Des tags et des tracts en catalan accusant Israël de « génocide palestinien et d’apartheid » ont été retrouvés à la veille de Yom HaShoah sur les murs et dans l’enceinte de la grande synagogue de Barcelone, que les écrits qualifient « Israël d’État meurtrier qui vole des terres et détruit les maisons d’innocents »,
La synagogue Rambam est la première synagogue ouverte en Espagne depuis les événements de l’Inquisition de 1492, et sa localisation à Barcelone s’expliquait par la tolérance qui y avait toujours prévalu.
Pourtant, de triste mémoire, nul n’a oublié comment en février dernier, Ada Colau, Maire de Barcelone, avait annoncé au cours d’une Conférence de presse tenue aux côtés de représentants pro-palestiniens l’intention de la Catalogne de rompre ses liens avec l’État d’Israël en raison de la « politique d’apartheid envers les Palestiniens ».
Lundi, le rabbin Pinchas Goldschmidt, Président de la Conférence des rabbins d’Europe, a réagi à l’acte de vandalisme, avertissant que le sort de la communauté juive de Barcelone était affecté par ce qui se passait en Israël: « Ces actes s’inscrivent dans la continuité directe de la décision de la municipalité de Barcelone de rompre les relations avec Israël sur des accusations d’apartheid et de génocide palestinien », a-t-il affirmé, dénonçant la décision « irresponsable de la maire de Barcelone de rompre unilatéralement les relations avec l’État d’Israël, qui a mis la communauté juive de la ville en réel danger » et exprimant la profonde inquiétude de la Communauté face aux trois décisions politiques au cours de l’année dernière en Catalogne (approbation d’une déclaration au Parlement déclarant Israël comme État d’apartheid, annulation de l’ouverture d’une délégation du gouvernement catalan en Israël et violation de l’accord des villes jumelées entre Barcelone, Tel-Aviv et Gaza, NDLR), qui avaient selon lui créé « un terreau fertile pour un antisémitisme déguisé mais croissant ».
L’appel de la Communauté juive de Barcelone aux forces politiques responsables de ces décisions a-t-il été entendu? toujours est-il que le Lawfare Project, groupe pro-israélien, a saisi la justice au nom d’une organisation caritative locale, « L’Institut de Barcelone pour le dialogue avec Israël », et intenté une action contre la communiste Ada Colau, « pour avoir suspendu presque tous les liens avec Israël, y compris l’accord de jumelage avec Tel-Aviv », violant le devoir institutionnel de neutralité du maire mais encore les procédures légales, et empiétant de facto sur le pouvoir du gouvernement espagnol responsable de la politique étrangère du pays.
À suivre.
TJ
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