Daniel Sarfati. « Proust, prix Goncourt. Une émeute littéraire » de Thierry Laget

L’attribution du Goncourt 1919 à Marcel Proust pour « A l’ombre des jeunes filles en fleurs » suscite un véritable tollé. 

Voir l’excellent livre de Thierry Laget : « Proust, prix Goncourt. Une émeute littéraire ».

Ce qui est reproché à Proust ?

Il est trop vieux et déjà riche. Le Goncourt doit récompenser un jeune auteur dans le besoin. 

Il raconte des banalités dans un style confus.

C’est un planqué, il n’a pas fait la Grande Guerre. Le prix aurait du revenir à Roland Dorgelès et ses « Croix de bois » qui décrit le quotidien des poilus. 

La presse de gauche se déchaîne contre cet écrivain « bourgeois et réactionnaire »

Dans le journal « Clarté » ( directeur : Henri Barbusse ):

« Rien. Aucun style. Parlons cru : M. Proust n’écrit pas. Et son genre est à gifler. 

En politique, tous les Rothschild triomphent. En littérature aussi. On pavoise du côté de chez Swann ».

Une allusion fine aux origines juives de Proust, il fait partie de la tribu des Rothschild. 

Le journal d’extrême-droite de Maurras, « Action Française », n’est pas en reste:  

« Le dreyfusard Proust est un traître à sa patrie, qui abâtardit la langue française ». 

Seul, Léon Daudet, qui a beaucoup contribué à couronner le livre de Proust, écrit un article favorable dans « Action Française ».

Mais Proust n’est pas dupe. 

« Cet article de Léon Daudet me ravit, mais il est à la place, dans ce journal, où il y a généralement : Mort aux juifs ».

Gauche, droite, antisémites… Proust n’en a cure. 

Il a juste demandé à Céleste qu’on ne le dérange pas.

© Daniel Sarfati

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