Ami(e)s merci!!!!!!!….
Ô TEMPS SUSPENDS TON VOL!
Et vous, heures propices !
Suspendez votre cours ….
……..
Aimons donc, aimons donc ! De l’heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ;
Il coule, et nous passons…
Je viens de comptabiliser une année de plus dans ma besace. J’ai envie que cette avancée irrémédiable et fatale du temps s’arrête, faute de marquer une pause qui serait la bienvenue.
Lamartine a eu le génie de toiser le temps, il a dit haut et fort ce que chacun d’entre nous pense tout bas.
Et ce n’est pas une affaire de mode : depuis toujours, ce registre a été investi par les artistes et les philosophes de tout bord.
« Que le temps passe vite » Chantait Mouloudji
« Hier encore, j’avais vingt ans, je gaspillais le temps en croyant l’arrêter et pour le retenir, même le devancer, je n’ai fait que courir et me suis essoufflé« , répliquait Aznavour.
» Avec le temps va, tout s’en va…
Avec le temps tout s’évanouit » susurre l’ami Ferré
Et l’immense Aragon nous prend aux tripes avec « Il me reste si peu de temps pour aller au bout de moi-même« …
C’est le vrai drame de l’homme.
Cependant une certaine philosophie de la vie pourrait nous suggérer, qu’en toute logique, on a le droit de se plaindre de la rapidité avec laquelle le temps passe; mais le problème, en même temps, c’est de « passer le temps » qui se pose souvent à nous comme une gageure, et c’est alors que se pointe à nous le problème irrémédiable de tout le temps, l’ennui. Problème abordé par les plus grands penseurs, mais personne n’a trouvé le temps de nous démontrer qu’il s’agit d’un mal de tout temps mais qu’on peut arriver à le résorber de temps en temps…
(Là je suis sur une figure de style qui n’est pas spécialement identifiée, si ce n’est une forme de répétition, mais qui est souvent utilisée).
C’est pour cela qu’ en guise de remerciements, je vous dédie ces quelques histoires pour « passer le temps », histoires tirées de mes chroniques passées.
Voici donc :
HISTOIRES POUR PASSER LE TEMPS
1- Histoire de grandeur
Beaucoup d’écrivains sont connus pour leur goût du luxe et de l’aisance matérielle, ce qui ne remet pas forcément en cause leur talent, les flambeurs sont connus dans ce milieu, de Dostoïevski à Hemingway… Ce n’est pas du tout le cas de Naguib Mahfouz, un géant de la littérature mondiale qui a toujours vécu simplement et qui est resté presque toute sa vie dans sa ville natale du Caire, dont les gens, la ruelle, le bureau et les cafés l’inspiraient. Il a même refusé de se rendre à Stockholm après l’obtention de son prix Nobel en 1988.
Mais, l’histoire, c’est que, suite à une maladie assez sérieuse, il a été hospitalisé à Londres malgré lui. Le hic, c’est qu’il ne voulait pas s’alimenter, ce qui provoqua une crise parmi le corps diplomatique, et l’on disputa longuement sur la meilleure façon de nourrir quelqu’un à Londres, faisant fi du prix. Sur l’insistance de tous, il fallait qu’il dise ce qu’il désirait manger, ayant refusé tout ce qu’on lui avait proposé, sa réponse étant « foul médemmès », le plat des pauvres en Egypte. Grandeur et authenticité.
2- Histoire de cécité
La CECITE n’est pas qu’un handicap, elle peut être aussi un avantage. La preuve? Suivez-moi!
Le doyen des lettres arabes, un certain Taha Hussein, auteur du fameux livre « Le livre des jours« , est un homme politique aussi, et quel homme politique ! Il fut ministre de l’éducation sous la présidence de Nasser en Egypte.
Lors d’un meeting qu’il tenait, il a été sifflé et hué par les contrebandiers de l’islam, les islamistes , au prétexte qu’il était aveugle. Il leur a répondu avec un lyrisme dont il a seul le secret : » Dieu m’a fait aveugle pour que je ne voie pas vos visages hideux« , nous dirions vos « sales têtes« . Quelle chance! Pour ne rien vous cacher, Il m’arrive de vouloir me crever les yeux pour ne pas les voir.
3- Histoire de « PIVOT et la désinvolture »:
« Quand elle est laisser-aller, irresponsabilité, la désinvolture est à ranger parmi les défauts. Mais c’est une qualité lorsqu’elle se manifeste par une légèreté souriante, une façon habile d’éviter les tracas de l’existence, une liberté un peu insolente.
A travers certains de leurs films, Cary Grant, Georges Clooney, le jeune Jean Claude Brialy, Vittorio Gassman dans le « Fanfaron » de Dino Risi, représentent bien cette race d’hommes élégants, décontractés, enjôleurs, auxquels on ne tient pas rigueur de leur sens de l’esquive, de leur insouciance, de leur spirituelle irrévérence, de leur égoïsme travesti en surcroît de séduction. La désinvolture devient alors du grand art, comme chez Denis Grozdanovitch ( Petit traité de désinvolture ).
J’aurais aimé écrire un roman qui se serait intitulé « La vie désinvolte « . C’eût été le portrait de l’homme que je ne suis pas et que j’aurais rêvé d’être ».
A vos claviers pour ceux que ça intéresse!
Donc après l’éloge de l’impertinence, éloge de la désinvolture : « sont des mots qui vont très bien ensemble« .
Et, pour la route, ce « remède » de Flaubert : « Il ne faut pas chercher le bonheur, il faut lutter contre l’ennui« .
Au plaisir de vous proposer autre chose, HISTOIRE DE PASSER LE TEMPS.
Les prochaines années vont être très dures, et quand je vois EM et les macronistes je souhaiterais presque pouvoir dire moi aussi « Dieu m’a fait aveugle pour que je ne voie pas vos visages hideux » !
Heureux anniversaire, Khaled Slougui.