Le Parlement européen éclaboussé par des soupçons de corruption impliquant le Qatar

Le Qatar soupçonné de corruption au Parlement européen. 5 arrestations en Belgique

Cinq personnes, dont une vice-présidente du Parlement européen, ont été interpellées ce vendredi à Bruxelles dans le cadre d’une enquête ouverte cet été par un juge financier belge sur des soupçons de corruption par le Qatar au sein de l’institution.
Eva Kaili, eurodéputée socialiste grecque etvice-présidente du Parlement européen, a été interpellée vendredi soir à Bruxelles, après que 4 autres arrestations eussent déjà eu lieu dans la capitale belge peu avant dans ce même dossier.

L’enquête, pilotée par un juge d’instruction bruxellois, porte en particulier sur les agissements du Qatar, soupçonné selon le Parquet fédéral d' »influencer les décisions économiques et politiques du Parlement européen en versant des sommes d’argent conséquentes ou en offrant des cadeaux importants ».

Les bénéficiaires? Il s’agit de personnalités ayant une position politique et/ou stratégique significative au sein du Parlement, et suspectés de « corruption et de blanchiment d’argent en bande organisée »: quelque 600 000 euros en liquide ont notamment été saisis par la police. Ils seraient le fruit de cadeaux ou avantages offerts par un Qatar soucieux d’améliorer sa réputation décriée en matière de droits humains et de traitement des travailleurs.

Les personnes arrêtées ( 16 à ce jour ) ont toutes eu une fonction importante au sein du Parlement: des assistants parlementaires, un directeur d’ONG, des eurodéputés.

A noter: Si le parquet fédéral belge, qui a annoncé l’opération de police, n’a pas nommé le « pays du Golfe » sur lequel pèsent les soupçons de corruption, de nombreuses sources, reprises par l’AFP et des médias belges, citent le Qatar.

A noter encore: Eva Kaili, une des quatorze vice-président du Parlement européen, avait rencontré au Qatar peu avant le début du Mondial de football le ministre qatari du Travail, Ali bin Samikh Al Marri, et avait salué à cette occasion, au nom de l’UE, l’engagement du Qatar à « poursuivre les réformes du travail ». « Aujourd’hui, la Coupe du monde de football au Qatar est une preuve concrète de la façon dont la diplomatie sportive peut aboutir à une transformation historique d’un pays dont les réformes ont inspiré le monde arabe », avait déclaré le 22 novembre Eva Kaili à la tribune du Parlement européen, alors que 6 500 ouvriers seraient morts dans le pays sur les chantiers depuis l’attribution de la compétition à Doha, selon le quotidien britannique The Guardian, et ajoutant que le Qatar était « un chef de file en matière de droits du travail ». Elle a été « écartée » dans la foulée de son parti Pasok-Kinal.