Selon Hillel : tout le reste n’est que commentaires…
Peut-on instrumentaliser l’antisémitisme pour de simples motifs électoraux et tenter de priver un adversaire de légitimité politique et, croit-on, de ressources démocratiques, en se servant du soupçon « d’antisémitisme » pour, finalement, exclure 45% d’intentions de vote du débat censé être « républicain » ?
Ou, à force d’adopter la position de la « tour d’Ivoire », les Institutions juives de France jouent-elles au jeu dangereux de l’arroseur arrosé, ajoutant surtout à leur discrédit, au lieu de renforcer les outils indispensables dont la communauté juive a besoin, aux yeux des médias, des pouvoirs publics et des peuples en général, si on s’en tient à identifier qui les agresse vraiment ?
Le fait qu’un auteur puisse tenir des propos éminemment litigieux ou contestables sur des situations historiques précises, touchant aux heures sombres et aux zones les plus « grises » de l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale fait-il automatiquement de lui un « Antisémite », un « négationniste », un « extrémiste » à bannir ? Ou ne s’agit-il là que d’une vision judiciarisée du débat historique ou politique, au point de faire planer la menace du recours au procès pour s’éviter une argumentation ardue, consistant à devoir rappeler les faits démontrés, sans nul besoin d’ester en justice ?
Dans une France marquée du sceau des Lois Gayssot, en est-on arrivé au point où la vérité historique, au lieu de convaincre de sa véridicité parce que cela découle de sources sûres et authentifiées, se change en dogme, au point de classer comme nuisible à la démocratie tout individu qui oserait en remettre en cause tel ou tel aspect (certes, potentiellement blessant pour les survivants, dans le simple fait d’interroger ce qu’ils en ressentent) ? Il faut alors relire Pierre Nora et son « Liberté pour l’Histoire! « . Un abuseur par lapsus, comme récemment Ivan Rioufol, parti au secours de Raoult et de son « totalitarisme sanitaire » par une comparaison scabreuse, peut se raccrocher aux branches et corriger peu de temps après, sans qu’il y ait mort d’homme. Il suffira de rappeler que l’histoire ne s’use que si l’on s’en sert à tort et à travers en banalisant à outrance. La Loi Gayssot a surtout ouvert le chantier dérapant de la « concurrence des mémoires » et, aujourd’hui, le dernier des non-vaccinés réclame son statut de victimisé, au même titre que le rescapé de la Shoah! On n’a alors plus peur de mourir… de ridicule.
Les Institutions qui prétendent défendre ce bien collectif avec le plus d’acharnement peuvent-elles, au lieu de débattre et de combattre avec les armes du politique, renvoyer « la plèbe » au piquet des leçons mal apprises, en excluant de fait les représentants de 45% environ de la population française, tout en se revendiquant comme « seules représentatives » ?
Le CRIF ou le Consistoire, pour ne pas les nommer, peuvent-ils ne sélectionner pour leur point de presse annuel, alias « Dîner du Crif », que le Président élu avec 24% seulement des intentions de vote au premier tour des Présidentielles de 2017 et guère plus aujourd’hui – voire moins -, ainsi que la candidate de droite traditionnelle (Les Républicains »), Valérie Pécresse, qui oscille d’un sondage à l’autre, mais est donnée 4ème dans plusieurs, derrière deux des exclus (Zemmour et Le Pen – ou à égalité) et juste devant, mais de peu, devant le 3ème, Jean-Luc Mélenchon ? Pire, dirons-nous, un Jadot qui commet une mise en cause à relent antisémite avéré, en traitant Zemmour de « Juif de Service »(et pourquoi pas Zemmour Y’a bon Couscous-Boullettz? Avé l’assent de là-bas djis), se voit invité, alors qu’on peut le taxer « d’Islamogauchiste », pour plusieurs de ses prises de positions régulières.
Finalement, que révèle cette candidature Zemmour, par rapport à la droite souverainiste et conservatrice classique (appelée à tort « extrême-droite » par la Doxa conta- dominante), sinon que le processus de dédiabolisation et de respectabilisation mené par Marine Le Pen serait allé presque un « pont trop loin », au point qu’un « petit Juif Berbère » (sic.) peut aussi bien qu’elle, incarner ces valeurs traditionnelles? Par l’absurde, cela démontre que le véritable antisémitisme n’a plus réellement prise à la droite de l’échiquier, sinon au sein d’isolats vite repérables (Soral, Dieudonné, Ryssen, etc. ), mais qu’il remonte plutôt du public outrageusement dragué par la gauche la plus « populiste », cet « électorat » absentéiste des urnes, de deuxième ou troisième génération.
Surtout, Zemmour relance la lutte contre le trop d’immigration qui asphyxie une culture, contre le regroupement familial et ses travers comme le refus défiant d’intégration, le surcroît de délinquance, le retour vers une version extrémiste de la religion d’origine, plutôt que de « jouer le jeu » de la Francité et de la quête d’identité commune… (d’où ces polémiques hystérisantes sur les « prénoms », qui ne valent que comme marqueurs de la dés-intégration du creuset français). Mais, pour lutter efficacement contre les effets délétères de la globalisation, le rejet ne suffit pas de l' »autre » ne suffit pas. Il faudra rechercher sincèrement des solutions, comme celles que recèle le codéveloppement.
Dire que Zemmour est anti-Islam au point de confondre dans le discours le simple pratiquant et le Salafiste ou Frère Musulman est audible et mérite, en tout cas, qu’on clarifie, par le débat contradictoire et uniquement par lui, les points où il fixe les limites des pratiques dans l’espace public : mais c’est une vraie question qui suscite légitimement débat. Les Accords d’Abraham lui donnent tort, en cela qu’ils démontrent un vrai respect entre Juifs et Arabes voulant apprendre les uns des autres. Mais, ce rappel est aussi valable pour un Grand Rabbin qui s’égarerait trop souvent auprès d’émanations de pays hostiles comme la Grande Mosquée de Paris ou ses alliés Fréristes, continuateurs d’Al Banna, de sa haine de la modernité et des Juifs qui l’incarnent. Quand il dit qu’au même titre, les Juifs devraient renoncer « sagement » à la Kippa, ce n’est pas par « antisémitisme », mais croit-il, par valeur de « l’exemple », dans le rôle du Juif premier de la classe…
Personne n’a osé dire que le Rabbin massorti Alain Michel, sur les écrits duquel s’appuie Zemmour, doit être considéré comme un Rabbin antisémite. On lui oppose des arguments, pas des anathèmes. Pourquoi le polémiste devenu politique, qui reprend ces mêmes points, serait-il cet ennemi juré des Juifs que décrit le Grand Rabbin Korsia, en prononçant une forme d’excommunication qui nuit à la modernité de son style d’orthodoxie construit, à l’origine, sur la souplesse (perdue?) du débat éthique?
Mais si les institutions ainsi décrites étaient réellement favorables à une évolution du droit, notamment, par l’adoption plus régulière de la fameuse définition de travail de l’IHRA, il devient clair qu’elles ne pourraient accepter à leur table tous ceux qui, la moitié de l’année, tiennent ouvertement des positions antisionistes, devenues le cheval de Troie de l’antisémitisme réel en Occident et le marchepied du terrorisme islamiste qui tue (et lui seul quand cela concerne des Juifs). Les gens comme Jadot, sans doute Mélenchon, du coup, gagneraient plus difficilement leur strapontin, sans passer au spectre tous les représentants d’une gauche, qui, de toute évidence, se radicalise. Au point que l’ancienne candidate Ségolène Royal ne voit plus de vote-refuge que chez le candidat de la France qui se prétend « insoumise », mais qui reprend tous les thèmes qui ont un peu d’écho en banlieues, dont la condamnation systématique de l’Etat Juif et l’adoption sans retenue de l’Islam mythifié dans la « créolisation ».
Ils seraient beaucoup moins à l’aise pour décrire leur adversaire déclaré comme l’affreux antijuif qu’ils stigmatisent, sans vrai motif solide, excepté qu’il sorte parfois des rails du débat convenu, mais sans jamais commettre de faute contre la « République » entant que telle, voire en étant un républicain radical. En revanche, le passage d’Eric Zemmour par le Groupe Scolaire Lucien de Hirsch est attesté. Était-ce si vain?
Marine Le Pen, quant à elle, multiplie les gestes pour se faire pardonner… les errements et fautes de son père, comme de s’incliner devant le monument en hommage aux combattants du Ghetto de Varsovie, le jour même du meeting de Zemmour à Villepinte. C’est dire si la rivalité est acharnée. Faut-il être plus impitoyable envers les générations suivantes, ou les parents sont-ils seuls responsables de leurs propres méfaits ou péchés ? Où en est le Judaïsme officiel sur ce point?
Les Juifs de France ont-ils hérité d’Institutions « représentatives » ayant perdu toute rigueur de jugement et toute souplesse dans la volonté de maintenir le caractère démocratique du débat public? Sont-elles devenues autoritaristes et rien d’autre?
Droite et gauche classiques sont discréditées parce qu’elles se sont avérées incapables de tenir les rênes du pouvoir face à des phénomènes massifs comme les conséquences de l’immigration mal ou incontrôlée, entraînant l’arrivée de gens ayant l’antisémitisme comme seconde nature, la perte du sentiment de sécurité, les coups de canif à l’identité, à la culture commune. Ces deux types de partis en subissent le poids écrasant aujourd’hui, quand l’apparition du Lepénisme dans les années 82 n’était peut-être essentiellement, qu’un mouvement réactif, face aux inconvénients de plus en plus visibles de cette entrée exogène massive sur le sol français.
L’inversion du processus colonial, au point que règnent le Wokisme et le décolonialisme comme points de repères les plus en vue dans les modes intellectuelles, est aujourd’hui patent. C’est encore ce qui discrédite la gauche démagogique marquant l’arasement de l’enseignement traditionnel.
Zemmour n’est rien d’autre qu’un indice politico-culturel qui rassemble sous son « panache blanc » un ensemble de mécontentements vécus dans les courants « populaires ». Qu’on les approuve ou non ne change rien à l’affaire et ne fait pas dégonfler le besoin d’expression de ce « trop-plein » de colère. Toute attitude hautaine de ces institutions relègue ceux qu’ils prétendraient représenter (qui, finalement, à part eux-mêmes et quelques connivences dans les arcanes du pouvoir ?) comme incapables de partager les préoccupations du plus grand nombre.
Ces institutions rejoignent les longues cohortes d’organismes désincarnés comme l’ONU ou l’Europe officielle dont on sait qu’ils ne sont élus par personne et restent totalement déconnectés des réalités de terrain. Elles ne peuvent donc agir pour notre bien. Elles ne sont utiles qu’au prorata de ceux qui s’y reconnaissent encore et ne font pas qu’y mirer le reflet narcissique de leurs propres aspirations à grapiller une once de pouvoir…
Les Juifs de France sont écartelés entre la tentation de « l’assimilation » (chez les Romains, fais comme les Romains – oui, mais jusqu’où ? – ) et le désir d’Alyah, pour se ressourcer vraiment sans aucune compromission. Passer son temps dans des jeux de massacre sans avenir n’apporte que le confort intellectuel de l’hostilité surjouée dans l’entre-soi, où la détestation de l’autre-miroir devient la dernière expression à la mode de la tragique haine névrotique de soi, caractéristique du Juif exilique qui s’y complaît au risque de s’y noyer. Les Juifs n’ont-ils tellement plus d’ennemis qu’il faille s’ébouriffer le chignon dans des joutes posturales ?
Certains ont sur faire leur choix. Mais à rejeter une partie des Juifs ouvertement considérés comme « moutons noirs », le Judaïsme français vit un supplice dont il pourrait ne jamais se relever.
A t-on encore réellement le choix, ou ne s’agit-il plus que de partager (ou patauger dans) de douces-amères illusions? Le jeu « démocratique » en vaut-il encore la chandelle (à tenir aux puissants)?
©️ Marc Brzustowski
Le Grand Rabbin Korschia prétend que Zemmour n’est pas juif !
Il faut que ce “Grand Rabbin” retourne au Talmud Thora .
Hahamim : “Un juif, meme s’il a fauté, reste un juif “
Je pense après avoir lu cet article dans The Times of Israël, Dix ans après l’attentat de Toulouse, un grand hommage aura lieu le 20 mars, que les oreilles de M. Zemmour vont siffler diablement car l’artillerie lourde voir très lourde va être utilisée à un mois des élections présidentielles, discours des présidents Herzog et Macron, du Crif, et le enfin, la cérémonie est interdie aux extrémistes, Des candidats à l’élection présidentielle sont attendus, tous ne sont pas les bienvenus. Les plus extrémistes et ceux qui ont eu des mots insultants et atroces à l’égard de la communauté juive ne sont pas conviés ».
Je pense bien entendu aux terroristes islamistes, aux islamo-gauchistes, y en a-t’il d’autres ?
Cela me rappelle une cérémonie l’an dernier en mémoire des victimes de l’Hyper Casher qui était réservé aux huiles, je suis venue et poliment mais fermemment, on m’a dit que l’accès est réservé aux personnalités …