Au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, les dictatures les plus répressives n’hésitent pas à faire la morale à la France. Savoureux.
Des représentants chinois, russes et iraniens qui s’inquiètent des « violences de la police [française] » en marge des manifestations, un représentant de la Malaisie – dont l’ancien Premier ministre avait appelé à « tuer des millions de Français » – qui appelle la France à modifier « rapidement » la loi interdisant aux femmes de se couvrir le visage dans les espaces publics…
Il ne s’agit pas d’une scène de fiction sortie de l’esprit fantasque d’un auteur en panne d’inspiration sous acide, mais d’une séance bien réelle de la 52e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. C’est à l’occasion d’une séance d’examen périodique universel, exercice qui a lieu tous les quatre ans, que la France a été épinglée pour sa politique en matière de discriminations raciales et de maintien de l’ordre. Dans ce conseil siègent des pays qui figurent en bonne queue de cortège du classement de Reporters sans frontières en matière de liberté de la presse, comme la Chine, Cuba, l’Érythrée, la Malaisie, le Honduras, l’Ouzbékistan, le Qatar ou encore le Soudan…
Narratif obsessionnel
Comme le prévoit la procédure, des pays avaient choisi de communiquer leurs remarques et questions à l’avance. C’est le cas de l’Azerbaïdjan, dont le régime autocratique est soupçonné de poursuivre ses opposants jusque sur le sol français. Ce pays, largement soutenu et encouragé par la Turquie dans son conflit contre l’Arménie, a repris le narratif obsessionnel de la France « islamophobe », largement financé par la Turquie comme nous l’avons démontré à maintes reprises.
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« Quelles mesures les autorités françaises vont-elles prendre pour lutter contre les cas persistants et croissants d’actes racistes, xénophobes et antimusulmans dans tout le pays ? De nombreux rapports font état de fermetures massives d’organisations et d’entreprises appartenant à des musulmans (y compris des écoles et des mosquées). L’État français engage-t-il une enquête pour connaître les circonstances dans lesquelles se sont déroulées ces pratiques islamophobes ? Le gouvernement envisage-t-il de modifier et d’amender la loi discriminatoire sur l’application des principes républicains, qui suscite de vives inquiétudes au sein de la communauté musulmane ? », se sont interrogés les représentants de l’Azerbaïdjan, avant une ultime question, qui ne manque pas d’audace de la part d’un pays 126e dans le classement selon l’indice de corruption de Transparency International : « Que fait le gouvernement pour lutter efficacement contre la corruption, notamment en assurant la transparence sur les contacts des hauts responsables français avec les lobbyistes ? »
Leçons de droits de l’homme
Ce n’est pas la première fois que la France se fait sermonner sur les droits de l’homme par des pays qui sont les premiers à en piétiner les principes élémentaires. En 2018, le président turc Recep Tayyip Erdogan s’était dit inquiet par le recours « disproportionné » à la force contre les manifestants à Paris…
Nous recommandons à la France d’intensifier ses efforts pour lutter contre les crimes et les menaces de violence motivés par la haine religieuse tels que l’antisémitisme et la haine antimusulmane.
Kelly Billingsley, représentante des États-Unis à l’ONU
Ce n’est pas non plus la première fois que des pays assez peu exemplaires en matière de droits humains se retrouvent intégrés à des organismes censés évaluer les démocraties. Ainsi, on se souviendra de l’élection de l’Arabie saoudite – pays où l’on pratique un islam rigoriste – à la Commission de la condition de la femme des Nations unies (CSW)… un organisme « exclusivement consacré à la promotion de l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes ». Cela ne doit pas occulter le fait que de nombreuses démocraties occidentales se montrent aussi très critiques vis-à-vis de la France :
« Nous recommandons à la France d’intensifier ses efforts pour lutter contre les crimes et les menaces de violence motivés par la haine religieuse tels que l’antisémitisme et la haine antimusulmane », a déclaré la représentante américaine Kelly Billingsley ce lundi 1er mai.
Profilage ethnique
Dans son travail préparatoire, le comité pour l’élimination de la discrimination raciale du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a relevé que « la police et d’autres agents des forces de l’ordre imposaient fréquemment et de manière disproportionnée des contrôles d’identité, des arrestations discriminatoires et des amendes forfaitaires à certaines minorités, notamment les personnes africaines, les personnes d’ascendance africaine, les personnes d’origine arabe, les Roms, les gens du voyage et les non-ressortissants ».
Le comité a demandé à la France « d’inclure dans sa législation la définition et l’interdiction du profilage racial ou ethnique et de veiller à ce que soient mises à disposition de tous les agents des services de détection et de répression des directives claires tendant à prévenir le profilage ».
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Le comité des droits de l’homme a quant à lui estimé que « l’interdiction générale à caractère pénal que la loi française imposait à celles qui portaient le niqab en public avait porté atteinte de manière disproportionnée au droit des plaignantes de librement manifester leur religion et que la France n’avait pas suffisamment expliqué en quoi l’interdiction du port de ce vêtement était nécessaire. En particulier, le Comité n’avait pas été convaincu par les arguments avancés par la France, selon lesquels l’interdiction de dissimuler le visage était nécessaire et proportionnée pour des raisons de sécurité et visait à assurer le respect du principe du “vivre ensemble” dans la société ».
Retour des enfants de Syrie
Autre sujet sur lequel la France est épinglée, le retour des enfants de parents qui avaient pris part au conflit syrien. « La rapporteuse spéciale a vivement encouragé les autorités à faire activement valoir la protection juridique et diplomatique pour les ressortissants français se trouvant dans des zones de conflit à l’étranger, en particulier les enfants », notent les auteurs du rapport, qui encourageant le gouvernement à prendre « des mesures concrètes pour intervenir lorsque des ressortissants français en détention risquaient d’être victimes de violations graves des droits de l’homme, notamment d’actes de torture, d’exécutions extrajudiciaires, de violences sexuelles ou de la peine de mort ».
Enfin, le rapporteur spécial sur les droits humains des migrants s’est dit « préoccupé par les politiques migratoires toujours plus rétrogrades et par les conditions inhumaines et insalubres dans lesquelles vivaient les migrants [en France] ». Évoquant le cas des migrants et demandeurs d’asile à Calais, « les experts de l’ONU chargés des droits de l’homme ont demandé avec insistance à la France de redoubler d’efforts pour fournir de l’eau potable, des services d’assainissement et des abris d’urgence aux migrants et aux demandeurs d’asile se trouvant à Calais, à Grande-Synthe, à Tatinghem, à Dieppe et dans d’autres endroits du littoral septentrional de la France ».
Géopolitique de la critique
Ces situations paradoxales nous renvoient à un sentiment d’isolement, elles nous disent combien nos positions sont souvent incomprises dans le monde. Cette procédure est pourtant nécessaire, avance François Zimeray, l’ex-ambassadeur pour les droits de l’homme qui a, par trois fois, défendu la France dans cet exercice d’Examen périodique universel. « Par-delà la sincérité discutable des réponses de certains États, c’est tout de même un progrès, car cette démarche réaffirme le principe selon lequel chaque pays doit rendre compte de sa situation au regard des droits de l’homme devant la communauté des nations », explique l’ancien ambassadeur devenu avocat, qui voit dans la géopolitique de la critique de la France « une nécessité de défendre notre conception exigeante de l’universalisme, attaquée par les dictatures comme dans le monde anglo-saxon ». Manifestement, le message a du mal à passer…
© Clément Pétreault
Il ne s’agit pas d' »incompréhension » mais d’une propagande raciste et pro islamiste. L’allusion à des crimes anti musulmans imaginaires montre à quel point ces ordures ne reculent devant rien. C’est la même inversion des rôles consistant à criminaliser les victimes et en victimiser les bourreaux que celle de la propagande anti Israélienne et pro palestinienne.
Ce que l’article (du Point…)oublie évidemment de préciser c’est que
1) ce sont bien les USA et la GB (via notamment le Washington post, le NYT, le Guardian etc) appuyés par la fachosphere indigéniste (Rockaya Diallo…) qui véhicule ces fake news et ces saloperies criminelles contre la France depuis des années. Pas la Chine ni la Russie ou alors beaucoup plus rarement.
2) alors que les autorités françaises auraient la possibilité et le devoir de dénoncer ces mensonges ignobles, elles y participent elles-mêmes. D’ailleurs notre ministre de la rééducation nationale et d’autres membres de LREM tiennent les mêmes propos nauséabonds.
Il ne s’agit donc nullement d’incompréhension mais d’une propagande criminelle dont le gvt et les médias français sont eux-mêmes complices.