«N’en déplaise aux pourfendeurs du grand remplacement, le changement de population n’est plus un fantasme mais une réalité statistique», estime le directeur de la rédaction du Figaro Magazine.
On nous la promet pour cet automne. Voilà des mois que le gouvernement travaille à une nouvelle loi sur l’immigration, mais il est bien difficile de comprendre ce que ses auteurs ont dans la tête. Veulent-ils vraiment limiter le flux ou plutôt faciliter l’intégration des nouveaux arrivants? Restreindre l’immigration officielle ou seulement les entrées illégales? «Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup», disait Martine Aubry, pour une fois bien inspirée.
Pour essayer d’y voir plus clair, commençons par les chiffres. Depuis l’arrivée aux affaires d’Emmanuel Macron, en 2017, pas moins de 1,6 million de premiers titres de séjour ont été délivrés, ce qui constitue un record absolu dans notre histoire. Et il s’agit d’entrées autorisées, donc validées par l’État. À aucun moment, qu’il s’agisse du regroupement familial ou de l’accueil d’étudiants (ou prétendus tels), le pouvoir n’a essayé d’endiguer ce raz de marée. Pourquoi le ferait-il aujourd’hui?
Nous devons réduire significativement l’immigration, à commencer par l’immigration clandestine
Emmanuel Macron dans «Le Point»
Venons-en maintenant au discours. Début août, le président de la République affirme au Figaro Magazine que «nous avons toujours été un pays d’immigration et que nous continuerons de l’être». Mais la semaine dernière, dans Le Point, il déclare: «Nous devons réduire significativement l’immigration, à commencer par l’immigration clandestine.» Pas seulement cette dernière donc. Quel crédit peut-on encore apporter à une parole aussi sinueuse, ondulant au gré des circonstances et des auditoires?
Et pourtant il y a urgence. En 2022, l’immigration a compté pour «près des trois quarts de l’accroissement de la population française, une proportion inédite», révèle une note de l’Institut Montaigne publiée cette semaine. Qui ajoute: «Si les tendances actuelles se poursuivent, dans les années qui viennent l’apport migratoire va constituer l’essentiel de la croissance de la population française.» N’en déplaise aux pourfendeurs du grand remplacement, le changement de population n’est plus un fantasme mais une réalité statistique. Et il est aussi de plus en plus visible: l’apparition cet été du burkini sur un nombre inédit de plages françaises n’en est qu’un exemple parmi d’innombrables autres.
On n’en finira jamais avec le prosélytisme islamique si on continue à accueillir une immigration musulmane aussi nombreuse
Malgré les dénégations officielles, une grande majorité de Français a parfaitement compris le lien entre une immigration non maîtrisée et les désordres qui affectent notre société. C’était le cas pour les émeutes du début de l’été, ça l’est encore pour l’offensive contre la laïcité menée avec méthode par les musulmans rigoristes. Il faut saluer la volonté du nouveau ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal d’interdire l’abaya à l’école, qui contraste heureusement avec la frilosité de son prédécesseur Pap Ndiaye, mais on n’en finira jamais avec le prosélytisme islamique si on continue à accueillir une immigration musulmane aussi nombreuse. «Il faudra que la conséquence s’incline devant la cause», exhortait Gambetta. Puisse le gouvernement s’inspirer de ces fortes paroles.
© Guillaume Roquette
les Ukrainiens qui fuient la guerre sont qualifiés de “déserteurs ”. Par contre les africains qui entrent illégalement chez nous pour fuir la guerre sont de gentils “demandeurs d’asile “.
Surprenant non ?