Eliana Gurfinkiel. Le Grand rabbin Goldmann: Un intérêt réel à « l’autre »

Quand il y a un peu plus d’un mois j’ai entendu la nouvelle du décès du Grand Rabbin Alain Goldmann, j’ai voulu lui rendre hommage à Soukot. Ayant grandi dans la synagogue du quartier latin rue Vauquelin, j’ai eu la chance de beaucoup côtoyer le GR Goldmann et son épouse Danielle, de mémoires bénies. Mais c’était surtout lors de cette fête de Soukot que nous avions l’occasion de particulièrement les voir et de parler avec eux. 

Il y avait d’abord les repas communautaires dans la grande soukah dans la cour que le GR Goldmann présidait. Avec son imperméable sur le dos, son chapeau et son gilet bien chaud, c’était lui qui faisait le Kidoush de sa voix grave. Il prenait aussi plaisir à partager avec nous ses pensées sur la fête de façon concise mais profonde. Mais la plus grande leçon qu’il nous donnait, c’était l’affection et l’attention qu’il portait à son épouse. Toujours là aux petits soins, à lui remettre son gilet sur le dos ou à lui demander si elle n’avait pas trop froid ou si elle voulait quelque chose d’autre. 

Un autre moment où j’avais la chance de le voir c’était aux repas de midi pendant la semaine. N’ayant pas de soukah à la maison et étant en vacances, une grande partie de nos soukot était réservée, à ma sœur et moi, à faire les trajets aller-retour, deux fois par jour, pour aller manger dans la soukah communautaire. A midi, la soukah était plutôt vide, mais nous rencontrions presque toujours le GR Goldmann, qui comme nous venait profiter de la grande Soukah déserte. Et c’était le moment où nous avions la chance de discuter. Monsieur le Grand Rabbin s’intéressait toujours à nous. Au fil des années et des Soukot il nous demandait où nous en étions, ce que nous faisions et quels étaient nos projets. Et après avoir fait notre Alyah, quand nous revenions passer les fêtes à Paris, il prenait toujours de nos nouvelles et s’intéressait à nos vies lointaines. C’était presque « à se sentir importantes ». Un intérêt véritable pour l’autre, même pour des jeunes filles de 15 ans. 

Ce n’est qu’avec le recul, la lecture de certains ouvrages et les années que j’ai commencé à réaliser la chance d’avoir grandi dans cette communauté si particulière. Et d’avoir eu la chance de grandir à l’ombre de grandes personnalités du monde juif comme l’était le Grand Rabbin Goldmann. Que son souvenir soit, en ce premier soukot depuis sa disparition, une source de bénédictions.

© Eliana Gurfinkiel

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