Hier, on m’a traité de raciste.
Depuis longtemps, je me fais un point d’honneur à respecter ceux qui, parmi mes amis, mettent en avant leur combat mémoriel. Je parle bien entendu de mes amis, souvent juifs mais pas toujours, qui luttent avec beaucoup de dignité et de persévérance pour que personne n’oublie les horreurs de la Shoah. Il en est aussi dont les parents ou les grands-parents ont connu les camps de concentration. J’ai pleuré de rage à la lecture du livre du père de l’un d’entre eux. Il se reconnaîtra, puisqu’il me fait l’honneur de lire mes publications.
Nous avons tous des parcours différents et chacun de nous, sûrement, pense avoir été en accord avec lui-même à chaque étape de sa vie et avoir évolué en fonction de sa perception des réalités. On peut être communiste à seize ans et de droite à cinquante.
Mais opérer un tel changement, même en quelques dizaines d’années, n’est possible qu’à condition de rester hermétique à toutes les idéologies. Ce sont elles en effet qui bloquent les évolutions de l’esprit en s’opposant à la science. Et par science, j’entends tout ce qui constitue l’observation et l’analyse du réel.
L’déologie, cette posture qui enferme ses victimes dans une incurable cécité
L’idéologie est une posture tellement envahissante qu’elle enferme toutes ses victimes dans une incurable cécité. Ouvrir ses yeux pour observer le réel et renier une idéologie pour laquelle on a combattu, c’est se renier soi-même. Autant dire que c’est loin d’être aisé.
Comme beaucoup de Français juifs, j’ai milité au sein de groupes ou d’associations de défense communautaires. Je me suis entrainé physiquement pour participer à des actions plus ou moins violentes dirigées contre les ennemis de ma communauté religieuse. Je l’ai sans doute fait bien moins que d’autres qui me liront peut-être. Mais le plus notable, ce sur quoi je veux insister dans mon propos, c’est la raison pour laquelle les ennemis que j’ai combattu un temps ont été remplacés par d’autres ennemis, et ainsi de suite. Cette raison, c’est l’absence d’idéologie.
Mes ennemis: les fachos et les gauchistes pro-palestiniens, ces nouveaux antisémites
Mes premiers ennemis ont été les fachos. Ces antisémites, parfois membres du GUD, ces nazillons que je haïssais plus que tout. C’était le début des années 80. La Shoah n’était pas si loin et j’en étais imprégné. Pas par ma propre histoire, mais par ce que j’en avais appris. Je crois que j’aurais pu commettre l’irréparable tellement j’enrageais contre ce que les juifs avaient subi. De fait, je suis devenu assez violent. Chaque fois que j’avais à me défendre physiquement, que je l’avait cherché ou non, c’était le sort des juifs exterminés par les nazis qui me venait à l’esprit et décuplait ma force. J’ai donné tellement de coups de poings, pour un mot de travers ou un doigt d’honneur, sans me soucier de la taille ou du nombre de mes adversaires, que je ne saurais les compter. Pour autant, mes idéaux d’adolescent, de fraternité entre les peuples et les communautés, restaient vivaces. J’étais dans l’air du temps qui s’annonçait, celui de SOS Racisme et de « touche pas à mon pote ». Je n’avais aucune idéologie. Le GUD était puissant et actif. Je devais le combattre.
Mes seconds ennemis ont été les gauchistes pro-palestiniens. Je compris au milieu des années 80 qu’ils étaient les nouveaux antisémites. Les Français de souche, dans leur majorité, voyaient d’un très mauvais œil cette importation du conflit israélo-palestinien et, bien sûr, ne prenaient pas parti. Progressivement, mes premiers ennemis d’extrême droite, sans doute parce qu’ils devenaient de moins en moins visibles et actifs, furent enfin insignifiants. Je commençais à réaliser que cette haine des arabes contre les juifs, qui avait poussé mes parents à fuir le Maroc pour s’installer en France, était en train de nous rattraper dans ce Val de Marne de ma jeunesse. Mais nous étions nombreux, nous, Français juifs, dans ces banlieues de Paris. Nous n’avions pas peur et pensions naïvement que les forces en présence s’équilibreraient encore longtemps. C’était sans compter sur les politiques de soutien à l’immigration qui allaient se succéder. Pour autant, aussi curieux que cela puisse paraître, je conservais encore mes idéaux antiracistes et militais pour une France multiculturelle dans laquelle les communautés d’origines diverses vivraient en parfaite harmonie. Je nourrissais même une certaine tendresse pour mes camarades musulmans dont les histoires et parcours familiaux ressemblaient aux miens. Je comprenais et partageais leur sentiment de déracinement. Et puis, il y avait dans leurs maisons ces odeurs qui m’étaient familières. Celles de l’huile d’olive et du safran, du thé à la menthe aussi, du jasmin et de la coriandre. Pour le dire en quelques mots, je prenais conscience qu’un nouvel ennemi prenait forme à ma porte, mais je pensais que, vues sa taille et son identité culturelle si proche de la mienne, il n’était que peu dangereux. Ici encore, aucune idéologie ne me guidait. Je ne faisais que m’adapter aux modifications du réel. Je ne faisais que me préparer à rester en alerte, mais dans une relative sérénité.
Quand la bête immonde changea de visage
L’année 2006, Ilan Halimi était séquestré par le gang des barbares. Un ramassis d’ordures, dont le chef avait été nourri à cet antisémitisme arabo-musulman que je croyais inoffensif sur le territoire français, torturait et tuait un juif, parce que juif, dans le pays qui avait accueilli ma famille et l’avait placée sous sa protection. Ce crime abject fut un premier électrochoc pour moi, mais aussi pour de nombreux Français, juifs et non juifs, qui prirent conscience que la bête immonde avait changé de visage.
Le second électrochoc, je le reçus en 2012, à l’annonce de l’horreur absolue des attentats de Toulouse et de Montauban. En France, un de mes compatriotes, que son nom soit maudit, tuait à bout portant des enfants juifs. Assis devant mon téléviseur, j’écoutais les journalistes et les personnalités politiques affirmer sans l’ombre d’un doute que l’auteur de ces atrocités devait forcément être un néonazi. J’étais certain du contraire. Je savais, au fond de moi que ces crimes étaient le fait d’un musulman agissant au nom de l’islam. Une telle horreur évoquait tellement la cruauté des terroristes palestiniens, que ne pas y voir un lien me paraissait stupide. Lorsque l’identité du tueur fut révélée, le malaise se fit ressentir au plus haut niveau des responsables politiques français ; chacun comprenant le rôle complice qui avait été le sien en favorisant l’immigration d’une population dont une partie, difficilement quantifiable mais notable, sèmerait un jour la mort et la terreur. Non, malheureusement pour eux, ce n’était pas l’œuvre d’un néonazi. Il ne restait à nos politiques qu’une seule option : s’indigner si fort que personne ne songerait à leur reprocher leur incontestable compromission. La même indignation que montra l’ensemble de la classe politique après les propos de Zemmour prononcés devant le Bataclan. Une indignation collective assurément motivée par la crainte que les reproches parfaitement légitimes adressés à Hollande ne leur soient finalement envoyés au visage.
Il y a une inclinaison à la haine des juifs, de la France et de l’occident en général, chez une partie de la population mondiale arabo-musulmane
Depuis ce jour, mon ennemi n’a plus changé de visage. Je ne perdrais pas mon temps à écrire toutes les précautions d’usage « padamalgamistes ». Elles tombent sous le sens et sont triviales. Aujourd’hui, le constat est sans appel et se résume ainsi : il y a une inclinaison à la haine des juifs, de la France et de l’occident en général, chez une partie de la population mondiale arabo-musulmane. Tant qu’il en sera ainsi et que nous serons incapables de séparer le bon grain de l’ivraie, il faut, toute affaire cessante, mettre un terme à cette immigration. En plus d’être une question de survie identitaire et culturelle, c’est une question de survie physique.
Je ne vois rien dans ce que je viens d’écrire qui ne soit pas du simple bon sens. Accessoirement, rien de raciste non plus. Il faut être d’une grande mauvaise foi pour considérer qu’identifier son ennemi et vouloir s’en protéger serait une marque de racisme. Je n’ai de haine pour aucune religion, ni aucune couleur de peau. Je n’en ai que pour mes ennemis.
Hier, un vieil ami m’a traité de raciste
Pourtant, hier, un vieil ami, que j’ai le bonheur de ne plus considérer comme tel, m’a traité de raciste. Je passe sur les autres qualificatifs. Avec quels arguments ? Aucun, sinon que je soutiens Eric Zemmour. Longtemps, j’ai cru que cet ex-ami était simplement enfermé dans son idéologie de lutte contre le nazisme. Une idéologie qui l’empêchait de voir le réel.
Pour cette raison, je restais bienveillant. J’argumentais. Je riais même parfois de ses outrances et de ses caricatures. Mais hier, j’ai senti de la haine en lui. Un sentiment qui ne pouvait reposer uniquement sur un aveuglement idéologique. Il y avait forcément autre chose. J’ai compris qu’il s’agissait d’argent. J’ai réalisé que son attitude n’était que du cynisme mercantile ; une réaction épidermique de protection de ses intérêts financiers étroitement liés à la mondialisation.
Aussi, il n’est désormais plus question de bienveillance à son encontre.
Les attaques en général, du moins lorsqu’elles sont sans fondement, me laissent perplexe et en disent long sur la faiblesse d’esprit de ceux qui les lancent. Me traiter de raciste comme il l’a fait n’est pas recevable, puisque non étayé. A mon tour de le traiter de cynique, mais non sans argument.
J’ose l’écrire : cet ex-ami a du sang sur les mains. Un sang qui a coulé et qui coulera encore. Lui qui n’a jamais vécu en dehors des quartiers bourgeois de paris et qui ose se poser en défenseur de valeurs humanistes. Lui qui ne voit la France que comme un territoire où l’on peut gagner sa croûte et qui s’abrite derrière une supposée lutte antiraciste pour mieux cacher sa crainte de voir ses affaires péricliter. La seule chose qu’il redoute, c’est de voir la France devenir protectionniste. Et il est prêt à toutes les trahisons pour que cela ne se produise pas. Il est prêt à effacer de sa mémoire Ilan Halimi tué par ceux qu’il me reproche de combattre. (Non, cher ex-ami, ses bourreaux n’étaient pas nazis). Il est prêt à oublier les victimes des attentats de 2012 en traitant de racistes ceux qui veulent œuvrer pour réduire l’afflux de futurs Merah sur le territoire (désolé, mais encore non, Merah n’était pas nazi). Il insulte les victimes du Bataclan et de Nice (encore perdu ! aucune de ces morts n’est liée au nazisme).
J’ai la chance de n’avoir aucun de mes proches qui soit tombé dans l’un de ces attentats. A la place d’un parent de ces victimes, je ne suis pas certain que j’aurais pu être aussi mesuré que je l’ai été envers mon ex-ami. Je pense d’ailleurs qu’il ne m’aurait pas traité de raciste. Qu’il se le dise : lui ou moi, aurions pu perdre un de nos enfants à l’occasion d’un de ces attentats. Et tout doit être fait, absolument tout, pour empêcher que cela ne se reproduise, à commencer par ne plus faire entrer le loup dans la bergerie et n’excuser aucune politique cynique.
Il m’afflige, mon ex-ami, à oser se revêtir d’un déguisement de chasseur de nazi en fermant volontairement les yeux sur la réalité du mal qui nous frappe. Jusqu’à hier, je pensais qu’il était un Don Quichotte menant un combat contre un fascisme tellement insignifiant qu’il n’avait tué personne depuis 70 ans. Mais aujourd’hui, je comprends qu’il n’ignore rien de tout cela. Il ne mérite ni mon amitié, ni mon respect. Je prie le ciel pour que ni Macron ni Pécresse ne soit élu en avril prochain. Je n’ai aucun doute sur l’ampleur de l’insécurité qui règnera en France, dans cinq ans, si Zemmour n’était pas élu. Je ne suis d’ailleurs même pas certain qu’il ne soit pas déjà trop tard.
Qu’il se regarde dans un miroir, mon ex-ami, et qu’il voie à quel point sa duplicité transpire de chacun de ses pores, à se tromper de combat et à le faire sciemment.
Ce sera par sa faute qu’encore plus de Français, en particulier des juifs, perdront la vie dans les années qui viennent, craindront simplement d’être identifiés comme juifs, se feront tabasser dans la rue parce qu’ils porteront une kippa. À qui espère-t-il faire croire, mon ex-ami, qu’il se bat contre des nazis, au point d’en voir partout, alors que pas un juif n’a été tué au cri de heil Hitler depuis 70 ans.
Non, je ne suis pas raciste et je continuerai à marcher en France, la tête haute
Non, je ne suis pas raciste et je continuerai à marcher en France, la tête haute, tandis que lui, mon désormais ex-ami, continuera à faire semblant de se battre contre des chimères, jusqu’à ce que son pécule soit suffisant pour émigrer vers d’autres contrées. Il y a une chose dont je suis certain depuis hier : mon ex-ami est devenu mon ennemi. Qu’on ne s’y trompe pas, ils sont des centaines de milliers qui comme lui sont prêts à voir leurs compatriotes mourir sous les coups de musulmans radicalisés dont ils auront eux-mêmes permis l’entrée en France prétextant de vaseuses raisons humanitaires, mais pour le motif, en revanche bien concret, d’un joli plat de lentilles.
Alors de grâce, n’oublions pas de voter.
© Elie Sasson
L’ex ami a le profil type de l’électeur de Macron (« La seule chose qu’il redoute c’est de voir la France devenir protectionniste. »)
Êtes vous informés des insultes qu Elie Sasson , que vous semblez porter aux nues, profère sur FB a l’ encontre du Grand Rabbin de France Haim Korsia ainsi que sur nos institutions et leurs dirigeants sur lesquelles il vomit fréquemment et sans aucune retenue.
Faites donc attention à qui vous offrez une tribune !
Si vous faites allusion a des critiques sévères envers le GR ou le Crif , j y vois l expression de l incurie de ces personnes ou pseudo institutions. Si Mr Hasson se livre a des propos insultants c est effectivement franchement inacceptable.
Premièrement, je ne crois pas avoir insulté quiconque. Je ne fais que donner mes opinions. Enfin, mes critiques sont toujours argumentées. J’ai publié, il y a quelques mois, une tribune concernant l’attitude et les propos absolument inadmissibles de M. Korsia, et je n’en retire pas une virgule.
Moi c’est « fasciste « par un voisin mais par contre sur 5 autres relations 4 sont d’accord avec Zemmour donc peut être reste-il un espoir!
Bonjour. Mr Sasson vous utilisez le mot nazi comme si c’était une marque ou un nom, alors que c’est la contraction de national-socializme. Merah a une nation, c’est la nation islamique, il a « socialisé » ses actes en les imposant à la société, au corps social. C’était un nazi.
Appui total à elie sasson.
J’ai lu ses chroniques
Elles reflètent la vérité pure et simple.
Je ne me souviens pas d’ y avoir trouvé des insultes à l’encontre des personnages en question.
Par contre j’ai lu le torrent d’insultes ignobles proférées par Khalifa, Klugman Klarsfeld pere et fils (mais pas mère)un certain Gaston cremieux agrémentées de caricatures depeignant Zemmour en Nazi avec moustache Hitlerienne uniforme de SS , affiches de Zemmour portant des cibles et carrément insultes du grand rabbin traitant Zemmour de raciste et d’anti sémite.
Ne nous laissons pas intimider par les menaces clairement proférées par ce monsieur Olivier Klein.
Tribune juive doit résister à ce type de pression .
Excellent article ! Tout à fait d’accord avec ce qu’il contient !
Bravo m. Sasson