Il y a eu le décès d’une reine qui aura traversé des décennies politiques sans nous léguer ses mémoires, rien de son expérience qui aurait été un passage de témoin si nécessaire aujourd’hui où les fondamentaux ont explosé sous la poussée de transformations qu’on pourrait dire dantesques, tant elles entraînent d’enfers pour les populations. Elle aurait pu pérenniser son règne, lui donner un sens au-delà de sa romance amoureuse et de son indéniable beauté qui donna corps à nos rêves d’enfants nourris aux contes et légendes. Mais elle s’en est allée, dans un protocole et un apparat à frapper les esprits, avec des millions d’euros dépensés et engrangés grâce à une théâtralité parfaitement maîtrisée, divinisée pour l’éternité aux yeux d’un monde pourtant en souffrance et en manque de tout dans sa vie de sans dents, dirait Hollande, mais les yeux toujours tournés vers la lumière comme les papillons captivés, ces éphémères qui s’y brûlent avant de mourir.
Heureux peut être ? Sauf que cette débauche d’argent et de luxe vendue comme du sobre et du royal pas du tout canin, pardonnez le parallèle, mais parfois l’humanité à des manquements à l’honneur et à l’essentiel qui prêtent à rire douloureusement, surtout quand sont suspendues la vie et la mort de milliers d’Arméniens en lutte contre l’Azerbaïdjan parce qu’une Von der Leyen aussi folle que les folles de Loudun, pour compenser les problèmes qu’elle a générés à toute l’Europe en ne voulant plus acheter d’énergie à la Russie, achète le gaz d’Azerbaïdjan, soutien sa guerre contre l’Arménie, et parce qu’aujourd’hui la propagande sert de ligne de force, relate un nouveau roman épique qui falsifie et tord la réalité de ces régions. De la même façon hystérique, qu’elle accuse la Russie de crimes contre l’humanité, sans aucune preuve, ce que dénonce Amnesty internationale.
Les Arméniens sont actuellement torturés et tués sous les armes de l’Azerbaïdjan et d’une Europe devenue folle, mais cela n’a aucune importance aux yeux de populations européennes définitivement soumises à la peur de la maladie, de guerres suspendues et des violentes restrictions que la coalition Biden, Macron et Von der Leyen, vont leur faire subir pour une guerre que ces trois-là ont décidé de faire à la Russie, « quoi qu’il en coûte » au genre humain.
Cela tandis que l’Allemagne se réarme et aura bientôt la plus grande armée personnelle d’Europe et que la sordide petite histoire d’Adrien Quatennens, l’ogre qui s’est auto dévoré le ventre en détruisant sans pitié les politiciens d’autres bords que le sien, quand ils étaient soupçonnés de frapper ou violenter leur femme et qui vient de frapper la sienne, se juxtapose à celle tragique de migrants déportés sans consentement dans des régions rurales et en désertification, où sans moyen de locomotion, sans la langue, sans travail, sans les codes culturels, la plupart s’enfuiront ailleurs, tandis que ceux qui resteront, un cynique pari politique de remplacement identitaire et une main d’oeuvre docile, reproduiront ce qu’a produit la concentration d’émigrés dans des quartiers ou des périphéries dans les années 60 et 70 : des communautarismes exacerbés, des économies parallèles, des gamins déscolarisés, des violences, des colères et des ressentiments, une démographie non contrôlée et des femmes sous soumission, hors aides et soins, abandonnées à leur sort, créant dans les campagnes françaises d’autres « territoires perdus de la République ».
Mais heureusement dimanche ce sera Roch Hachana, et l’année 5783 pour nous qui attendons toujours le messie. Le premier jour de l’an juif est le moment de jeter ses péchés à l’eau, aussi ne vous étonnez pas si vous voyez le long des berges des personnes ayant l’air de vider leurs poches ! C’est aussi le moment, où après avoir passé du temps à préparer ces plats où nous devons manger tout ce qui est du début et du commencement, nous rions et dansons, buvons du vin, avec dans la bouche la douceur de grenades parfumées de fleurs d’oranger et des délices de pommes enrobées d’un miel doré comme cette lumière du premier jour, quand D. voulut la lumière et que la lumière fut.
© Louise Gaggini
Ecrivain, journaliste, mais aussi sculpteur et peintre, pianiste, bref une « artiste plurielle ». Diplômée de lettres, d’Histoire de l’Art et de Conservatoire de musique. Auteur de nombreux dossiers pour la presse et la télévision, dont certains ont été traduits par l’Unesco, des organismes humanitaires et des institutions étrangères à des fins d’éducation et de prévention et d’autres furent diffusés par l’EN, Louise Gaggini est l’auteure d’essais et de romans dont La résultante ou Claire d’Algérie et d’un livre d’art pour l’UNICEF: Les enfants sont la mémoire des hommes. Elle est aussi l’auteure d’essais de société, et expose régulièrement, récemment à New York.
elle a publié son premier roman pour littérature jeunesse en 2001, et son premier roman pour adultes en 2004.
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