Le premier jour plein de printemps, c’est quand par treize degrés centigrades, au retour d’avoir passé une partie de la matinée en clinique pour divers examens, chose banale pour une personne de mon âge, on déjeune sur sa terrasse sous un soleil certes un peu voilé mais bienveillant, persistant, sachant dorer de sa lumière douce les instants comme les feuillages naissants. Humble repas: riz blanc, poivron grillé, tomate poêlée, joli morceau de cabillaud rôti sur sa peau, huile d’olive de Grèce et citron de Sicile.
Il fait frais mais qu’importe: je me souviens de ce jour, où, étudiant, à la cité universitaire, c’était en janvier et il gelait ferme (car en ce temps il y avait encore de rudes hivers), il y a de cela pas loin de soixante ans, avec un autre camarade aussi fou que moi, pour marquer Tou Bi Chevat, le Nouvel an des arbres, nous fîmes le tour de la Cité U, torse nu, en short, et chantant la hatikva. Il y eut des esprits petits qui ironisèrent: c’est qu’ils ne savaient pas ce que peut représenter l’espérance ni ce que peut représenter Jérusalem ni la terre d’Israël et ses amandiers en fleurs pour des fils de survivants de la shoah.
© Jacques Neuburger
Bravo Monsieur, je suis un peu comme vous, à savoir, ne pas attacher de l’importance au jugement d’autrui, lorsque je fais ce que beaucoup n’oseraient pas, mais toujours avec pudeur. Soyez Béni, Fortifié et Rajeuni comme l’aigle. Depuis la Suisse.