Le tweet d’un simple particulier à plus de 200 000 lecteurs et se dirigeant tranquillement vers les 300 000 ne saurait être complètement anodin. Il se contente d’ailleurs de poser une question: la question de la démocratie française.
Pourquoi le résultat des urnes n’a-t-il à peu près aucun rapport avec les aspirations profondes du pays.
Bien entendu, on peut railler les sondages: les sublimer quand ils prédisent et façonnent l’élection de votre idole, et les dénigrer quand ils soulèvent une question de fond. C’est une manière comme une autre de nier la réalité, en proposant de casser le thermomètre.
« 80% des Français ne voulaient pas le duel Le Pen/Macron et ils l’ont eu; 70% des Français ne voulaient pas la réélection de Macron et ils l’ont eue; 70% des Français ne veulent pas d’une majorité LREM et ils vont sans doute l’avoir. Qu’est-ce qui cloche dans ce pays? »
La question n’est pas de discuter la légitimité de scrutins qui sont à la fois parfaitement légaux et légitimes dans la mesure où ils sont conformes à la règle du jeu.
Et si cette règle du jeu est mauvaise?
Et si cette règle du jeu est mauvaise? La question est ainsi d’une toute autre nature: ouvrir les yeux – ou cesser d’être des dupes – pour constater que le régime politique français, entièrement fondé sur la manipulation des émotions (d’amour et de haine) et la fuite devant la réalité, repose désormais sur une forme de despotisme ou tyrannie de la bêtise qui n’a plus aucun rapport avec la démocratie.
Le succès phénoménal de ce simple tweet souligne à quel point le pays a besoin d’ouvrir un débat sur ces questions.
© Maxime Tandonnet
Fin observateur de la vie politique française et contributeur régulier du FigaroVox, Maxime Tandonnet a notamment publié André Tardieu. L’incompris (Perrin, 2019). A paraître le 3 mar: Georges Bidault, de la Résistance à l’Algérie française. Maxime Tandonnet. Perrin Editions.
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