A l’approche du 7 mars, Jean-Luc Mélenchon fait monter la pression.
Il dit:
-« Le 7 mars, on bloque tout.
Tout le pays à l’arrêt.
On arrête tout ».
J’ignore si la France sera totalement bloquée ce jour-là, mais ce dont je suis sûr, c’est que si elle est bloquée, ce ne sera pas du tout, à Mélenchon qu’on le devra.
L’homme adore plastronner, faire des moulinets avec les bras, mais en réalité, le 7 mars s’organise sans lui et même souvent contre lui.
Les responsables syndicaux ne lui pardonnent pas sa stratégie de « zadification parlementaire ».
Ils sont tous remontés contre l’Insoumis.
La CGT l’accuse de vouloir s’approprier le mouvement social.
La CFDT a prévenu qu’il n’était pas question que le 7 mars soit la prolongation du bord…l de l’Assemblée Nationale.
C’est parfaitement clair!
Mélenchon s’est mis à dos les acteurs du mouvement social.
Il se veut le champion des masses populaires, et pense qu’il a la NUPES dans la manche.
Le gros problème, c’est qu’avec ceux-là aussi, ça ne va pas mieux.
Plus personne ne supporte son hégémonie brutale et méprisante.
Les élus de gauche se rebiffent.
Des responsables écologistes, communistes et même socialistes reconnaissent que les Insoumis sont allés trop loin.
Et pour que le tableau soit complet, ajoutons qu’au sein des Insoumis souffle le vent de la contestation.
Les aigreurs s’expriment, les ambitions s’affichent!
En vérité, la NUPES était blessée à mort et Mélenchon l’a achevée.
Les écologistes et les socialistes ont annoncé qu’ils feront bande à part aux Sénatoriales de 2023 et aux Européennes de 2024.
Exit la NUPES.
Aux Municipales de 2026, il y a peu de chances pour que les mêmes fassent de la place aux Insoumis!
Qui va imaginer qu’en 2027, ces gens-là se rallieront « gentiment » derrière un homme qui leur a servi quatre années de déchirement?
Personne ne croit à cette blague.
En comprenant cela, on comprend pourquoi Mélenchon joue la rue.
Il a contre lui le temps et la démocratie.
Qu’il me serait agréable, aujourd’hui, d’interroger tous ces leaders de gauche qui juraient que la NUPES, c’était la meilleure chose à faire.
Elle leur a juste servi à se faire élire, comme un esclave qui s’offre à un maître.
A gauche, il y a de l’eau dans le gaz, et ce, à tous les étages.
© René Seror
La aussi Mélenchon et Macron sont utiles l’un à l’autre. Jamais quelqu’un d’aussi haineux et extremiste que Mélenchon ne pourra mobiliser une grande partie des Français donc in fine le gouvernement sait que sa réforme passera. Il suffit de laisser passer l’orage et Macron est tranquille sur ce point. Et réciproquement la réforme des retraites permet à Mélenchon d’occuper le devant de la scène médiatique (sa seule raison d’être), de s’agiter, de répéter ses logorrhées habituelles et de se faire passer pour un homme de gauche et proche du peuple. Mais cette imposture fonctionne de moins en moins.