« La patronne de France Télévisions s’est payé le propriétaire de Twitter, qui remet en doute l’indépendance de certains médias sur son réseau social », a cocoricoté Le Point[1], le 22 avril 2023. Comme souvent, quand cela provient de médias mainstream, l’info est un faux et le contenu de l’article est loin de la réalité du texte.
Dame Ernotte détient la vérité révélée par les tables de la Gauche
Il est donc normal qu’elle s’indigne de voir le patron de Twitter s’arroger le droit de « déterminer si un média est indépendant ».
Elle n’a aucun scrupule à diriger un réseau payé par la totalité des contribuables. Ni à utiliser leurs impôts pour diffuser l’idéologie Nupes, qui représente au mieux (ou au pire) moins de 20% des citoyens. Elle est tellement habituée à ce que son opinion soit considérée comme une information, que l’évocation d’un fait ou d’un chiffre la déstabilise.
La cheffe de la Propagandastaffel française n’apprécie pas qu’Elon Musk, coupable d’être américain avec la circonstance aggravante d’extrême richesse, lui pique sa place de juge des bonnes manières en matière de propagande : « qui est monsieur Musk pour déterminer si un média est indépendant ou s’il ne l’est pas ? »
Ce n’est pas Monsieur Musk qui détermine l’indépendance d’un média, ce sont les chiffres. France Télévision est une société anonyme à conseil d’administration détenue à 100 % par l’État français via l’agence des participations de l’État (APE). C’est un fait. Mais « Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances, ils n’ont pas fait naître celles-ci, ils ne les détruisent pas ; ils peuvent leur infliger les plus constants démentis sans les affaiblir ». (Marcel Proust)
L’insolence des chiffres et des faits, c’est qu’ils sont vérifiables
Que Twitter le dise ou le taise, le financement par l’État de France Télévisions est une information publique. Elle fait partie du stock que les journalistes de la Pravda made in France trient en fonction de leur hiérarchie 100% idéologique.
Ernotte n’aime pas non plus qu’on note son salaire. Déjà en 2016, il était de 400 000€ annuels[2]. Ça fait désordre dans le porte-monnaie de quelqu’un pour qui « milliardaire » est une insulte.
France TV, c’est l’armée mexicaine : en 2016 toujours, 57% des 10 000 salariés de l’entreprise touchaient plus de 70 000 € brut par an, alors que le salaire médian dans le pays plafonnait à 20 520€[3]. Au sein du personnel technique et administratif, 79 % étaient des cadres, à comparer avec la moyenne de 18% dans la population active. Cela ne s’est sûrement pas arrangé depuis, avec l’inflation !
Il n’y a pas qu’au poker qu’on paye pour voir
La différence entre média d’État et média indépendant est la même que celle entre « mauvais mais gratuit » et « bon et payant », ou pour le dire autrement, un spectacle financé par l’État, joué devant une salle vide et un spectacle qui fait le plein de spectateurs, dont chacun a payé sa place.
« Voir un milliardaire américain tenter de jouer ainsi avec notre indépendance et définir notre espace public est effrayant », alors que voir l’opinion d’une élite auto-proclamée squatter la totalité du temps de parole d’un réseau multi-chaînes pour diffuser ses préjugés et ses idées préconçues, cela n’effraie pas Mme Ernotte. C’est le public que cela affecte. Pour les contribuables, c’est tout simplement antidémocratique.
La Présidente non élue enrage aussi que Twitter ait étiqueté les « médias affiliés à l’État » et ceux « financés par des fonds gouvernementaux ». Cette précision ne devrait gêner personne, du moment qu’elle est vraie. Pour ce qui concerne France télé, c’est facilement vérifiable : le budget de l’État français pour 2023 prévoit une enveloppe de 3, 816milliards d’euros pour l’audiovisuel public, dont France Télévisions et Radio France se partagent la part du lion, soit respectivement 2,4 milliards et 623 millions[4].
L’intelligence artificielle fait peur à Ernotte. L’intelligence tout court aussi
L’intelligence des Français se rebelle devant l’uniformité idéologique des médias d’État, mais cela n’inquiète pas la Présidente de France Télévisions : de son piédestal, installé dans un entre-soi qu’on appelle vivrensemble, elle méprise les malpensants.
Ce qu’elle craint, c’est l’intelligence artificielle : « Les possibilités ouvertes par l’intelligence artificielle pour générer, à un rythme industriel, de fausses images et vidéos sont vertigineuses. Dans le capharnaüm qui s’annonce, nos médias nationaux, régulés, sont des boussoles. » Si elle craint l’intelligence, elle n’a pas peur du ridicule, Madame la Présidente des médias nationaux régulés par un conformisme idéologique hors sol.
Qu’elle se rassure : les IA ne produiraient rien de pire que l’uniforme bouillie des diverses Pravda à la française payées par les impôts de gens qui ne les écoutent pas.
Elon Musk, Malpensant en chef, a déplacé le curseur du vrai
« Depuis le rachat de Twitter par Musk en octobre, de nombreuses polémiques ont éclaté au sujet de sa façon de gérer cette plateforme », remarque Le Point, qui n’a pas fait plus de polémique qu’Ernotte, quand la direction précédente du piaf bleu censurait Trump et les informations sur les activités délictueuses de la famille Biden. Aujourd’hui c’est l’arroseur qui s’arrose lui-même et qui voudrait qu’on pleure.
Les médias nationaux ont beaucoup de points communs avec la société nationale des chemins de fer : les uns comme l’autre partent d’une gare pour arriver destination en restant sur des rails.
Entre la gare de départ et celle d’arrivée, les rails des médias sont coulés dans le métal du déni.
Leurs TGV quittent toujours le réel, pour percuter, à 574 km/h, le cul-de-sac de l’extrême-droite, qui se baptise alphabétiquement selon la météo, le cours de la Bourse ou l’âge du capitaine : A comme antisémitisme, B comme blacks blocks, C comme prendre les gens pour des C…
Ce qui différencie les médias de la SNCF, c’est que leur retard à prendre conscience du réel ne relève pas d’incidents techniques ou de causes météorologiques.
© Liliane Messika
Notes
[1] www.lepoint.fr/politique/twitter-la-presidente-de-france-televisions-critique-elon-musk-22-04-2023-2517377_20.php
[2] www.leparisien.fr/archives/les-gros-salaires-epingles-02-11-2016-6278115.php
[3] www.insee.fr/fr/statistiques/3610277?sommaire=3650460#
[4] https://actu.fr/economie/radio-television-l-audiovisuel-public-coute-t-il-vraiment-4-milliards-d-euros-a-l-etat_56689823.html
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400 000€ de salaire pour la directrice de France Télévisions ça semble énorme pour un service public payé par les impôts
Excellent papier. On se délecte à le lire.
A contre courant de l’éthique journalistique,elle denotte furieusement
Entendre parler de liberté d’information dans un pays où les médias appartiennent à l’Etat où sont subventionnés par lui quand ils n’appartiennent pas à des milliardaires eux-mêmes proches pro gouvernement, cela fait toujours rire.
Résumons l’action du service public en France :
_ faire la propagande du gouvernement et de l’UE ou de ses partisans y compris en répondant des calomnies sur les opposants
_ faire la promotion des politiques économiques générant desindustrialisation , déclin économique et précarité sociale
_ abetir le peuple en lui livrant des téléfilms ou des émissions « » »culturelles » » » bas de gamme et crétinisantes
_ faire la promotion de l’antisémitisme, du racisme anti-blancs et des replis identitaires
_ faire la promotion du fondamentalisme religieux
_ faire la promotion de l’OTAN et de la guerre en Ukraine la aussi en livrant au public des informations partielles et tronquées
Bref, c’est la propagande de Mussolini et des Talibans réunis : deux pour le prix d’un !