Shlomi Hatuka est un poète israélien célèbre. Il est plein d’autres choses mais il est avant tout poète. Nous nous sommes rencontrés dans la salle de rédaction de la radio publique israélienne KAN.
En fait non, je l’avais écouté quelques semaines avant dans une conférence qu’il animait pour l’association AMRAM qui lutte pour faire éclater la vérité sur le vol d’enfant yéménites en Israël. J’étais sortie en larmes après avoir écouté ces témoignages qui ont brisés en moi mon rêve d’un Israël parfait.
Mais c’est un autre sujet.
Shlomi est venu nous parler dans la salle de rédaction, nous étions avec mon collègue et ami très cher, David Gombin, qui est depuis au Gan Eden.
Le mois dernier j’ai rencontré Shlomi dans l’avion pour Marseille. Il était invité à un Festival international de poésie. Ses poèmes allaient y être traduits en français et lus devant le public. Ceux de son collègue palestinien aussi. Ma fille et son mari avec leur hospitalité naturelle et généreuse lui avaient proposé de venir dîner vendredi soir chez eux pour le shabbat.
La soirée fut délicieuse et douce comme les soirées d’été à Marseille. Les discussions animées et tardives. Ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance de rencontrer un poète. Un vrai.
Et vous savez quoi? Quelques jours après, Shlomi nous a envoyé ce poème intitulé « Marseille » . Il est publié ce shabbat dans le Haaretz. Une consécration.
Y lire nos prénoms, savoir que Shlomi a trouvé chez nous une inspiration poétique nous a bouleversés profondément. Il y évoque aussi Notre cher David Gombin qui était originaire de la Provence qu’il aimait tant.
Nous étions à nouveau ensemble. Son âme planait près de nous ce soir là pour écouter Shlomi nous parler de mots, de vers et de poésie. Vive les poètes! Shabbat Shalom.
Shlomi Hatuka est rédacteur en chef et fondateur de Tanger Publishing House et de l’organisation Amram. Amram est la principale organisation travaillant sur l’affaire des bébés kidnappés en Israël, enquêtant, recueillant des témoignages et diffusant des informations sur les enlèvements et la disparition de milliers de bébés mizrahi, yéménites et balkaniques dans l’État d’Israël à partir des années 1950.
© Emmanuelle Adda
Franco-israélienne installée à Jerusalem depuis 20 ans , Emmanuelle Adda est présente dans tous les médias TV, Radio ( Kan en français notamment ) et Presse écrite.
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