En publiant « Pénurie de Soignants, l’enquête choc » (1), Murielle Mollo rejoint l’immense majorité des Français qui considère, à juste titre, que le système de santé qui a fait le prestige de la France n’est plus que l’ombre de lui-même. Dans un style simple, avec des mots de tous les jours, et une pointe d’humour un peu sarcastique, Murielle Mollo dresse un tableau sans concession. Son propos nous interpelle car nous sommes tous des patients en puissance, des gens qui sont passés par l’hôpital ou qui, immanquablement y feront un séjour un jour ou l’autre.
La crise du Covid a complètement modifié les modes de vie, bien plus qu’on pourrait même l’imaginer, et pas seulement sur le plan professionnel à travers le télétravail par exemple. Aussi a-t-elle mis au jour une réalité que les responsables politiques de quelque bord qu’ils soient ont délibérément enfouis sous les tapis dorés de la République. Pour autant le docteur Mollo n’a rien de la politicienne rompue à l’exercice trompeur de quelque discours partisan. Son engagement est ailleurs. Bas salaires (2) des personnels, surcharge de travail notamment gardes qui succèdent à des journées déjà lourdes, pénurie de médecins dans certaines spécialités, désert médicaux, et plus encore, chose impensable, plus de 6 millions de Français n’ont toujours pas de médecin traitant ! Le constat de Murielle Mollo est effarant : à ce rythme-là, nous allons tous droit dans le mur.
Mais Murielle Mollo, qui, comme tous ses confrères veut comprendre pour mieux soigner au lieu de soigner (mal) sans comprendre, en arrive à la conclusion que tout est fait dans ce pays pour renforcer une médecine à deux vitesses. La France initiatrice en 1945 de la Sécurité sociale en s’inspirant pour une part du système israélien de santé, est aujourd’hui une nation à la traîne de bon nombre de pays à commencer par les Européens qui paient mieux leurs médecins et soignants qui respectent leur travail souvent ingrat. (3) Un état des lieux qui débouche sur la volonté de militer pour un refus catégorique d’un service hospitalier soumis aux règles libérales de la rentabilité. L’hôpital ne produit le bien le plus essentiel qui soit : la santé. Un bien qui ne se monnaye ni se calcule, au contraire d’une entreprise qui, elle, est basée naturellement sur le profit. Les abandons de lit, la surcharge administrative imposée au médecin, qui, soit dit en passant, a autre chose à faire, n’est pas la solution au sein d’une société qui, en raison de l’allongement de la vie, connait et connaîtra de plus en plus de malades en affection longue durée.
Il faudrait des pages pour faire une analyse de tous les problèmes abordés quasiment point par point par Murielle Mollo. Disons seulement que son style, le choix des mots qu’elle emploie et l’intention d’écrire un ouvrage délibérément « grand public » est particulièrement louable. Loin du langage digne des médecins de Molière, elle nous explique ce que bien souvent, d’autres voudraient nous cacher, à nous pauvres profanes. Puissent ses confrères soutenir son action, ce qui n’est pas toujours gagné, sans doute parce que Murielle Mollo n’écrit pas pour les spécialistes, qui, comme on le sait adorent ergoter entre eux loin des oreilles indiscrètes.
Puisse la lecture de son livre nous aider à nous comporter comme des citoyens responsables, peu enclins à être impressionnés par les mandarins. L’exemple des systèmes de santé israélien, britannique ou allemand devrait nous servir de référence.
Lisez ce livre et faites comme moi : « Parlez-en à votre médecin », comme on lit dans les notices de médicaments. Rassurez-vous cette lecture ne vous causera aucun effet indésirable aucun effet indésirable.
Médecin spécialisée en médecine vasculaire, chercheuse en recherche clinique, Murielle Mollo est l’auteure de nombreuses publications scientifiques nationales et internationales et également romancière.
Partageant sa vie entre Paris et Aix-en-Provence, Murielle Mollo est très engagée dans la vie associative: membre du CRIF Marseille-Provence et ancienne présidente l’antenne locale de l’Association des Médecins Israélites de France (AMIF)
© Michel Dray
Notes
- 1. pénurie; l’enquête choc édition Anfortas, Paris.
- 2. Les salaires des soignants en France est l’un des plus bas en Europe. Nous sommes derrière le Portugal.
- 3. Le prix de la consultation en France est très bas. Il faut y inclure les charges et taxes fiscales inhérents à un cabinet médical. Pour comparaison de la consultation en Espagne est de 50 euros alors qu’il est de 23 euros en France.
« Tout est fait dans ce pays pour renforcer une médecine à deux vitesses »…En effet. Dans une partie du territoire il n’y a meme plus de maternités…Les néo petainistes au pouvoir sont bien décidés à liquider tour le système de social…lequel était issu du conseil national de la Résistance ! Il y a de la suite dans les idées chez les macronistes (majoritairement bourgeois) : ce sont surtout les milieux populaires, précaires ou de la « France d’en bas » qui souffrent et de la desindustrialisation, de la destruction du système de santé et de l’hyperviolence. Mais l’électorat macroniste (à l’image de Pap Ndiaye, Bornes où Duupont Moretti) s’en fout : au racisme inversé institutionnalisé s’ajoute un mépris de classe d’une violence inouïe. Et en fait les deux vont logiquement de paire. A la base de l’idéologie fasciste il y a l’idée qu’une « caste superieure » (une « élite ») doit décider à la place d’un peuple forcément ignorant (d’ou le termes « populisme ») et aussi l’idée d’une hiérarchie entre ethnies. On va donc instituer de nouvelles formes de discrimination en les qualifiant de « positives » ! et l’explosion de la misère sociale est justifiée au nom…du « progressisme » !…
Et aux yeux de Pap Ndiaye ou Rockaya Diallo, un multimillionnaire « racisé » est forcément plus stigmatisé qu’un SDF non « racisé ». Et Traore mérite plus de compassion que Lola. Il suffit de lire certains commentaires même ici pour se rendre compte à quel point l’indigenisation des esprits a atteint un point avancé. L’idéologie du « camp du bien » est fondamentalement raciste et anti sociale : racisme et mépris de classe vont systématiquement de pair dans tous les régimes fascistes (Hitler, Mussolini, Franco, Pinochet…) : or l’UE et le monde anglo-saxon actuels cochent désormais toutes les cases.
Il y a quelques années une dame âgée disait : »ils (les dirigeants) veulent tuer les pauvres ». A l’époque cela me semblait excessif, et pourtant j’avais tort…Elle disait vrai.
@Jérôme Onyx Analyse excellente mais à étendre à toute l’UE et au monde anglo-saxon. De Thatcher à Von der leyen et Macron en passant par Barroso et Juncker le mépris de classe est intrinsèque à la classe politique européenne de ses cinquante dernières années. Mépris de classe + racialisme = populicide. La volonté de confisquer la démocratie au profit d’une « élite » était déjà tres présente et assumée dans les écrits d’Ernst Albrecht, le père d’Ursula Von der Leyen, et proche d’anciens nazis allemands reconvertis dans les affaires ou la politique.
Les Europeistes « sont des fascistes qui s’ignorent » (Emmanuel Todd).