Les bras m’en tombent. Jeudi 21 Octobre
Je suis resté émerveillé , pareil à un rond de flan, devant les clichés publiés des « piliers de la création » réalisés par le télescope James Webb. Une gigantesque structure de matières et de feu située à une brouette d’années-lumières dans la galaxie. C’est une maternité où naissent les planètes en vagissant de joie.
Jean Teulé, Jean-Jacques Beineix et tous les amis et proches récemment disparus, y font peut être une escale, en passant, avant d’aller voir jusqu’au confins de l’univers si j’y suis. Si tant est qu’il y ait des confins , si d’aventure j’en ai moi-même. L’univers on en sait rien. Aux dernières nouvelles il serait comme une gigantesque bulle dont on sortirait au siècle dernier pour mieux y rentrer ailleurs et demain matin. Le temps, l’espace, nous. Allez retrouver les copains dans ce chaos infiniment pas fini… Mon voisin, au bar où je bois une Leffe, viens de dire « je vais aller voir Barbara ». Je pense à Prevert, ce cher Jacques que j’aurais tant aimé connaître.
Quand des gamins milliardaires deviennent ballon d’or, savent-ils qu’ils tapent dans un univers ? On a rendu hommage à notre ami Jean-Jacques l’autre soir. On a tous pris un coup de vieux en revoyant Diva. Un film jeune, ludique, inspiré qui restera comme un témoignage sur une quête de la passion et de la beauté de ces années 80 où, comme d’habitude, la nouvelle génération faisait la nique aux barbons.
Maintenant que je suis un barbon, je pense à l’étape suivante : mourir poliment en ayant eu, j’espère, le temps de finir mon œuvre. J’écris tous les jours en me disant que c’est un de plus pour le livre, un de moins pour moi. Je ne suis pas triste. Je pense aux piliers de la création qui, le moment venu, me donneront la clé du grand tout.
© Denis Parent
La Chronique de Denis Parent « Les bras m’en tombent », que tous ses lecteurs assimilent à ses humeurs, est née il y a trente ans dans « Studio Magazine », où l’auteur nous entretenait de cinéma.
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