Pierre Martial. N’oublier personne…

DEVANT L’AMBASSADE DE BIRMANIE POUR CRIER MA COLERE FACE A LA CONDAMNATION A MORT  DE 7 JEUNES ETUDIANTS BIRMANS DE 17 A 20 ANS… 

Ce matin, à l’aube, j’ai fait un happening  devant l’ambassade de Birmanie  pour crier ma colère et mon – notre! – soutien aux 7 jeunes étudiants birmans qui attendent à Rangoun dans le couloir de la mort de la tristement célèbre prison de Insein.

Ils ont été condamnés à la peine capitale il y a quelques jours et ils  peuvent désormais être exécutés – par pendaison – à tout moment…

Comme des centaines de milliers d’autres jeunes étudiantes et étudiants, ils avaient rejoint la Résistance depuis qu’une junte militaire sanglante a renversé la démocratie en février 2020 et s’est odieusement emparée du pays.

Ils se battaient et agissaient clandestinement, avec le peu de moyens qu’ils avaient et comme ils le pouvaient, mais de toutes leurs forces!

Arrêtés à Rangoun, ils ont été condamnés à la peine capitale pour « complot » par le tribunal militaire en vertu des articles 34 et 302a du code pénal et des milliers d’étudiants et d’ex-étudiants de l’université de Dagon où ils étudiaient et étaient aimés et respectés sont en état de choc et tentent l’impossible – comme nous et des milliers de personnes dans le monde – pour tenter de stopper leur exécution.

Les 7 jeunes résistants sont prêts à affronter la mort, la tête haute et fiers de ne jamais s’être soumis. Ils s’appellent Thura Maung Maung, Thiha Htet Zaw, Hein Htet, Khant Zin Win, Zaw Lin Naing, Thet Paing Oo et Khant Lin Maung Maung (voir leurs photos ci-après)

Acculée et déstabilisée par une Résistance dont Aung San Suu Kyi se dit fière et qui, malgré la faiblesse de ses moyens, ne lâche rien depuis près de 2 ans – à la fois sur le terrain de la désobéissance civile non-violente et celui de la guérilla armée -, la dictature est de plus en plus brutale et sanguinaire.

Malgré une logistique militaire et un armement sophistiqué – en particulier avions, hélicoptères et missiles sol-air vendus, entre autres,  par la Russie et la Chine-, la junte militaire ne tient plus qu’environ 40% du territoire.

A part les grandes villes,  une bonne partie du pays est désormais controlé et géré par le NUG (Gouvernement Démocrate Clandestin), les PDF (forces armées démocrates), les armées ethniques et les multiples groupes de résistance qui foisonnent un peu partout, sous différentes formes.

C’est pour cela que la dictature emprisonne à tour de bras, condamne et exécute. 

Dans les villes, elle fait régner la terreur.
Dans les campagnes, elle bombarde et détruit des villages entiers. 
A l’international, elle se mure chaque jour un peu plus dans l’isolement, y compris en Asie du Sud-Est et auprès de ses plus proches voisins. 

Economiquement parlant, elle a ruiné en deux ans un pays qui était en pleine expansion et avait un bel avenir émergent à tous les niveaux.

Aujourd’hui, la dictature sait – et la Résistance le sait aussi! – que 2023 sera une année cruciale pour la libération de la Birmanie.

Le peuple et les combattants pour la liberté n’ont définitivement plus rien à perdre! 
Elles et ils iront jusqu’au bout, quel qu’en soit le prix à payer, pour montrer aux oppresseurs qu’on ne peut soumettre impunément, piller et dévaster un pays où plus de 80% de la population a voté pour la démocratie aux dernières élections.

Nous nous devons de continuer, toutes et tous, à notre place et selon nos moyens, à les aider, à les soutenir et à briser le silence sur la terrible situation birmane.

Faisons-leur savoir, de toutes les manières possibles, que nous sommes à leurs côtés de tout notre coeur et de toutes nos forces! 

Alors que l’on évoque de moins en moins dans les médias, (voire quasiment plus…) la Birmanie,  il est essentiel de continuer à maintenir « la visibilité »,  d’une part sur les crimes de la dictature et d’autre part sur les actions héroïques de la Résistance.

Nous, participants aux réseaux sociaux, journalistes, blogueurs, animateurs, relayeurs et partageurs sociaux,  devons continuer toutes et tous, par tous les moyens possibles, à faire savoir ce qui se passe aujourd’hui au « Pays du sourire », devenu « Pays des larmes »! 

Maudites soient les dictatures! Quelles qu’elles soient et où qu’elles soient!

Avec vous du fond du coeur, mes amies et amis birmanes et birmans. 

© Pierre Martial 
Pierre Martial est écrivain et journaliste. Il a écrit: « A trois doigts de la liberté »  >>  https://urlz.fr/h8xL

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