Hagay Sobol – La guerre en Ukraine et le nucléaire iranien

Quand la crise ukrainienne s’invite dans le dossier nucléaire iranien

La menace nucléaire brandie par la Russie dès les premiers jours de l’invasion de l’Ukraine a tétanisé l’occident et laissé ce pays seul face à la 2ème armée du monde. Cette séquence dramatique sonne le glas de la dissuasion nucléaire, et souligne également lincapacité des grands forums mondiaux à prévenir les conflits. Aussi, il est impératif d’élaborer de nouvelles doctrines afin de rétablir l’équilibre des forces pour assurer la paix entre les nations, si l’on ne veut pas que la raison du plus fort prévale.

La dissuasion nucléaire n’a pas été enterrée par Vladimir Poutine. Elle l’a été par l’absence de réponse appropriée des occidentaux à la mise en alerte des forces non conventionnelles russes, trois jours seulement après le début de l’invasion de l’Ukraine. Ils ont ainsi fait voler en éclats un système international basé sur l’équilibre de la terreur qui a prévalu depuis la guerre froide. Cette « doctrine militaire défensive était fondée sur la crainte réciproque des conséquences liées à l’emploi en premier de l’arme nucléaire et à la capacité de seconde frappe en riposte ». En d’autres termes, il y avait la paix, car il devenait impossible de faire la guerre sous peine de destruction totale. Le refus des occidentaux d’ajuster leur réponse au niveau de la menace adverse a encouragé Vladimir Poutine dans son entreprise, comprenant qu’il n’avait pas à craindre d’intervention extérieure. Par ce choix, des décennies d’expérience stratégique ont été remisées, alors que par le passé cette doxa avait empêché à plusieurs reprises une apocalypse nucléaire. Il suffit de penser à l’affaire des missiles de Cuba. Alors qu’aucune issue n’est encore en vue, un autre front tout aussi crucial pour l’avenir du monde vient encore assombrir l’horizon, celui de l’Iran et sa course effrénée vers la bombe atomique.

La vulnérabilité de Kiev renforce la détermination de Téhéran de détenir l’arme atomique

Maîtriser la technologie nucléaire a toujours été, un objectif assumé de l’Iran. Initialement civil, le volet militaire est devenu un impératif stratégique depuis la révolution islamique pour deux raisons principales. Tout d’abord pour ravir à son grand rival saoudien le leadership du monde musulman et pour sanctuariser son régime face aux oppositions tant internes qu’extérieures. Dans cette perspective, l’accord de Vienne sur le nucléaire (ou JCPOa) signé en 2015, pour une durée de 10 ans, entre les P5+1 (Allemagne, Chine, USA, France, Royaume Unis, Russie) et l’Iran n’a jamais été endossé sérieusement par la théocratie chiite (les preuves ont été apportées par le Mossad, d’autres services de renseignement et l’AIEA). Le JCPOa ne servait qu’à masquer les véritables intentions du pouvoir Khomeyniste, poursuivre secrètement son programme et devenir, en « toute légalité », une puissance nucléaire militaire dès 2025. C’est parce qu’il y a eu poursuite de l’enrichissement de l’uranium à des niveaux que seule une utilisation militaire impose, et le développement des missiles balistiques intercontinentaux, que l’administration Trump est sortie de l’accord, réimposant les sanctions, et non l’inverse.

Alors que le renouvellement de l’accord, promesse de campagne de Joe Biden, avance à marche forcée, la nouvelle donne internationale vient s’inviter aux négociations. La vulnérabilité de Kiev ne peut que renforcer la détermination de Téhéran à détenir l’arme atomique. En effet, si l’Ukraine qui s’est dénucléarisée contre des promesses sans réelle garantie, avait conservé une partie de son arsenal hérité de l’ère soviétique, elle n’aurait jamais été à la merci de la Russie. De son côté, le Président américain désire clore au plus vite ce dossier, quel qu’en soit le coût, pour se focaliser sur les sanctions contre Moscou et la rivalité avec Pékin. Aussi, l’on peut craindre, s’y rien ne s’y oppose, un accord moins efficace encore que le précédent. Il permettrait, à l’un des régimes les plus répressifs de la planète, de poursuive en toute quiétude sa politique hégémonique bien au-delà du Golfe persique, à l’abri de son parapluie nucléaire, en menaçant, par exemple, près d’un tiers de la production mondiale d’hydrocarbures, et tenir sa promesse de rayer Israël de la carte.

Paralysie du système international et nouvelles voies diplomatiques

Que ce soit le conseil de sécurité de l’ONU, incapable de sanctionner les pays détenteurs du droit de véto, l’OTAN ou l’Union Européenne (UE), aucune de ces organisations internationales n’a été en mesure d’empêcher la guerre en Ukraine. Pire encore, l’instabilité mondiale risque de s’accroitre avec le nouvel accord de Vienne en préparation, élaboré au détriment des voisins immédiats de l’Iran, exclus des négociations. Là n’est pas le moindre des paradoxes tant l’on revendique le multilatéralisme pour régir les relations internationales. Cependant, la paralysie du système et l’urgence de la situation favorisent l’émergence de modalités diplomatiques inusitées. C’est ainsi, que se trouve propulsé au rang de médiateur de la dernière chance, en coordination avec les USA, la France et l’Allemagne, un pays n’appartenant pas au sérail des grandes puissances, Israël.

Mission à haut risque, le choix s’est porté sur l’Etat Hébreu qui a l’acceptée, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, c’est la seule démocratie qui depuis des années entretient des rapports étroits avec les deux belligérants, tout en étant un allié stratégique des Etats-Unis. Ce lien privilégié, ne s’explique pas uniquement par la présence en Israël, de fortes communautés juives issues de l’ex-URSS, toujours attachées à leur culture d’origine. Elle est surtout le résultat de la situation géopolitique très particulière de l’Etat Juif, isolé au Moyen-Orient, en état de guerre quasi-permanant avec ses voisins depuis son indépendance qui a dû innover sur les plans technologique, diplomatique et stratégique pour assurer sa survie. Ainsi se sont développées des coopérations étroites, basées sur des intérêts réciproques, avec un très large panel de pays sur tous les continents et la signatures d’accords de paix. Ce savoir-faire peut être utilement mis à contribution, non seulement pour tenter de trouver une issue au conflit entre l’Ukraine et la Russie, mais également pour faire évoluer ses propres dossiers, en tout premier lieu, la nucléarisation de l’Iran, tant les protagonistes et les sujets dont intriqués.

Le premier résultat tangible de la médiation israélienne

La visite du Premier Ministre Naftali Bennett à Moscou a déjà porté ses fruits, non pas sur l’Ukraine mais sur le nucléaire iranien, comme gage de bonne volonté envers le médiateur israélien et pour prouver que l’hôte permanant du Kremlin est le maître du jeu. Ainsi, le Président russe a exigé des USA l’absence d’entrave à son activité commerciale avec l’Iran en cas de levée des sanctions contre Téhéran. Dans le cas contraire, il ne soutiendrait pas les provisions de l’accord de Vienne tant désiré par le locataire du bureau ovale. Cette rouerie politique démontre, s’il était encore nécessaire, que Vladimir Poutine n’est pas dément mais cynique, et rusé. Il sait très exactement ce qu’il veut et joue des faiblesses de ses adversaires comme de ses alliés, en l’occurrence les mollahs perses.

Quelle issue à la crise ukrainienne ?

Le recours exclusif aux sanctions économiques par les occidentaux, pourtant jugées inefficaces par les mêmes contre la théocratie perse, laisse peu d’espoir quant à un retrait rapide des troupes russes du territoire de son voisin. En refusant de se donner les moyens de s’opposer à cette agression, les USA et l’UE ont, de fait, entériné une partition qui amputera le pays de ses régions les plus riches en ressources. Israël peut servir au mieux de truchement entre les belligérants, les USA, la France et l’Allemagne pour tenter de limiter le nombre des victimes civiles, les destructions massives d’infrastructures et favoriser des négociations discrètes entre les parties. Mais en définitive, l’avenir de l’Ukraine repose essentiellement sur la résistance du peuple ukrainien et de son courageux président, Volodymyr Zelensky. Plus le conflit durera, plus les pertes russes augmenteront (on en compterait déjà plusieurs milliers parmi lesquelles des officiers supérieurs) et plus il deviendra difficile de le justifier auprès de la population russe ou des oligarques, menaçant ainsi le pouvoir sans partage du président Poutine. 

Après un monde bipolaire, l’ère des blocs régionaux ?

La grande leçon que la majorité des Etats ont déjà tiré de ce conflit, c’est qu’aucune instance internationale ne leur viendra en aide si une puissance belliqueuse, a fortiori détentrice de l’arme nucléaire, venait à s’en prendre à eux. La disparition de la bipolarité Est-Ouest a rendu le monde plus incertain en générant une multitude de fronts, chacun déterminant des coalitions de circonstance, parfois contradictoires. On a pu le constater dernièrement avec le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Pour sortir de l’impasse diplomatique et diminuer l’instabilité actuelle, de nouvelles alliances doivent être tissées régionalement. Fondées sur des intérêts mutuels et des complémentarités, elles devront également mobiliser les moyens nécessaires pour assurer leur sécurité.

La dynamique engagée par les accords de paix d’Abraham israélo-arabes ou le consortium East-Med en Méditerranée orientale entre des pays européens, arabes et Israël va dans ce sens. Il se s’agit plus d’alliances ou d’oppositions globales entre des grands blocs idéologiques ou religieux, mais de regroupements régionaux dictés par la nécessité de s’organiser face à une même menace. Les premiers sont la conséquence de la politique pro-iranienne d’Obama et le second s’est constitué pour exploiter en commun et assurer la défense de ressources gazières offshore, face à la politique expansionniste turque, ainsi que pour diminuer la dépendance énergétique européenne à la Russie.

Contrastant avec la faillite des dirigeants mondiaux, c’est la voie que semble prendre également les peuples européens, laissant poindre une lueur d’espoir. Ce conflit, a rassemblé sous une même bannière, malgré leurs différences, une large majorité d’ukrainiens afin de préserver leur identité nationale. Ensuite, se sont forgés une solidarité et un sentiment d’une communauté de destin des citoyens d’Europe. Ce que le nouveau Tzar n’avait pas anticipé et qui pourrait donner une tournure inattendue au conflit, en favorisant l’alternance du pouvoir à Moscou.

La morale du Chartier embourbé de Jean de la Fontaine n’a jamais été aussi appropriée : « Aide-toi, le Ciel t’aidera »

 

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25 Comments

  1. Excellent article.Rappelons simplement qu en 1962,le but de l URSS n etait pas de provoquer une apocalypse nucleaire qui aurait entraine la destruction complete des conquetes politiques et territoriales du socialisme ,et dans la foulee la chute du regime de Fidel Castro,coupe de ses bases arrieres.Il s agissait de contraindre Kennedy a faire retirer les fusees americaines Tor et Jupiter de Turquie,qui furent enlevees en douce en 1963.Les russes sont des joueurs d echecs,pas de poker.

    • Tout à fait d’accord ! Au bord du gouffre, les dirigeants de cette époque savait danser sur le fil du rasoir. Aujourd’hui, leurs héritiers sont menacent de nous faire plonger dans le vide.

  2. Bravo Hagay pour votre article – Le concept bâti sur la non réponse à l’arme atomique a deux faces : Celui qui l’emploie le premier sera undubitablement la vainqueur… puisque l’attaqué, anéanti, ne pourra jamais riposter. Tout autre qui interviendrait foutra le monde entier en l’air. L’Ukraine est tombé dans le piège russe et ce dernier a effacé ses promesses pour l’anéantir. Shabbat shalom.

    • C’est FAUX, Madame.
      Cette logique a amené TOUS les intéressés à s’assurer une capacité de « deuxième frappe », basée souvent sur des sous-marins lanceurs d’engins nucléaires, en permanence en goguette et sous la surface.
      Celui qui lancerait la première attaque nucléaire serait visé illico par au moins un missile nucléaire en riposte, visant sa capitale.
      La France dit ouvertement qu’elle est équipée de ça.
      ET selon diverses sources les sous-marins israéliens récents de provenance allemande sont équipés (par Israël, après livraison) de ce genre d’engins.

    • Therese Zrihen-Dvir,
      Ce concept est basé sur l’équilibre de la terreur. Il y a deux types de perdants : 1) ceux qui l’utilisent en premier et 2) ceux qui refuse l’équilibre et qui bien que détenteur de l’arme atomique capitulent.
      La Russie a brandi la menace, et les occidentaux ont laissé faire … S’ils avaient fait monter les enchère il n’y aurait eu invasion de l’Ukraine et les destructions auxquelles on assiste malheureusement.

    • Therese Zrihen-Dvir,
      Merci pour vos commentaires. Mais l’histoire a montré qu’aucune puissance ne l’a utilisé justement à cause du risque de 2ème frappe.

  3. « La mise en alerte des forces non conventionnelles russes », pierre angulaire de cet article, pourrait bien n’être qu’un coup de com’.
    Puisqu’elle a eu lieu devant micros et caméras, copieusement transmise par les télés du monde entier, avec pour figurants deux généraux russes en costume d’apparat qui acquiescent servilement.

    C’est donc probablement une mise en scène caractérisée ; sachant que :
    – Ce genre d’ordre, s’il est sérieux, est donné en catimini ; certainement pas en public.
    – Poutine ne disait pas « forces non conventionnelles » mais « forces de dissuasion ».
    – Par définition les « forces de dissuasion » sont toujours en alerte ; nul besoin de le claironner.

    Sinon, nous dit l’article « Vladimir Poutine n’est pas dément mais cynique, et rusé ». Certes.
    MAIS « cynique et rusé » sont des synonymes à « homme d’Etat compétent ». Lisez Machiavel, lisez Clausewitz.
    Hélas nous avons en Europe de beaux esprits dégoulinant de ces bonnes intentions dont est pavé le chemin de l’enfer (et de la guerre), mais pas assez de cyniques et rusés.

    L’article dit aussi : « …les USA et l’UE ont, de fait, entériné une partition qui amputera le pays (l’Ukraine) de ses régions les plus riches en ressources ». Effectivement. Ces régions, pour la Russie, étant le sud-est, la Crimée, l’accès à la mer (Marioupol, Odessa) et le Donbass « élargi ».

    Cela suppose que la prise de Kiev, très difficile surtout vues les faiblesses apparentes de l’armée russe et impensable à tenir à la longue, n’est pas une finalité pour Poutine. Ne serait-elle qu’un leurre ?…

    Et que l’on cesse de nous bassiner avec la résistance « héroïque » de Zelensky et les siens. Elle ne servira qu’à empêcher la Russie de prendre les parties de l’Ukraine qui ne l’intéressent pas vraiment…
    Elle n’aura pas beaucoup d’effet sur l’issue citée.

    Par ailleurs ce conflit n’est pas un western simpliste et primitif avec des gentils et des méchants. Voir certaines de ses complexités, entre autres, ici :
    https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/poutine-et-la-horde-lyncheuse-240001

    • Aubert F.,
      Merci pour cette analyse détaillée de mon article qui fait suite à un autre publié précédemment dans ces colonnes et qui complète mes propos. Il est difficile de tout dire et les détails parfois font perdre le fil du discours.
      Je suis d’accord avec quasiment tout ce que vous avez dit. En particulier sur ce modèle de l' »homme politique » tel que présenté dans le « Prince ». Mais Poutine aurait été bien avisé de lire et/ou de mettre en application les principes de Sun Tzu, dans l’art de la guerre qui peut se résumer à « la meilleure des guerre c’est celle que l’on gagne sans décocher une flèche ». On en est bien loin.
      Mais Poutine n’aurait jamais engagé ce conflit face à Trump. On peut dire tout ce que l’on pense de lui, et c’est probablement vrai, mais son imprévisibilité rendait impossible une attaque de ce type. C’est donc l’équation : leadership occidental inexistant et vision passéiste du monde qui ont ressuscité ce conflit digne des 19ème et 20ème siècle.
      Vous avez raison également, tout n’est pas noir et blanc (cf. ci-dessus). Mais au sujet de l’article que vous citez, je ne suis pas très convaincu. Même si certains éléments sont intéressants, le ton est proche de ce que l’on peut lire dans la « presse complotiste ». L’historique est agencé de manière à conforter une thèse , celle de l’auteur.
      En conclusion, même s’il existe des torts partagés, cela ne justifie en aucune manière l’invasion d’un pays reconnu par l’ONU et de massacrer sa population civile.

      • Vous avez tendance, cher Professeur, à claironner des certitudes à l’instar des bavards professionnels des plateaux télé, experts autoproclamés, qui ne savent rien et qui postillonnent dans les micros à longueur de journée des suppositions non fondées.

        C’est en médecine que vous êtes professeur, n’est-ce pas ? Pas en géopolitique ?

        Sun Tzu fut bien gentil…Faut-il que je cite Clausewitz selon lequel la guerre est « la continuation de la diplomatie par d’autres moyens » ?
        Et de rappeler (relisez MIEUX, et sans idées préconçues, l’article « plaidoyer pour la Russie ») que Poutine tentait d’obtenir par la diplomatie, en vain et pendant des années, ce qu’il tente maintenant par la guerre ?

        Votre Israël natal, ne fait-il pas la guerre ? Existerait-il encore sinon ?

        D’où sortez-vous « Poutine n’aurait jamais engagé ce conflit face à Trump ». Qu’en savez-vous ? Cette affirmation est digne du café du commerce. Trump me donne des boutons, mais il faut dire qu’il n’a JAMAIS fait la guerre (à ne pas confondre avec menacer…), c’était contraire à sa nature profonde, non de pacifiste mais d’homme d’affaires, considérant que c’est un aveu d’échec et un gaspillage inacceptable de ressources.
        Il aurait probablement laissé passer la guerre de Poutine (à l’égard duquel Trump se montrait d’une curieuse mollesse).

        • Aubert F.,
          Merci pour votre commentaire. En bon polémiste féru de culture antique, vous faites comme les anciens auteurs latins. Vous instrumentalisez mes propos pour positionner vos arguments et faire étalage de savoir. Vous feriez ainsi croire que je tiens en tout point une position inverse à la votre. Que nenni mon cher!
          Il y a certains éléments auxquels je souscrits aisément.
          Quant à opposer trivialement Sun Tsu à Klausewitz, c’est méconnaitre « l’art de la guerre ».
          Me renvoyer à mes chères études, me rappelle, ce que m’avait dit, en son temps, un Général de l’armée française lorsque j’avais écrit un article sur la monté du terrorisme islamiste. Cet article iconoclaste faisait voler en éclat beaucoup de certitudes et de grands savants me conseillaient; tout comme vous, de rester dans mon champ de compétence, la santé. Ce même article, et ceux qui suivirent m’ont valu d’être auditionné par la commission d’enquête parlementaire sur les filière djihadistes.
          Aussi, permettez-moi de vous conseiller de lire la préface de Raymond Aron sur le « Prince » de Machiavel. Ils conseillent aux lecteurs, de cet opuscule, de l’aborder non comme un plaidoyer, mais plutôt comme le ferait un médecin qui étudie une maladie, le pouvoir », et qui doit en connaître les mécanismes pour mieux y remédier !

  4. Mme TZD,la dissuasion nucleaire n est pas une frappe de premier assaut,c est a dire une frappe preventive,c est une frappe de represailles,ce que designent les strateges sous le nom de « frappe du mort ».Nous francais, ne verrons jamais notre arsenal nucleaire entrer en action,car il est concu pour occasionner des pertes superieures a celles que nous aurons subies.C est une sorte de vengeance posthume.
    La guerre,c est l echec de la dissuasion,mais la dissuasion c est la certitude que ceux qui nous auront reduit en poussieres connaitront le meme sort.Comme disait de Gaulle: »vous mourrez aussi ».

    • Lamponeon,
      Tout à fait d’accord et ce principe là qui a été invalidé par la réponse erronée des occidentaux lors que les troupes russes étaient amassées à la frontière ukrainienne. c’est à ce moment là que l’on devait répondre par une menace crédible et l’ajuster en fonction de la réponse de Moscou pour le dissuader de poursuivre son plan d’invasion.

  5. Reponse a mme TZD ,
    L attaqué ne pourra jamais riposter est une phrase fausse , c est l exact contraire de la theorie de la seconde frappe qui repose en particulier sur les SNLE tapis au fond des mers et theoriquement indetectables .
    Ces armes font justement peser le risque , pour un agresseur nucleaire ou non, de recevoir un coup fatal alors meme qu il a lancé l attaque .
    Israel utilise la meme strategie avec ses sous marins equipés de missiles nucleaires d une portée de 1500 km , cela construit la certitude pour celui qui aurait frappé notre minuscule territoire de recevoir une replique devastatrice provenant d un autre lieu .

    • T .Amouyal,
      Bien d’accord, saut une petite nuance. Israël est un Etat nucléaire « non assumé ». Ce faisant cela évite la prolifération nucléaire régionale. Bien sûr personne n’est dupe. Mais c’est cela la diplomatie.

  6. Zelensky est arrivé au pouvoir ; par le renversement de son prédécesseur par des accords entre européens et ukrainiens ,puis après des élections étaient elles régulières ;les provinces d’ Odessa et le Donbass voulaient rester avec la Russie .Et les cruauté de Zelensky envers ces deux provinces ont toujours été tenue secrète par l’ Europe ;qui ne fait que sacrifier ses peuples ;si ses dirigeant sont payés il n’y a aucun problème .

    • Stéphan Cobut,
      Vos thèses sont très proches de celle de Moscou. Mais cela justifie-t-il pour autant (et non pas OTAN) d’envahir un Etat de droit et de massacrer sa population civile… ?

  7. Cette triste affaire fait les brioches de Biden.Alors que l on moquait l OTAN, »en etat de mort cerebrale »,voila que des neutres ,saisis de trouille,tapent a la porte:Finlande,Suede et peut etre un jour la Suisse….

    • Lamponeon,
      En effet. Mais la neutralité de la Suède et de la Finlande à encore été récemment exigée par l’ours russe sous couvert de menaces à peine voilée. Pour qu’ils franchissent la pas, ils faudrait autre choses que des promesses des occidentaux et un Président d’une autre trempe. Les mêmes ont fait se désarmer l’Ukraine et l’on voit ce qu’il est advenu.
      J’en revient à ce que je disais dans mon article précédent. Pour faire une diplomatie efficace, il faut l’adosser à une menace crédible. Ainsi qu’une intégration continentale de tous les acteurs pour que ce soit du gagnant-gagnant.

  8. Affronter la Russie sur son sol ? Charles XII,Napoleon et Hitler-qui ne sont pas des amateurs-ont essaye avant nous….Un de mes parents a servi a Normandie Niemen.Il m a toujours dit: »il ne faut pas affronter ces gens la sur leur sol ».

    • Lamponeon,
      Ce n’est pas ce que je dis dans mes deux articles. Je parlais de dissuasion, de négociation avec des leviers et d’intégration continentale pour éviter la situation actuelle.

  9. Les USA et leurs allies etaient informes depuis decembre,au moins,des preparatifs russes.Il aurait ete alors possible d elaborer une ligne de defense de Kiev a Vinnytsia,pour sanctuariser l ouest du pays.Or il a ete juge preferable d evacuer en vitesse les conseillers militaires,de peur de provoquer Poutine ou d etre enveloppe par les troupes bielorusses,le nouveau tsar et Loukachenko s entendant comme Zorro et Bernardo.

    • Lamponeon,
      Vous avez tout à fait raison.
      L’administration américaine actuelle accumule les erreurs stratégiques majeures en prenant des décisions inappropriées à des moments cruciaux car elle a une vision idéologique de la réalité non conforme aux faits. Cela se double par une incompétence rare. L’exemple le plus flagrant étant la débâcle en Afghanistan. Si déjà, la décision du retrait était contestable, cela aurait pu se passer de façon ordonnée en protégeant les personnes qui avaient aidés les occidentaux (au lieu de les abandonner à une mort quasi certaine), ne pas laisser des documents ultrasecrets sur place (tombant aux mains de l’ennemi et pouvant faire le bonheur des ennemis du monde libre) ou des armements avancés.
      Cerise sur le gâteau, il faudrait aider les Talibans pour sortir de la débâcle économique pour éviter la famine et leur permettre de poursuivre leur funeste ouvrage…
      Ne parlons même pas de l’Iran où la capitulation des USA est incompréhensible. si une guerre en Ukraine a déjà des impacts planétaires (énergie, pénuries alimentaires etc…), imaginons un Iran nucléaire !
      Bref quand l’aérique refuse de comporter comme une grande puissance, le monde entier est menacé.

  10. Mr Sobol,je vous remercie pour vos compliments.Avant que mon regiment de Legion ne parte en Afghanistan j avais contacte Mr Chevalerias,plus grand specialiste francais sur les talibans.Il m a explique qu il est impossible,pour des raisons topographiques,de battre leurs milices,qui en outre ont rallie beaucoup de tribus et partis,un peu comme le PCF en 1943 lorsque les Allemands l ont cible,ce qui a eu pour effet de quadrupler leurs scores electoraux.
    Les USA,habitues a gagner,ne savent pas gerer les retraites.Luxueusement equipes,ils sont indifferents aux pertes de materiels (Vietnam,Afghanistan)qui, permettent a leurs adversaires de plastronner.

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