« Quoi! Vous voulez arracher son foulard à cette malheureuse Latifa Ibn Ziaten! »

Le Candidat qui se trouve être notre Président sortant, après avoir prédit la guerre civile au cas où, élue, MLP interdirait le voile dans l’espace public, ne voulut pas être de reste face à celle qui, après avoir parlé des infirmières virées venait de dire que son parti était « pauvre ».

Il enchaîna donc, mimique à l’appui: « Quoi! Vous voulez arracher son foulard à cette malheureuse Latifa Ibn Ziaten! »

Il n’est pas et n’a jamais été question de gloser sur la douleur de cette mère – même si elle n’en a hélas pas l’exclusivité, mais revoilà le moment de re-dire ce qui eut lieu lors des obsèques des 3 militaires victimes de Merah et qui fut tu:

« Impur », comme ils disent…

Sachez donc qu’elle demanda, lors de la cérémonie officielle, et obtint, que la dépouille de son fils repose à côté de celle de son collègue, au motif qu’il n’était pas musulman, et imaginez la blessure des parents du jeune Abel dont elle jugea la dépouille catholique et impure, ces faits ayant été tus par tous pour préserver la paix sociale et ne pas contrarier les 10 millions de musulmans.

La chose devint l’affaire de la chapelle ardente. Affaire tragique qui concernait la farce honteuse à laquelle notre pays se prêta lors des obsèques des trois militaires assassinés en deux temps.

L’affaire de la chapelle ardente, ce fut ce refus, par la mère d’un des militaires, que le cercueil d’Abel, un collègue, peut-être un ami, victime lui aussi du terroriste islamiste, fût durant la cérémonie officielle « aux côtés des deux autres » : Abel n’était point musulman et sa dépouille, considérée « impure », ne pouvait jouxter les cercueils des deux autres.

Je ne savais alors pas ce qu’en disait la religion et ne voulais le savoir, tant il était vrai que ce moment de cérémonie, hommage officiel, n’avait rien à voir avec un dieu quel qu’il fût et des rites qu’aurait dictés ce dieu.

Si Latifa Ibn Ziaten demanda à ce que l’on écarte le corps de l’impur, l’indigne, la honte insigne fut que sa demande ait été reçue par les autorités concernées, faisant que les parents et la compagne d’Abel trouvèrent en arrivant le cercueil du jeune homme à l’écart.

A l’écart. Loin du chapiteau officiel: des religieux musulmans avaient intercédé auprès du Colonel Poutou, chef de corps du XVIIème RGP de Montauban qui en référa à Gérard Longuet, Ministre de la défense de l’époque, lequel valida la demande très discutable,  en lieu que d’expliquer à cette mère endeuillée que le moment était à la seule commémoration solennelle qui précédait l’enterrement des trois soldats assassinés et que ledit hommage ne relevait en rien d’une quelconque religion.

Des soldats mutés dans d’autres régiments, ou qui avaient entre temps démissionné de l’armée, devaient plus tard, libres alors de leur parole, confirmer tout cela à la famille d’Abel, et le Colonel Poutou dut acter.

De cette affaire de la plus haute indignité qui fût, les parents d’Abel mirent fort longtemps à parler.

C’était à nous de parler de cette acceptation qui valait capitulation, une de plus, lâche, coupable, en but de ne surtout jamais blesser nos concitoyens musulmans.

Moi j’en sais beaucoup, des musulmans, qui furent outrés, voire se sentirent insultés, par la chose. Et Je me suis souvent demandé ce qu’en auraient dit… les deux collègues d’Abel.

Bref. L’entrisme était là, aussi.

Juste un souvenir ravivé par l’outrance des mots.

Sarah Cattan