Ce qui se passe en ce moment avec l’Union de la gauche auto-proclamée est annonciateur d’un mouvement clanique qui déstructurera la démocratie assez rapidement: le constat est pourtant amusant, en réalité.
L’union de tous les perdants devient le mouvement de la victoire: les Sandrine Ruisseau, Mélenchon le 3e, Faure, Hidalgo: tous les losers deviennent les vrais gagnants du concours.
Ce mouvement est en parfaite harmonie avec la haine développée par les wokes de toute forme majoritaire dénoncée par anticipation comme coloniale et dominante: à leurs yeux, seuls les mouvements minoritaires (mais réunis) sont légitimes. Toute opinion majoritaire est délégitimée. Toute opinion minoritaire est forte.
Derrière ce mouvement simpliste s’abrite une véritable haine de la démocratie qui a fait de l’opinion majoritaire sa colonne vertébrale: la démocratie est un colonialisme, une force de domination, une expression de la pensée blanche majoritaire critiquable, etc.
Voilà pourquoi on assiste en ce moment au barnum des losers qui – de leur point de vue anti-démocrate – s’estiment les seules vraies personnalités légitimes à siéger en démocratie … du fait même qu’ils sont minoritaires.
Et plus ils sont minoritaires, plus leur légitimité est renforcée.
Leur vision du pouvoir est une vision fédérale qui fait de l’Etat une instance non représentative (comme en dictature, en somme) auprès de laquelle sont délégués non pas des représentants du peuple, mais des représentants des discours minoritaires: ce qui n’est absolument pas la même chose.
Ils instaurent ainsi une médiation forcée entre le peuple et le pouvoir qui passe par des représentants exemplaires de leur idéologie.
Les députés de demain seront donc de « vrais » écologistes purs, de « vrais » LGBTQI+ plus purs les uns que les autres mais aussi de « vrais » catholiques et de « vrais » imams.
Accrochez-vous, ça va dépoter.
© Xavier-Laurent Salvador
Le racisme et l’antiracisme sont deux (quasi) synonymes.
« Si vous désirez une image de l’avenir, imaginez une botte piétinant un visage humain…Éternellement. »
George Orwell