Quand un politique ou un journaliste a le moral en berne, il se fait une petite stigmatisation d’Israël : ça ne coûte pas cher, c’est sans danger et ça rapporte plein de « like ».
On accuse l’État juif de tout et de son contraire, c’est la norme et c’est facile, car il fournit lui-même les munitions à ses ennemis.
Le lièvre Smotrich et la tortue Huwara en sont un bon exemple
L’arbitre pour cette course médiatique est « RFI », accusateur public et porte-parole de la politique arabe de la France.
« Les habitants de la ville palestinienne de Huwara ont découvert ce lundi matin les dégâts provoqués par une attaque de colons israéliens : murs noircis par le feu, vitres cassés (sic) et voitures calcinées, mais surtout, un Palestinien a été tué, une centaine d’autres blessés. Après la mort de deux d’entre eux tués par des tirs palestiniens, une centaine de colons ont attaqué dimanche soir la petite ville. En Israël les réactions sont nombreuses, mais, de son côté, l’extrême droite se refuse à condamner les exactions.[1]«
Comme d’habitude, le média commence par la fin, ce qui lui permet de nous la faire à l’envers : en se réveillant du sommeil du juste, les malheureux habitants de Huwara ont eu sous les yeux un spectacle digne d’un lendemain de réveillon dans une banlieue française : le feu, les vitres cassées, les voitures brulées… Mais une ligne rouge avait été franchie : un mort et des centaines de blessés. Ce n’est plus le réveillon, c’est Charlie, c’est l’Hyper Casher, c’est le Bataclan, c’est le 14 juillet à Nice…
Les tueurs du Bataclan n’auront pas notre haine. Ceux d’Israël l’avaient déjà avant Huwara
Ces destructions, ce mort, ces blessés : tout ça pourquoi ? Parce que les colons ont pris la mouche : deux d’entre eux ont été tués. Les coupables sont des tirs, certes palestiniens, m’enfin, des tirs, c’est une catastrophe naturelle, pas des coupables sur pattes. D’ailleurs dans la famille antisioniste, le cousin France Info attribue la mort des « deux colons » à des balles[2].
Bref cette fois-ci, malgré l’innocence ontologique des Palestiniens, les colons ont attaqué.
On a l’habitude que les Juifs soient tués, c’est le syndrome L’Oréal : ils le méritent bien. Mais d’habitude, ils pleurent avec dignité et discrétion, sans exhiber leurs cadavres et sans pratiquer l’amalgame par lequel nos médias excommunient les Français qui ne refusent pas leur haine à leurs meurtriers.
Les deux morts sont des « colons ». En face d’eux des êtres humains, rien qu’humains, tout d’humanité : « Youssef, transporteur, [qui a] Les yeux rouges de fatigue et de tristesse »; « Ata est bouleversé » ; « Ali Abderamane… a encore du mal à y croire ».
Les colons n’ont pas plus d’humanité que de prénoms, seulement des tares : la violence gratuite, le racisme génétique. Ils se livrent à des « expéditions punitives », ils « quadrillent » la ville où les Juifs se baladent comme ils veulent et les enfants palestiniens sont claustrés.
« RFI » et « France Info » étaient dans un bateau quand Youssef, Ata, Ali et les autres distribuaient des bonbons et tiraient des feux d’artifice pour célébrer la mort des deux colons. Ils n’ont rien vu, rien entendu et ne se sont pas pincés pour se réveiller de leur rêverie palestinolâtre.
Scoop : même les colons tués ont un nom !
Ils s’appelaient Hallel et Yagel. Ils étaient frères. Ils avaient aussi chacun un âge : Hallel avait 21 ans et Yagel 19. Des humains, quoi. Et ils avaient des parents, bien plus malheureux que ces mères palestiniennes qui se vantent quand leur enfant meurt au djihad[3].
Les auteurs juifs des représailles amalgamistes à Huwara seront retrouvés, jugés et châtiés, même si les Francs Saints Faux accusent « l’extrême-droite » de se refuser à condamner leurs exactions.
Ce silence est particulièrement scandaleux aux oreilles hexagonales : nous sommes tellement plus civilisés que ces « colons » ! Yakàvoir : quand sa porte-parole, Rachel Garrido, a suggéré qu’on fasse subir à Macron le sort de Louis XVI[4], Mélenchon et toute l’extrême-gauche ont fermement condamné. Bon, s’ils ne l’ont pas fait, ils l’ont sûrement pensé.
Parmi les verges pour se faire battre, Smotrich a tiré la courte paille
La condamnation d’Israël, épreuve reine du Mondial de l’antisionisme 2023, se poursuit encore cette semaine. L’équipe tricolore est en tête, qui a planté ses crocs dans Bezalel Smotrich. Le ministre israélien de la sécurité a la parole abondante et la spontanéité ravageuse. Quand il a dit qu’il faudrait raser le village de Huwara en représailles du double meurtre et des réjouissances qui l’ont suivi, les médias ont eu un orgasme. Pour ne pas interrompre leur coïtus, ils ont refusé d’envisager qu’il ait parlé des maisons et non des habitants.
Cette projection freudienne est facile à comprendre : le camp palestinolâtre, médias en tête, milite pour la « libération de la Palestine du Jourdain à la Méditerranée ». Autrement dit tout le territoire israélien. Restera-t-il des habitants juifs vivants après la libération ? C’est une bonne question, vous avez bien fait de la poser.
« Israël existera et continuera d’exister jusqu’à ce que l’islam l’anéantisse comme il a anéanti d’autres auparavant », inscrit la charte du Hamas dans son préambule. Et au chapitre 7 : « L’heure ne viendra pas avant que les musulmans n’aient combattu les juifs, avant que les juifs ne se fussent cachés derrière les pierres et les arbres et que les pierres et les arbres eussent dit : « Musulman, serviteur d’Allah ! Un juif se cache derrière moi, viens et tue-le ».[5]«
Impossible donc pour ces bonnes âmes, d’imaginer que Smotrich, veut raser des maisons VIDES.
Quand on l’a vilipendé sur les ondes internationales pour sa déclaration, le ministre israélien a haussé les épaules, il avait l’habitude.
Un dirigeant fait son mea culpa : nous sommes sur Mars ? Non, en Israël
Quand des pilotes de Tsahal ont refusé de décoller par peur de se voir ordonner de bombarder un village, il s’est excusé sur Facebook[6] de sa propre responsabilité : si on l’avait mal compris, c’est qu’il s’était mal exprimé : « J’ai surtout pensé que les maisons du village situées de part et d’autre de la route devraient être détruites pour empêcher la poursuite du terrorisme sur cette route, qui est utilisée pour le déplacement de milliers de pionniers, hommes, femmes et enfants. Quelque chose comme ce qu’Arik Sharon a fait autour des axes dans la bande de Gaza dans les années 1980, et comme ce que la Cour suprême a interdit dans l’axe où ont ensuite été tuées Tali Hatuel et 14 filles. Quelque chose comme ce que le président égyptien a fait tout récemment à un kilomètre de la frontière avec Gaza, dans sa lutte contre les tunnels de contrebande entre l’Égypte et la bande de Gaza. Dans aucun de ces cas, il n’y a eu d’atteinte à la personne. Seulement des dégâts matériels ».
La partie la plus surprenante de sa lettre ouverte est sa prise de conscience de sa propre part de responsabilité dans le malentendu qui a résulté de sa déclaration : quel dirigeant français a déjà admis son tort ? Elle est où, Papa, dis, elle est où, la démocratie ?
La LDH découvre les bienfaits des frontières
L’association qui débuta comme une défenseuse des droits de l’homme et qui, aujourd’hui, ne défend que ceux des islamistes, s’est muée en douanier incorruptible pour empêcher Bezalel Smotrich d’effectuer une visite privée dans notre pays.
La LDH milite pour que la France accueille « toute la misère du monde ». La misère, oui, pas un ministre israélien, qualifié d’emblée d’ »arabophobe, homophobe, ultra-colonialiste ».
« Le Figaro » partage et montre, avec le choix de ses mots, le choc des maux qu’il souhaite à cette engeance : le ministre est « sulfureux », il appartient à un gouvernement Netanyahou, synonyme de Belzébuth, il vient rendre hommage à un « militant sioniste radical » (les seuls non radicalisés, entre le Jourdain et la Méditerranée sont le Hamas et ses milices) et l’évènement sera « relayé par des groupuscules radicaux comme la Ligue de défense juive ».[7] Pas par la LDH ?
Chef, chef, on peut cogner ? Y a plein de Juifs radicaux (pléonasme), on l’a lu dans le journal !
La LDH, qui accueille avec hautbois et musettes les meurtriers palestiniens pour leur offrir le statut de citoyen d’honneur[8], reproche à Smotrich les crimes qu’elle commet au quotidien : « racisme fanatique et négation des droits fondamentaux ». Elle y ajoute un mille-feuilles de procès d’intention parfumé à l’opium du peuple (toutes les variations, sauf l’islam) : « Smotrich* est fondamentalement opposé à un État palestinien et veut soumettre le système juridique israélien à la Torah*. Devant ce déferlement de racisme fanatique et de négation des droits fondamentaux… « Les noms ont été changés. Nos lecteurs auront remis les originaux en place : « L’extrême-gauche française est fondamentalement opposée à un État juif et veut soumettre le système juridique français à la sharia. Devant ce déferlement de racisme fanatique et de négation des droits fondamentaux… »
Projection : inventée par un Juif, pour embêter les militants droits dans leur Gauche
Pourquoi la LDH n’exige-t-elle pas l’interdiction du manuel scolaire israélien* où les enfants de 3ème apprennent qu’un attentat à la bombe incendiaire contre un bus palestinien* est une « barbecue party » ?
Oups… On avait changé les noms par inadvertance.
C’est dans le manuel utilisé par le collège palestinien Al-Maghazi B pour garçons, sous la plume du professeur de l’UNRWA Na’el Muhammad Isma’il, que l’on trouve cette démonstration de respect des Droits de l‘homme, au cœur de l’activité de la LDH et dans le cœur de ses militants. Il fallait lire « manuel scolaire palestinien où les enfants de 3èmeapprennent qu’un attentat à la bombe incendiaire contre un bus de colons est une « barbecue party » (haflat shiwaa en VO)[9].
Autre clin d’œil pour la LDH, qui regarde Chimène et les profs des écoles palestiniennes, ce post sur Facebook d’une prof de l’UNRWA (l’agence de l’ONU qui ne s’occupe que des réfugiés palestiniens à l’exclusion de tout autre et qui est financée en très grande partie par l’UE) : sous une photo d’Hitler : « Réveille-toi, il y a encore des gens qu’il faut brûler ![10]«
Impossible d’imaginer que la Ligue des Droits de l’Homme prépare, via sa propagande, l’éradication du peuple juif. On ne peut accuser ses militants que d’étourderie. Et puis, qui sommes-nous pour contester sa hiérarchie des priorités !
© Liliane Messika
Notes
[1] www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20230227-isra%C3%ABl-l-extr%C3%AAme-droite-refuse-condamner-l-attaque-de-huwara-par-des-colons
[2] https://www.francetvinfo.fr/monde/israel/ils-ont-tout-reduit-en-cendres-la-ville-d-huwara-en-cisjordanie-occupee-attaquee-par-des-expeditions-punitives-de-colons-israeliens_5682758.html
[3] https://www.audiatur-online.ch/2019/11/22/la-mere-dun-martyr-palestinien-chaque-mere-palestinienne-devrait-encourager-ses-enfants-au-djihad/
[4] https://www.ladepeche.fr/2020/01/20/raquel-garrido-louis-xvi-on-la-decapite-macron-on-peut-recommencer,8673891.php
[5] www.senat.fr/rap/r08-630/r08-630-annexe2.pdf
[6] www.facebook.com/Bezazelsmotrich – Post du 8 mars 2023 à 20h39
[7] www.lefigaro.fr/flash-actu/le-ministre-israelien-smotrich-pas-le-bienvenu-en-france-selon-la-ldh-20230314
[8] www.aubervilliers.fr/Barghouti-citoyen-d-honneur-de-la-ville-d-Aubervillier
[9] www.impact-se.org/wp-content/uploads/UNRWA_Report_2023_IMPACT-se_And_UN-Watch.pdf page 48. Le rapport fait 54 pages. On y trouve ce genre de considération humaniste à chaque page.
[10] Idem page 39.
Écrivain, Essayiste, conférencière, traductrice, Liliane Messika est auteur de plus de 30 ouvrages, dont plusieurs sur les conflits du Moyen-Orient. Liliane Messika est membre du comité de rédaction de Menora.info.
Le monde chretien ( europe usa ) ne s est pas soignė de son delire deïcide a notre encontre , il nous accorde deux places : a auschwitz , ou en errance parmi eux et selon leur humeur ; or il se trouve qu aucune de ces 2 places ne nous convient plus .
Nous sommes sur notre terre , avec nos politiciens , les bons et les mauvais , nos options politiques , les bonnes et les moins bonnes , mais surtout , oh surtout , nous sommes souverains de nouveau sur notre terre juive , si cela ne convient pas a certains , je leur propose de s etouffer avec leur haine .
Bravo Liliane!
(bis repetita)
Bravo à vous, Madame Messika.
Il y a longtemps que je n’avais pas lu un article aussi incisif, mordant et pourtant plein d’humour. Cependant, je n’ai pas vraiment ri, compte tenu du sujet mais heureusement qu’il y avait cet humour pour faire passer « la pilule ».
Vous n’aurez pas ma haine,le peuple ne doit pas se venger ,tout ça c’est des mots et des « maux », je donne raison à ces colons ,si à chaque fois que des juifs sont tues,il y a un retour de manivelle,peut être que ça fera réfléchir les terroristes