Afghanistan : En mémoire du Commandant Massoud,
A l’occasion du 22ième anniversaire de sa mort
Au nom de la liberté : un combat pour la civilisation
Ce 9 septembre 2023 marque, avec une commémoration publique, ce jour, dimanche 10 septembre, sur les Champs-Élysées de Paris, le 22ième anniversaire de la mort, assassiné par le terrorisme islamiste d’Al Qaïda, du légendaire Commandant Massoud, qui lutta héroïquement, contre l’invasion soviétique, pour la liberté de son pays, l’Afghanistan, aujourd’hui aux prises avec l’obscurantiste barbarie des talibans. Hommage à cet homme de paix, féru de culture démocratique !
C’était le 9 septembre 2001 : ce jour-là, il y a vingt-deux ans très exactement, Ahmed Shah Massoud, commandant du front islamique et national pour le salut de l’Afghanistan ainsi que de la légendaire « alliance du nord », était lâchement assassiné, deux jours avant les abominables attentats du World Trade Center de New York, par deux terroristes d’Al-Qaïda : deux djihadistes tunisiens, prétendus journalistes, venus expressément, pour l’abattre, de belgique et, plus précisément encore, de la tristement célèbre commune de Molenbeek, d’où, par ailleurs, furent également originaires les multiples auteurs des sanguinaires attentats de paris, le 13 novembre 2015, et de Bruxelles, le 22 mars 2016 (au sujet desquels, en ce qui concerne ces attentats bruxellois, le procès de leurs divers auteurs, avec le verdict final, a précisément lieu ces jours-ci).
Héros de la résistance : contre les soviétiques puis les talibans
Car l’iconique commandant Massoud, que l’on surnommait également le « lion du pandjchir » en raison de ses actes de bravoure sur le plan stratégique et militaire, ne fut pas seulement, dans les années 1980, le héros de la résistance contre l’invasion, dans son pays, de l’armée soviétique, qu’il finit par vaincre, à la tête de ses fidèles moudjahidines, au prix d’âpres mais courageux combats. Il fut aussi, et peut-être surtout, celui qui lutta le plus ardemment, et le plus efficacement à la fois, contre ces « religieux » particulièrement fanatiques que sont les talibans, ceux-là mêmes, précisément, qui, après avoir pris Kaboul le 15 août 2021 suite à la débâcle des troupes américaines, règnent aujourd’hui en maîtres, terrorisant la population et d’abord les femmes, en Afghanistan, où, barbares d’un autre âge, ils ont instauré, pour le plus grand malheur de ses habitants, l’obscurantiste, cruelle et pseudo loi islamiste de la charia.
Esprit démocratique et homme de paix : un exemple d’humanisme
Ainsi, comment donc, à l’heure où le peuple afghan ploie à nouveau sous l’impitoyable férule de ces fous d’Allah que sont les talibans, ne pas rendre hommage – l’hommage qui lui est objectivement et sincèrement dû – à ce brave d’entre les braves, véritable esprit démocratique et authentique homme de paix, que fut Ahmed shah Massoud, mieux connu donc aujourd’hui, après qu’il se soit littéralement sacrifié pour son peuple, sous le légendaire nom de « commandant Massoud » ?
Massoud au Pandjchir, de père en fils : honneur et gratitude
C’est, du reste, son propre fils, le jeune mais vaillant Ahmad Massoud, qui, prenant lui aussi exemple sur son admirable père, a repris aujourd’hui, dans cette même vallée du Pandjchir, seule portion territoriale d’Afghanistan qui, avec celle de l’Andarab, soit encore relativement libre, les aguerries et nécessaires rênes de la résistance aux talibans.
Honneur, donc, lui soit rendu, avec, de surcroît, toute notre gratitude !
Zendabad afghanistan ! (vive l’Afghanistan libre !)
Car ce n’est pas seulement pour la liberté de son pays, ni pour la dignité de son peuple ou la sauvegarde de sa culture, qu’il se bat là, animé ainsi, lui aussi, par cette inébranlable foi en l’homme qui caractérisa jadis si bien, pour le meilleur au sein de l’humanité, son illustre père. Ahmad Massoud, qui porte chevillée à son corps tout autant qu’à son âme la glorieuse mémoire de son père, se bat également aujourd’hui, et peut-être surtout, pour la civilisation en son ensemble : cette civilisation qui, en occident comme en orient, fonde, par-delà les différences de croyance, d’ethnie, de langue ou de nationalité, tout humanisme digne de ce beau nom.
Gloire, donc, à Massoud, père et fils : ces deux braves avec lesquels il me vient aujourd’hui l’irrésistible envie de clamer aussi haut et fort, comme un seul homme avec ce nouveau peuple martyre mais non point soumis, « Zendabad Afghanistan ! » : un cri de ralliement et, espérons-le, de future victoire, signifiant, en bon français, « vive l’Afghanistan ! »
Un hommage public au commandant Massoud, ce 10 septembre, sur les Champs-Élysées de Paris
Ainsi, afin de commémorer dignement la mémoire de ce grand homme que fut donc le commandant Massoud, est-ce à juste titre, en effet, qu’un important hommage public lui est rendu méritoirement, cers jours-ci, au cœur de l’Europe.
Cet événement historique, organisé par l’association culturelle afghane « Azadi » (signifiant, littéralement, « liberté »), proche de la résistance dans les mythiques vallées du Pandjchir et de l’Andarab, a lieu aujourd’hui dimanche 10 septembre, de 13h à 17h, en plein centre de Paris, capitale de la France, patrie des droits de l’homme et berceau des lumières, sur la bien nommée allée du commandant Massoud, située, non loin de la place de la concorde, dans les jardins des Champs-Élysées.
J’y ai par ailleurs moi-même l’insigne honneur de prendre publiquement la parole, au nom des intellectuels français et occidentaux (qui ont signé plusieurs de mes appels, publiés dans de nombreux médias francophones et internationaux, à ce douloureux mais essentiel sujet), devant plusieurs centaines d’afghans et d’afghanes, afin de redire à nouveau et inlassablement, de clamer haut et fort une fois encore, notre indéfectible soutien, nous qui sommes attachés aux imprescriptibles valeurs de l’universalisme, au brave et courageux peuple d’Afghanistan, innocente victime de l’obscurantiste barbarie de ces infâmes suppôts du terrorisme international que sont également, contre les démocraties du monde entier (occidentales et autres), les talibans.
Oui : vive l’Afghanistan libre, moderne, tolérant et démocratique !
© Daniel Salvatore Schiffer*
*Philosophe, écrivain, professeur d’esthétique et de philosophie de l’art, auteur d’une trentaine de livres, dont « La philosophie d’Emmanuel Levinas – métaphysique, esthétique, éthique » (Presses Universitaires de France), « Lord Byron » (Gallimard-Folio biographies), « Afghanistan – Chroniques de la résistance » (éditions Samsa), Directeur des ouvrages collectifs « Penser Salman Rushdie » (Éditions de l’Aube/Fondation Jean Jaurès) et « Repenser le rôle de l’intellectuel » (Éditions de l’aube). A paraître : « Pour un humanisme des temps présent et à venir ».
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