Les conseils nous l’ont annoncé en ce lundi 11, date limite: Leurs clients, « usés« , ne feront pas appel.
Evoquant le communiqué , Libé parle du texte amer et poignant via lequel les avocats expliquent pourquoi leurs clients ne feront pas appel même s’ils ne sont pas satisfaits des décisions de justice rendues le 28 juin.
Nous, nous évoquerons un texte un brin indécent : Sept années à attendre, sept années en suspens, sept années à s’interroger sur leur sort et celui de leurs familles ont eu raison d’eux. La charge émotionnelle d’une telle audience, de part et d’autre, est si difficile à supporter. Ils ne souhaitent pas, non plus, faire revivre aux victimes un procès aussi lourd, et ont conscience de ce qu’il a pu charrier pour elles. Et parce qu’enfin, ils ont surtout hâte de ne plus être accusés de rien, concluent-ils, dans une formule… alambiquée.
Les Conseils actent que pour ceux dont le quantum des peines prononcées couvre largement la détention provisoire, ces peines n’avaient qu’un seul dessein : les dissuader d’interjeter appel tout en les déclarant coupables. C’est chose faite. Et c’est l’échec de ce procès, concluent-ils, qualifiant d’ infamante, au vu de leur rôle périphérique dans le drame, leur aversion pour les thèses djihadistes et leur totale ignorance des attentats préparés par la cellule terroriste la condamnation de leurs clients pour association de malfaiteurs terroriste.
Ce délibéré marque la défaite du droit et ouvre la voie à une multiplication de condamnations pour association de malfaiteurs terroriste, infraction poubelle devenue infraction décharge», écrivent les conseils, qui rappellent que leurs clients ayant été «déclarés coupables d’infractions à caractère terroriste, ils sont tous trois inscrits automatiquement au fichier judiciaire des auteurs d’infractions terroristes, ce qui aura des conséquences extrêmement lourdes sur leur vie privée et familiale.
Amers, les Conseils répètent à l’envi que le jour du délibéré, nombre de victimes et de confrères sont venus les saluer, les enlacer, discuter avec eux, leur dire leur soulagement de ne pas les voir incarcérés à nouveau, et que pendant les longs mois d’audience, des liens se sont noués entre leurs clients et une partie de la communauté née du procès, des amitiés auraient même vu le jour entre certaines victimes et eux. Ce fut, très certainement, l’une des plus belles réussites de cette audience, finissent-ils : chacun appréciera et pour nous, voilà encore une preuve que le silence est d’or.
Ainsi, aucun des vingt accusés n’a interjeté appel, a déclaré le procureur général de Paris. Le procureur national anti-terroriste et le procureur général près la cour d’appel de Paris n’ayant pas non plus fait appel de la décision de la cour d’assises spéciale de Paris, celle-là a donc acquis aujourd’hui un caractère définitif et il n’y aura donc pas de procès en appel.
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