À la 36 ème minute de la cérémonie d’ouverture du 75e Festival de Cannes, mardi soir 17 mai, sur le plus grand écran du monde , apparut soudain, depuis Kiev, l’image du président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
En plus d’être le président d’un pays en guerre, Zelensky, ancien acteur et connu pour son rôle dans Serviteur du peuple, série ukrainienne à succès, alerta le public sur les ravages de la guerre en Ukraine et se voulut une interrogation sur le rôle que peut tenir le cinéma dans le contexte actuel.
Une apparition –irruption tenant du piratage, à la manière jadis réservée aux intermittents auxquels les Bacri-Jaoui laissaient volontiers la parole, saluée par quelques applaudissements et levées de sièges hésitants. « Le cinéma ne doit pas être muet« , professa notre homme en faisant référence à la fin du Dictateur, dénonçant les cadavres à Boutcha, Marioupol dévastée et les Ukrainiens déportés dans des camps russes. « Des centaines de personnes meurent tous les jours : elles ne vont pas se relever, clap de fin« , conclut-il.
Le glamour cannois fut à nouveau ébréché le 25 mai lorsque la réalisatrice arabe israélienne Maha Haj, née à Nazareth et vivant à Haïfa mais s’identifiant exclusivement comme Palestinienne, dédia son « Mediterranean Fever » à Shireen Abu Akleh : « Il y a deux semaines, Shireen Abu Akleh, une icône, une excellente journaliste et une figure bien-aimée de la Palestine, a été assassinée alors qu’elle couvrait encore une histoire horrible de l’occupation« , affirma la réalisatrice, avant d’ajouter sous les applaudissements : « Ils lui ont tiré une balle dans la tête pour avoir simplement fait son travail » , accusant … sans la nommer … l’armée israélienne.
Présenté dans la section Un Certain Regard du festival , cette coproduction entre la Palestine, le Qatar, la France, l’Allemagne et Chypre tourné à Haïfa pourra se vanter du refus délibéré de la réalisatrice de recevoir de financement de l’Etat afin de ne pas avoir à présenter son film comme israélien, obligation qui incombe à toute production subventionnée par Israël : « Pour moi, cette histoire raconte la lutte quotidienne avec laquelle nous vivons, nous Palestiniens. Que ce soit à Gaza, en Cisjordanie, sur le territoire israélien ou à l’étranger, c’est le sentiment d’être incarcéré sans savoir quand, ou même si, vous serez libéré« , finit la donzelle.
Ce fut le 26 mai le tour de … Diam’s et de son documentaire Salam, collaboration avec Houda Benyamina et Anne Cissé et grande explication sur la conversion à l’islam de l’ancienne star du rap. Le docu de Mélanie Georgiades reçut une ovation appuyée selon … Allo ciné. Via video à son tour, Diam’s-Mélanie remercia le public de sa présence et de la force ainsi insufflée.
« J’ai ouvert le Coran sans aucune connaissance et j’ai trouvé ça très beau. C’est la révélation. Pour la première fois de ma vie, je me mets à contempler ceux qui m’entourent, je me dis que si Dieu existe alors vraiment tout va changer. Je me suis émerveillée par les versets sur la création et par le créateur. Je suis en train de répondre à toutes mes questions. La première chose que j’avais à faire, c’était de me convertir à l’islam.«
Elle revient sur ceux qui lui tournèrent le dos lorsqu’ils la virent portant le voile : Cela m’a blessée. Je me dis « votre milieu, je n’en veux plus« . S’adressant à ses fans, elle leur dit sa reconnaissance à jamais d’être restés. Aux autres : Elle ne leur en veut pas. Ils pourront toujours communiquer avec elle via … son site internet inséré dans le générique de fin de … Salam.
Ah oui Il y eut aussi la tenue très verte d’Isabelle Huppert mais à côté, c’était de la roupie de sansonnet.
Sarah Cattan
Sortilèges au festival de Cannes. Sous nos yeux horrifiés, une rappeuse transformée en Belphégor ! Sur le célèbre tapis rouge, une non moins célèbre actrice métamorphosée en sauterelle, à moins que ce ne soit en petite grenouille verte ? 😉