« Jacky Yarhi : un dessinateur qui a fait de l’histoire d’Israël et du judaïsme son terrain d’expression ». Par Gérard Kleczewski

Jacky Yarhi
« Combat de mémoire« 

J’ai connu Jacky Yarhi par mon frère Cyril qui, comme lui, vit en Israël. Je cherchais alors un dessinateur pour illustrer des livres pour les enfants écrits il y a quelques années. Quand j’ai découvert la qualité de son trait, son art de l’utilisation de la couleur, l’intelligence de ses scénarii, la poésie qui émanait de ses planches, j’ai été tout à fait séduit. 
Le 14 février, Jacky Yarhi a sorti une nouvelle BD (« Combat de Mémoire » 1). Une BD au scénario bien ficelé et aux dessins, comme toujours avec lui, d’une grande qualité. Un ouvrage qui va sans doute faire date. Cela m’a poussé à vous présenter Jacky qui n’a pas encore en France (un peu plus en Israël) la notoriété qu’il mérite.   


Tribune Juive – Bonjour Jacky, vous êtes dessinateur et auteur de bandes-dessinées et de livres illustrés. Vous vivez en Israël. Votre dernier livre, « Combat de Mémoire », vient de sortir dans la collection « Les Dossiers d’Israël ». Il est disponible, comme tous vos autres ouvrages, sur Amazon2. Pouvez-vous vous présentez à nos lecteurs ? Quel a été votre parcours ? 

Jacky Yarhi – Bonjour Gérard. Tout d’abord je me dois de rectifier un peu le tir. Avant de monter en Israël, j’ai sorti en France deux albums de bande dessinée. Le premier – « Supermitsva- on a enlevé Rabbi Schlomo » – a connu un franc succès auprès du public Juif francophone. Le deuxième – « échec à Haman » – est l’histoire de Pourim en BD. De plus, la majeure partie de mes livres est distribuée traditionnellement chez les libraires, en Israël et aux Etats-Unis. Il y a un peu moins d’un an j’ai commencé à publier sur Amazon. 
Déjà à l’école, je vendais mes caricatures à différents journaux tel « Actualité Juive » entre autres et publiais des BD dans des journaux pour enfants. En parallèle, j’ai travaillé dans le monde de la pub. J’avais cocréé avec Alex Levy le jeu « Mazal Tov ». Deux ans après notre mariage, nous sommes montés en Israël, en 1990

Tribune Juive – Vous avez mis auparavant votre remarquable talent de dessinateur et de coloriste au service de la caricature pour des journaux et de la publicité. C’est toujours le cas ou pas ? 

Je continue toujours, même si aujourd’hui mon occupation principale est la BD – qui prend la majeure partie de mon temps, ainsi que l’illustration de livres pour la jeunesse.

TJ – Parlez-nous des « Dossiers d’Israël » qui réunit des épisodes majeurs, très connus ou moins connus, de l’histoire récente d’Israël et des Juifs dans le monde. Comment choisissez-vous chaque épisode et l’angle sous lequel vous le traitez ?  

A ce jour, il y a quatre ouvrages : Mission Entebbe, Code Eichmann, Elie Cohen et Combat de mémoire. Le cinquième est en route. Chacun me prend à peu près deux ans. Vu que ce sont des BD historiques, je me dois de vérifier attentivement les faits : recherche iconographique, entretien avec les acteurs ou les professionnels. Pour exemple, je me suis beaucoup aidé pour Elie Cohen de son frère Avraham. Parfois ce sont des pilotes ou des professionnels du renseignement… Enfin, j’essaye de donner un caractère spécifique à mes scenarii afin de ne pas tomber dans le piège de les transformer en ouvrages académiques.

TJ – Vous proposez d’autres collections. Je pense à « Saba raconte » avec notamment « la menace espagnole »2 dans lequel deux jeunes (Haïm et Moshé) se retrouvent plongés en Espagne, au Moyen-âge, à l’heure terrible de la grande Inquisition. Les mêmes sont aussi plongés en Egypte dans un autre tome avec « A l’ombre des pyramides », ou bien en pleine conquête de l’Ouest Américain avec « 1881 ». Votre idée c’est d’apprendre l’histoire du peuple juif et l’histoire tout court aux plus jeunes sans qu’ils s’ennuient ? 

Ce genre de BD est un peu différent au niveau du graphisme et du scenario. Il est plus « cartoon » et l’humour est présent. Mais il est vrai que ces histoires (imaginaires) ont toujours pour fond l’Histoire juive.

TJ – Vous avez fait le choix d’être édité directement sur la plateforme Amazon3, en format numérique (Kindle) ou traditionnel (broché). C’est un choix, ou vous auriez préféré être édité classiquement chez un éditeur de livres et de BD ? Je crois du reste que certains de vos livres précédents avaient bénéficié d’un éditeur… 

Je n’ai pas laisse tomber le circuit traditionnel, mais en effet je publie en parallèle mes ouvrages sur Amazon. Le plus grand avantage de cette plateforme ? Leur présence dans le monde entier. Il est marrant de voir que mes livres peuvent ainsi se vendre aux USA, en Inde ou au Japon.

TJ – Vous avez d’autres projets en cours ? Que faut-il vous souhaiter pour l’avenir ? 

Du temps… Du temps… Et encore du temps ! Car j’ai encore 10 000 projets en tête ! 

TJ – Merci Jacky, on vous souhaite d’obtenir tout le succès que vous méritez ! 

Merci Gerard, c’est avec plaisir.

Propos recueillis par Gérard Kleczewski. 


(((Encadré : Combat de mémoire, le pitch))) 

Le jeune Guil Harrari va découvrir la vie foisonnante, passionnante et pleine de rebondissements de son grand-père qui vient de subir une attaque cérébrale. Plongé dans l’histoire de son aïeul, il revit à travers les souvenirs de ce dernier la guerre, le ghetto de Varsovie et ses combattants héroïques, la résistance tout aussi héroïque face à la barbarie nazie, puis la naissance en 1948 de l’Etat d’Israël et les guerres israélo-arabes qui ont suivi. Une BD de 56 pages, aux dessins magnifiques et au scénario ton sur ton. Un livre, aussi beau que nécessaire, à offrir aux enfants comme aux adultes, ou à s’offrir pour le plaisir. 


https://www.amazon.fr/gp/product/B0BVTFSTWL/ref=ox_sc_act_title_1

https://www.amazon.fr/gp/product/B09ZJBC2H3/ref=dbs_a_def_rwt_bibl_vppi_i3

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1 Comment

  1. J’ai été particulièrement touché par l’interview de Jacky Yarhi. Son approche de l’histoire juive à travers la bande dessinée est à la fois rigoureuse et accessible. La collection « Saba raconte » est une excellente idée pour initier les plus jeunes à notre histoire. J’apprécie tout particulièrement son souci du détail historique et son talent pour rendre les événements passés vivants et passionnants.

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