Vendredi 19 mai 2023
Dernières nouvelles
Tôt vendredi matin, le pouvoir judiciaire iranien a pendu trois manifestants dans la prison de Dastgerd à Ispahan, en dépit d’une campagne nationale et internationale visant à faire cesser les exécutions. Saeed Yaghoubi, Saleh Mir-Hashemi et Majid Kazemi, qui avaient été arrêtés lors du récent soulèvement, étaient accusés de « moharebeh » [guerre contre Dieu].
Depuis le 21 avril, le régime a exécuté au moins 116 prisonniers. Selon Amnesty International, au moins 576 personnes ont été envoyées à la potence en 2022, soit une augmentation de 83 % par rapport à 2021.
À Isfahan, des personnes se sont rassemblées devant la maison de Saeed Yaghoubi. Les personnes présentes sur les lieux ont commencé à scander des slogans hostiles au régime, notamment « A bas Khamenei !
Selon des sources locales, les autorités sont très préoccupées par le fait que de petits rassemblements pourraient déclencher des protestations plus importantes et s’étendre à d’autres parties du pays.
À Ispahan, des jeunes courageux ont attaqué l’antenne municipale du district 11 de la ville en réaction aux exécutions de ce matin.
Après l’exécution de trois manifestants à Ispahan, les habitants des districts d’Ekbatan, de Tehranpars, d’Apadana, de Shahr-e Zeeba, de Negin-e Gharb, de Chitgar, de Sattarkhan et de Tehransar de la capitale ont scandé des slogans hostiles au régime. Leurs slogans étaient notamment les suivants
« À bas Khamenei, l’assassin ! »
« Khamenei, assassin ! Nous t’enterrerons ! »
Des habitants des quartiers de Sattarkhan et de Tehranpars, dans la capitale, ont lancé un rassemblement anti-régime vendredi après-midi, scandant « À bas Khamenei, le meurtrier » et « À bas l’état d’exécution ».
Des informations en provenance de Sanandaj, la capitale provinciale du Kurdistan, dans l’ouest de l’Iran, indiquent que les autorités ont transféré un autre détenu de la prison centrale de Sanandaj à l’isolement en vue de son exécution, selon l’organisation Hengaw pour les droits de l’homme. Au moins quatre détenus ont été exécutés cette semaine dans cette seule prison.
D’autres rapports indiquent que quatre condamnés à mort de la prison de Qezel Hesar à Karaj, une grande ville à l’ouest de Téhéran, ont été transférés à l’isolement aujourd’hui en vue de leur exécution. Leurs familles se rassemblent à l’extérieur de la prison, exigeant l’arrêt de l’exécution de leurs proches.
Les courageux habitants de Zahedan, la capitale provinciale du Sistan & Baluchestan, dans le sud-est de l’Iran, sont redescendus dans la rue après la prière du vendredi, lançant une nouvelle série de rassemblements contre le régime et exprimant leurs protestations contre les exécutions qui ont eu lieu aujourd’hui à Ispahan.
Les manifestants ont également brandi une pancarte sur laquelle on pouvait lire « Monarchisme – régime des mollahs ! 100 ans de crimes », rejetant tout retour à la dictature monarchique renversée par le peuple iranien lors de la révolution de 1979.
En réponse à la vague brutale d’exécutions des mollahs, des jeunes courageux de tout l’Iran ont lancé une nouvelle campagne d’attaques et d’actions anti-régime dans la capitale, Téhéran, et dans huit autres villes. Ces attaques et actions comprennent :
– L’attaque d’une branche du soi-disant pouvoir judiciaire du régime à Mashhad.
– Des attaques contre les bases paramilitaires des bassidji du CGRI dans les villes de Téhéran, Arak, Kermanshah et Urmia
– Une attaque contre le soi-disant « Comité de secours de Khomeini » à Urmia.
– Attaque contre une branche des Bonyads (fondations économiques) du régime à Bandar Anzali, qui sont impliquées dans le pillage de la population locale.
– Un attentat contre un soi-disant « centre culturel islamique » à Ispahan, que le régime utilise pour promouvoir l’idéologie de haine, de misogynie et de fondamentalisme des mollahs.
© Hamid Enayat
Hamid Enayat est un analyste iranien basé en Europe. Militant des droits de l’homme et opposant au régime de son pays, il écrit sur les questions iraniennes et régionales et en faveur de la laïcité et des libertés fondamentales.
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