Maxime Tandonnet. Petites misères de la classe politique actuelle

M. E. Philippe ancien Premier ministre (2017-2020), personnalité politique la plus populaire auprès des Français selon les sondages et annoncé par les médias comme probable futur chef de l’Etat, s’explique sur la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, l’une des sources de la pénurie d’électricité en France: « J’aurais aimé ne pas avoir à fermer Fessenheim [puis] C’était un engagement du PR: j’ai signé le décret imposant l’arrêt de la centrale de Fessenheim. Bref, j’étais contre mais je l’ai fait pour obéir à mon patron. J’étais obligé, on m’a forcé ».

Formidable signal de conviction et de courage! C’est ainsi que l’on assume ses responsabilités! Cela m’a rappelé Georges Pompidou menaçant le général de Gaulle de démissionner s’il faisait exécuter Jouhaud, et tous ces hommes d’Etat d’autrefois qui démissionnaient avec ou sans fracas, quand ils n’étaient pas d’accord sur l’essentiel.

Et M. Quatrennens, c’est bien ce jeune leader prolixe, à la verve intarissable, de gauche radicale, présent sur tous les plateaux de télévision du matin au soir pour assener à la terre entière des leçons de morale y compris sur l’égalité hommes/femmes et la dénonciation des violences faites aux femmes. Eh bien voilà, il est pris dans la tourmente pour avoir giflé sa femme. Cependant, son flamboyant patron lui maintient sa confiance et son affection et la gauche morale fait bloc derrière lui, y compris des féministes engagées.

C’est toujours la même chose avec la gauche morale : faites ce que je dis mais ne dites pas ce que je fais.

Tartufe, le maître de ce monde. Moi je dis que gifler sa femme, quelles que soient les circonstances, est un acte absolument immonde et impardonnable dont les auteurs, quels qu’ils soient, devraient (au moins) disparaître de la vie publique.

Mme le Pen, leader de droite radicale, affirme qu’après Macron, ce sera « nous » mais elle le promet la main sur le cœur: « non, elle ne sera pas candidate en 2027, sauf circonstances exceptionnelles ».

Inutile de le préciser: toutes les circonstances sont exceptionnelles, elle ne croit pas une seconde ses propres paroles, elle a bien l’intention résolue d’être candidate pour la quatrième fois (et la dixième de la famille le Pen), avec la certitude absolue, si elle est candidate, de faire élire pour la troisième fois consécutive un macroniste, cette fois-ci un héritier de M. Macron, peut-être le susnommé Philippe. Ah la belle affiche!

Tartufe, toujours le maître de ce monde. Sauf si d’ici là, les Français venaient à ouvrir les yeux mais ce n’est pas gagné.

M. Bayrou semble, lui, enfin ouvrir les yeux: « Les peuples ont droit à leur identité », vient-il de déclarer. C’est du lourd, du puissant, du ferme. On en oublierait presque que quelques mois auparavant, il affirmait, le coeur sur la main, qu’il est nécessaire pour des raisons démographique « d’accueillir [davantage qu’aujourd’hui] des personnes d’autres pays (car) l’apport des migrations peut aider à améliorer le rapport actif/retraités ».

Et puis enfin, le président fait le buzz sur les réseaux sociaux pour s’être présenté aux obsèques de la Reine d’Angleterre en baskets (chiques). Des réac et des ringards lui reprochent de porter atteinte à l’image présidentielle. Sans doute n’ont-ils pas encore compris: tout est bon jour après jour pour attirer sur sa personne les néons de de la médiocrité et détourner ainsi les regards d’une faillite générale (financière, économique, éducative, sécuritaire, migratoire, sociale, etc.)

Alors ne tombons pas dans le piège de la provocation permanente! Cette classe politique nous fait honte: il serait temps d’en changer de fond en comble.

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5 Comments

  1. On ne comprend pas le discours de l’auteur de cet article si on ignore sa biographie.

    Il s’agit d’un énarque, issu de la bourgeoisie bordelaise, ancien haut fonctionnaire, proche des LR (ex-UMP ex-RPR), qui a atteint son apogée à l’Elysée sous Sarkozy. Ce n’est pas d’hier.

    Depuis, c’est pour lui le désert. Sarkozy ayant perdu l’élection présidentielle en 2012 et le parti s’étant effrité en guéguerres fratricides frisant, in fine, la marginalité (4.7% de Pécresse aux dernières présidentielles), l’auteur de cet article est désormais écarté du service de l’Etat et de la politique.

    Il en veut à toute la « classe politique », notamment aux anciens caciques de LR ayant quitté le parti pour rejoindre Macron.
    Le plus emblématique en étant Edouard Philippe, qui scandalise l’auteur, alors qu’il pourrait bien être président de la République dès 2027.

    D’où la tonalité de son discours. C’est facilement réfutable et strictement personnel ; inutile d’y chercher autre chose.

      • Pourquoi m’appelez-vous comme ça ? Je ne connais personne de ce nom.

        Cela dit, c’est une critique et non une « attaque ».
        Ad hominem elle l’est peut-être ; vu que l’auteur de l’article EST ad hominem.
        Il ne prononce pas de critiques objectives, neutres, factuelles et argumentées ; il est entièrement et toujours dans le ressentiment dû à ses déceptions personnelles.

        Il me fait penser à Marx (Karl, pas Groucho…). Qui avait l’honnêteté de dire « les bourgeois se rappelleront de mes furoncles ». Lucide, il reconnaissait ainsi que son analyse sociale et économique du monde était AUSSI motivée par la colère et les douleurs vus ses problèmes personnels (santé, argent, famille…).

        Tandonnet n’a pas cette honnêteté.
        Sa critique d’E. Philippe, par exemple, est ainsi vide de tout réel contenu.
        Si ce dernier a signé, sur l’ordre du Président, la fermeture de Fessenheim sans en être convaincu de la nécessité, c’est par fidélité à sa mission : le Président est élu sur la foi d’un programme ; le premier ministre est nommé par le Président. Ayant accepté d’être PM, il doit respecter, non seulement les ordres du Président, mais aussi et surtout son programme (qu’il connaissait avant d’accepter d’être PM).

        Sinon il démissionne ; mais alors, on aurait les démissions des responsables tous les jours… C’est ainsi que fonctionne un gouvernement stable en Etat de droit.
        Ce n’est pas la foire d’empoigne perpétuelle. J’en passe.

        Tout le reste est à l’avenant. Les critiques formulées par Tandonnet sentent souvent le ressentiment personnel inavouable.

    • J’admire M. Tandonnet et apprécie beaucoup ses écrits Merci à Tribune Juive de les publier.
      Vu son parcours, j’imagine qu’il sait de quoi il parle ! Au moins semble-t-il être, lui, un homme libre et donc sincère.
      Il est exactement le genre de personne que j’aurais souhaité voir accéder aux plus hautes fonctions de l’État, ainsi que Gilles-William Goldnadel, pour le bien de la France et des Français. .

      • Maxime Tandonnet pose de bonnes questions, commence à émettre une réflexion rigoureuse…mais s’arrête souvent en milieu de chemin ou même au quart. Comme la plupart des auteurs d’articles même ici. Mais c’est quelqu’un d’honnête pour qui j’ai du respect.

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