La signature était annoncée depuis dimanche mais des obstacles techniques l’ont retardée. Ayelet Shaked retourne au Foyer Juif (Habayit Hayehoudi). Elle a signé un accord avec la tête de liste de ce parti, Yossi Brodny, et c’est elle qui occupera la première place.
Le comité central du Foyer Juif doit encore ratifier cet accord qui prévoit de donner les places 1,3,5,6,8 à Yamina d’Ayelet Shaked et 2,4,7 à Habayit Hayehoudi.
C’est au sein de ce parti qu’Ayelet Shaked a effectué ses premières années en politique. Cette femme laïque, de Tel Aviv, avait été accueillie et chérie dans les rangs du sionisme religieux représenté par l’héritier du Mafdal. Avec Naftali Bennett, ils avaient obtenu 12 mandats lors des élections pour la 19e Knesset en 2013.
Malgré sa popularité, en 2019, le duo politique décide de quitter le parti, à la tête duquel siégeait Bennett, pour former Hayamin Hahadash, la Nouvelle Droite. Ils ne passeront pas le seuil d’éligibilité et laisseront leurs anciens camarades du Foyer Juif amers. Ces derniers auront du mal à se relever et ils ont depuis entamé une traversée du désert, le parti ne présentant même aucun candidat aux dernières élections, en 2021.
Ayelet Shaked, après avoir tenté l’aventure d’un gouvernement avec la gauche, l’extrême-gauche et les Arabes, suivant une fois encore Bennett, après l’échec de son alliance avec Yoaz Hendel, a décidé de »rentrer à la maison », d’après ses propres mots. Elle a reconnu avoir fait des erreurs et son slogan est désormais « Mon coeur est à droite ».
Après la signature de l’accord avec Brodny, Ayelet Shaked a déclaré: « Je suis heureuse que nous ayons réussi à reconstruire une maison pour le sionisme religieux et la droite en Israël. Nous agirons ensemble pour former un gouvernement de droite large et stable ».
Yossi Brodny s’est aussi félicité de cet accord: « Je remercie la ministre de l’Intérieur, Ayelet Shaked, qui a poussé à cette alliance. L’accord signé est le point de départ d’un nouveau chemin pour le public religieux sioniste et pour la droite en Israël ».
Notons que ces deux partis sont très loin du seuil d’éligibilité dans les sondages, à l’heure qu’il est: Shaked recueille 0.9% des intentions de vote et Brodny 0.6%.
Pour l’heure on sait déjà que le parti se présentera sous le nom Habayit Hayehoudi et ce sera la lettre ‘Beth’ qui les symbolisera sur les bulletins de vote.
Source : LPH INFO
Quel intérêt à nous raconter tous ces zigzags politiciens israéliens ?
Ils changent de crèmerie (parti politique) au moins deux fois par semaine. Avec, souvent, des allers-retours.
Le tout sous des prétextes « idéologiques » dont personne ne croit depuis longtemps.
Alors que les vraies motivations, que personne n’ignore, sont parfois inavouables; pour se réserver à tout prix une place à la prochaine Knesset (voire au prochain gouvernement), ou simplement pour des motivations bassement pécuniaires, notamment l’accès aux budgets publics aux frais du contribuable israélien qui n’en peut plus.
Ce système, issu du scrutin proportionnel intégral poussé à l’absurde (pire que la quatrième République en France), mène à l’instabilité chronique.
S’il est vrai qu’Il s’agira en novembre de la cinquième élection en trois ans, il est aussi vrai que la durée règlementaire du mandat législatif est de quatre ans. Or, cela fait une trentaine d’années qu’aucune Knesset n’a siégé quatre ans…
Vu l’impressionnante évolution du pays pendant ces trente ans, c’est à s’interroger si l’instabilité politique n’est pas la meilleure méthode pour Israël ?