même dormiront pendant la période de Souccot.
Jérusalem pendant Souccot ! Bazar géant à ciel ouvert. Partout, de la joie, de la vie. Les fêtes qui s’achèvent, dans un bouquet final, comme un feu d’artifice, avec Simhat Torah.
Simhat Torah, c’était hier.
Dans ma petite cour privée, en buvant mon café, je me réjouissais à l’idée de marcher dans les ruelles de mon quartier, de synagogue en synagogue, d’assister à la fête, écouter les prières, voir les plus pieux danser, avec entre leurs bras les rouleaux de la Torah, le plus précieux des biens. De les voir célébrer dans l’allégresse le mot, la loi, la création.
Mais l’homme prévoit et D.ieu rit.
Par acquis de conscience, j’ai voulu jeter un œil aux titres de l’actualité. Certaine de n’y trouver que des banalités. Tel-Aviv sous les missiles ! J’ai bondi. Et mon cœur dans ma poitrine. Mon fils. Sa famille. Puis la sirène a retenti.
Hier soir, les rues, d’ordinaire animées après les jours sacrés, étaient désertes et silencieuses. Et ce matin, la ville semble ne pas vouloir s’éveiller. Entre le chant des oiseaux, on entend seulement les radios, les infos.
Israël est en guerre. Bonjour Israël.
© Judith Bat-Or
Auteur du « Journal d’une invisible » et « Liquidation à Pôle Emploi », le thriller de l’été
Total deaths from 2008 to 2020
Palestinians 5590
Israël 251
il fallait rattraper le retard ? Terroristes criminels et victimes innocentes même combat?
Je ne me réjouis nullement de tous ces morts, d’un côté comme de l’autre. Encore moins des générations d’ennemis dont ils vont accoucher. La violence armée, selon le contexte, est toujours qualifiée à plus ou moins juste titre, de terrorisme par l’un, de résistance par l’autre. Idem pour ces notions vagues que sont axes du mal et du bien. Dépend toujours du point de vue.
Le mien n’est pas tranché, je le reconnais. J’envie ceux, d’un bord et de l’autre, pour qui l’équation est simple, vite résolue, le résultat invariable rapidement transmis et sanctifié.
J’essaie de prendre en compte tous les paramètres, si possible, et suis toujours étonné, peiné, de l’absence d’esprit critique à l’encontre d’Israël, de sa politique, d’un gouvernement d’extrême droite aux rêves messianiques hallucinés et de la colonisation endémique, entre autres.
Je n’ai pas plus de sympathie pour les dirigeants palestiniens, aussi corrompus que leurs homologues Ukrainiens.
Qu’Hachem les protège.
ROSA
hier mon téléphone était sur mode silence pas de tv pas de radio ;en fin d’aprés-midi j’allume la tv et je bascule dans le cauchemar Israel est attaqué. j’entends des massacres des femmes des enfants de bébés des vieillards des soldats ;des personnes enlevées ;Le Hamas a pénétré en Eretz la terreur règne . j’essaie de téléphoner à ma famille on ne me répond pas ,je pleure ;je ne dormirai pas. j’entends de plus en plus de morts de blessés. J’ai atteins le fond, je me reprends, ma famille va se manifester, Tsahal est en marche ,nos enfants partent en guerre , Tsahal va venir à bout de ces maudits terroristes , Tsahal va vaincre .Israel va revivre .Nous gagnerons . D.ieu protège Israel !
3000 ans que nous sommes en guerre avec nos voisins, même si eux ont désormais des millions de Km ², c’est toujours notre mouchoir de poche qui les gênent.
En fait, c’est notre présence…,notre existence qui les dérange. Notre lot.
Ce n’est point un tremblement de terre, un tsunami ou des inondations, tornades etc…mais bien des gens qui veulent nous exterminer, et qui le clament avec véhémence, tandis que les nations, et même une partie des Ysraëliens font la moue en répondant qu’on exagère… Anesthésie générale ?
On sombre dans l’irrationnel. Nous sommes liés, semble-t-il, par un invisible câble, qui organise notre sort de Nation Juive selon notre relation avec Celui qui est au bout de ce Câble !
Justement, quelles étaient ces Souccoth, pendant que nous étions dans le désert ? Des nuées (de Gloire) qui nous protégeaient de TOUT !… Elles disparurent lors de l’épisode du veau d’or, et revinrent précisément le 15 Tichry, après la fin de la collecte pour la construction du Tabernacle.
Le décompte a été calculé par le Gaon (de Vilna).
Je prétends que nous sommes depuis la “Guerre des 6 jours”, mal, très mal conseillés, et dépendant de ces nuées qui sont, depuis, dans une phase inconsistante dès qu’on laisse (se) corrompre la société civile judeo-Ysraelienne, loin de ses valeurs, cela de façon évidente et publique.
Qui me prouvera le contraire ?