Ignorer le féminicide qui guette les femmes à chaque instant de leur vie, quelles que soient leurs conditions sociales ou culturelles, c’est comme se gaver de sacrilège, de lâcheté, de complaisance et de compromission.
Si les lois et les droits de l’homme sanctionnent les homicides, l’horrible fléau du féminicide quant à lui mérite des circonstances aggravantes.
Le chiffre macabre vient d’être dévoilé, une fois de plus, une fois de trop. En France, 122 femmes ont été tuées en 2021 par leurs compagnons ou ex-conjoints. Le plus souvent au moment d’une séparation. En hausse de 20% par rapport à 2020 ! En tout, il y a eu 251 tentatives de féminicides au sein du couple en 2021, soit une augmentation de 5% par rapport à l’année précédente.
122 malheureuses victimes de féminicides, des femmes mortes sous la torture, tuées par la violence déchaînée de ceux qui partageaient leur vie, leur couche, leurs espérances, trahies par leur amour.
C’est un terrible fléau, un supplice immonde et silencieux que subissent encore et toujours de trop nombreuses femmes en France, et qui appelle le législateur à élaborer et proclamer des dispositifs coercitifs intégrant des circonstances aggravantes lorsqu’il s’agit d’un féminicide, d’un gynécide ou d’un gynocide, tout autant à l’égard des actes de violence faites aux femmes.
Au commencement d’un féminicide, il y a souvent la volonté d’un homme de contrôler « sa » femme dans ses moindres faits et gestes, d’imposer par perversion et narcissisme sa domination sur « sa » compagne, « sa » chose, « son » objet, « sa » proie. La victime se retrouve captive, engluée dans une relation qui la détruit, sans défenses ni protection.
Une mécanique démoniaque s’enclenche alors, récurrente : l’homme se montre déterminé à posséder « sa » femme, elle tente de fuir, de lui échapper. Et lorsque la victime parvient à se libérer de l’emprise de son compagnon, ce dernier vit cet affranchissement comme une dépossession intolérable. La séparation devient dès lors l’élément déclencheur le plus fréquent des meurtres.
Un féminicide tous les trois jours en France, macabre statistique ! Ainsi, lutter contre ce fléau devient l’affaire de toute la société, du législateur au simple citoyen.
Rien ne sert à pointer un doigt accusateur à l’endroit des talibans afghans, lorsque dans son propre pays des hommes aux cœurs de démons se révèlent aussi exécrables, à l’égard de la gente féminine, dans un silence coupable.
Femmes, c’est en vous admirant et en vous aimant, que ma révérence et mon adoration s’abandonnent dans la Gloire de l’amour de Dieu.
À ma mère, à ma femme, à mes filles, à mes amies, par vénération et par amour pour vous.
Mohammed Guerroumi
Musulman rationaliste, engagé et laïc, nommé en 2016 Délégué régional à l’instance nationale de dialogue avec l’islam, Mohammed Guerroumi est très impliqué dans le dialogue interreligieux. Auteur à Causeur, il est un des Signataires du « Manifeste contre le nouvel antisémitisme« .
Râler contre les féminicides est politiquement correct.
MAIS voyons ça de près moyennant quelques chiffres.
En France, bon an mal an, il y a environ 800 homicides (meurtres et assassinats, hors accidents et terrorisme). Dont les féminicides en question. (Non compris les « homicides involontaires » qui sont, en principe, des accidents).
Les victimes sont très majoritairement des hommes ; on tue, intentionnellement, beaucoup plus d’hommes que des femmes en France. (Intentionnellement ou presque d’ailleurs car ce nombre contient aussi les cas des « coups et blessures volontaires ayant provoqué la mort sans intention de la donner »).
Il est donc SCANDALEUX de se fixer exclusivement sur le meurte des femmes ; alors que c’est les HOMMES qui en sont majoritairement les victimes.
MAIS c’est politiquement correct… Cela s’insère dans le discours ambiant sur le « patriarcat » et le blabla néo-féministe, racisé et « woke » qui entoure la question.
@Kayecot Tout à fait vrai. Le néo féminisme étant d’ailleurs un antiféminisme il constitue en réalité un terrifiant retour en arrière pour les femmes.