Louise Gaggini. « La maison abrahamique » allume-t-elle les lumières d’un monde redevenu fraternel, compréhensif et harmonieux?

Les Émirats Arabes Unis pour une plus belle humanité, alors que l’Occident perd la sienne

Mosquée
Église
Synagogue

Au nom d’une vertu toute puissante camouflée d’innocence qui traque  les mots, les idées et les êtres, fomente des guerres intestines ici ou ailleurs, divise  les communautés civiles et religieuses, abolit les mémoires anciennes, et prenant la place de ces dieux que par ailleurs elle vomit, modifie la biologie humaine en déstructurant les esprit et la chair, arrogante détruisant les identités, les genres et ces nécessaires repères si difficilement acquis au travers de siècles de balbutiements et souvent de douleurs pour tenter d’édifier des sociétés humaines, loin de leur archaïsme reptilien toujours à contrôler.

De nouvelles cathédrales « abrahamiques »

Tandis que la déliquescence occidentale révèle la fin d’une civilisation dont on voudrait pourtant que les lumières persistent à l’instar de celles d’Athènes et de Rome, que l’islamisme barbare sévit et que l’obscurantisme freine un islam soumis à des règles inadaptées, les Émirats Arabes unis, après avoir édifié une réplique du Louvre et aujourd’hui du Guggenheim (encore en construction), avoir offert au monde ce qui reste pour moi la plus belle part de la vie, l’art et la beauté, ont bâti sur un site unique, une mosquée, une église et une synagogue. 

Pour l’esprit, la spiritualité sans laquelle la chair reste soumise aux troubles et aux jugements imparfaits. 

Devant les temples respectifs des trois religions monothéistes, une large esplanade sur laquelle le vendredi soir, après que chaque communauté ait prié, ou pas, son Dieu, musulmans, chrétiens et juifs, s’y retrouvent pour partager autour d’une manne qui bien que pas céleste, restaure dans la joie de l’échange, les idées, les réflexions, l’amour émergé dans les cœurs le temps d’une prière où les vanités s’effacent devant un lien qu’on pourrait dire du divin, puisque ce complexe porte le beau nom d’Abraham, considéré comme le fondateur du monothéisme. 

Des religions pour la paix?

Se servir de l’harmonie et la paix de religions réconciliées, pour fédérer une humanité en perdition lorsqu’on est le chef de communautés rigides et totalitaires qui emprisonnent, et lapident ceux qui dérogent à ses règles, était inimaginable, impensable aux esprits démocratiques, et pourtant le chef des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed, l’a proposé au chef de l’université islamique du Caire Ahmed Al-Tayeb et au pape François qui ensemble ont signé en 2019, un document sur la fraternité pour la paix mondiale et le vivre-ensemble.

Petit fils ou arrière petit fils de bédouins pauvres, Mohammed ben Zayed a bénéficié des milliards du pétrole, et est revenu de ses études en Amérique, avec la volonté de modifier le cours d’une histoire toujours à écrire. 

Probablement il jongle avec les courants arabo musulmans, mais ces temples dédiés aux trois religions monothéistes (la mosquée orientée vers la Mecque, l’église vers l’Est et la synagogue vers Jérusalem) à la beauté élevée à mi-chemin des dieux pour ne pas les offenser, d’où aucun clocher et minaret n’émergent, pourraient bien être dans les siècles à venir, les lumières d’un monde redevenu, grâce à cette « maison abrahamique », fraternel, compréhensif et harmonieux. 

A ceux que l’idée de foi pour retrouver la paix pourrait déranger, rappelons que la Grèce et l’Empire Romain inspirèrent les démocraties occidentales, mais que Athènes comme Rome s’appuyaient sur des dieux qui responsabilisaient les citoyens antiques, guidaient et canalisaient les avidités, punissaient les déshonneurs et les outrances. 

La peur du courroux des dieux obligeait les hommes à « s’empêcher ». 

Camus lui, a écrit : « Un homme ça s’empêche ».

Ce que l’Occident ne sait plus faire, au prétexte de la liberté en tout et pour tous. 

Or, dans le judaïsme ce sont les règles religieuses qui ont maintenu dans le temps jusqu’à en faire un concept culturel, le principe de la protection de la vie ; quant à la chrétienté, elle s’appuie toujours sur les commandements bibliques pour agir sur les exactions humaines. 

Alors, la paix et la concorde retrouvées grâce à l’acceptation mutuelle des trois religions monothéistes et leur réconciliation un jour ? 

Seul Dieu le sait, et ce qu’il pense nous demeure impénétrable…

© Louise Gaggini

Ecrivain, journaliste, mais aussi sculpteur et peintre, pianiste, bref une « artiste plurielle ». Diplômée de lettres, d’Histoire de l’Art et de Conservatoire de musique. Auteur de nombreux dossiers pour la presse et la télévision, dont certains ont été traduits par l’Unesco, des organismes humanitaires et des institutions étrangères à des fins d’éducation et de prévention et d’autres furent diffusés par l’EN, Louise Gaggini est l’auteure d’essais et de romans dont La résultante ou Claire d’Algérie et d’un livre d’art pour l’UNICEF: Les enfants sont la mémoire des hommes. Elle est aussi l’auteure d’essais de société, et expose régulièrement, récemment à New York.
elle a publié son premier roman pour littérature jeunesse en 2001, et son premier roman pour adultes en 2004.

Où la trouver :

http://www.nananews.fr

http://www/louise-gaggini.com

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1 Comment

  1. Excellent article auquel l’ex athée que je suis adhère totalement. Les USA et l’Europe post-européenne n’ont fait que remplacer les anciennes croyances religieuses par des nouvelles. Ainsi la théorie de la terre plate et la théorie du genre, délires obscurantistes du Nouveau Monde (contrairement aux idées reçues personne ne croyait que la terre était plate au Moyen-Age). Les idéologies politiques sont des croyances religieuses dont la plupart relèvent du fanatisme. Y compris la déconstruction européenne qui fonctionne comme une religion. La religion peut-elle être paradoxalement un frein à l’obscurantisme et au fanatisme ? se demande Louise Gaggini. Eh bien peut-être que oui, et il existe au moins un exemple allant dans ce sens : les 3 religions se sont toujours opposées à l’eugénisme, idéologie fasciste et barbare édifiée au nom du « progres » et dont les pratiques criminelles en Europe et en Asie font rougir d’être humain.

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