Je me permets quelques remarques sur le contenu de la déclaration des partisans de Netanyahou.
A mon sens, ils ont raison sur le fait qu’il y a eu un acharnement judiciaire qui relève plus de la raison politique que de la gravité des infractions que ses détracteurs cherchent à lui imputer.
A cet égard, les infractions les plus graves concernent l’affaire des sous-marins vendus à l’Egypte relative à l’accusation de détournement de fonds par le biais de commissions occultes. Cette accusation malgré l’énorme travail de la police notamment par pressions sur des témoins a été abandonnée faute de preuves.
Reste l’accusation de corruption -ici le mot très fort devrait être relativisé- au sujet des cadeaux et de contrepartie d’influence dans un journal qui lui aurait accordé une ou des couvertures favorables.
Je pars du principe que lorsqu’on veut noyer son chien on dit qu’il a la rage … et de ce fait on trouve toujours une faute de cette nature dans l’exercice d’un pouvoir qui a duré plus d’une dizaine d’années. Quel homme politique n’aurait-il pas besoin dans cette époque si médiatisée de couvertures journalistiques favorables. Maladresse, abus? Où est la limite ?
Que ce type d’infraction soit punissable sévèrement en Israël et en tout cas beaucoup plus que dans d’autres pays démocratiques, c’est un fait. Faire allusion à d’anciens Premiers ministres qui ont eu un train de vie plus modeste est un argument discutable vue l’évolution du pays radicalement matérialiste qui a basculé depuis les accords d’Oslo dans un modèle économique et sociologique radicalement différent où l’argent est devenu roi tant à gauche qu’à droite.
Mais y a-t-il sérieusement matière à envoyer en prison un Premier ministre d’une telle stature -que l’on aime ou pas le personnage- pour ces faits? La question mérite d’être posée.
Par contre, je pense que les partisans de Netanyahou se trompent lorsqu’ils déclarent dans le plus pur style politicien qu’il « paye le prix d’années de fermeté à la tête du camp de droite. »(sic)
Non, Netanyahou n’a pas incarné avec fermeté le camp de la droite et on l’a vu abandonner dans beaucoup de domaines par opportunisme la fermeté dont ses partisans veulent l’auréoler. Particulièrement Netanyahou non seulement ne s’est pas attaqué à la dérive de la gauche de la Cour Suprême qu’il a cherché à se concilier -ce n’est pas pour rien qu’il fait appel au juge Aaron Barak ménagé dans sa magistrature Suprême- tout comme il n’a pris aucune précaution par le choix de Mandelblit, procureur de l’Etat, un « ami » qui s’est révélé très perméable, étant paraît-il lui-même sujet à pressions dans une affaire où il est « mouillé ».
Aujourd’hui Netanyahou paie le prix de son manque de fermeté.
Enfin la comparaison avec Olmert ne me semble pas de mise. Celui-ci a reçu vraiment des pots de vin en espèces sonnantes et trébuchantes non négligeables, en contrepartie de constructions pharaoniques à Jérusalem sans que celles-ci cadrent avec le paysage.
Ici le délit plus grave est caractérisé sans rapport avec le trafic d’influences dont Netanyahou est accusé.
Subsiste la question du départ politique de Netanyahou justement évoquée. J’y suis favorable car sa présence trop contestée au sein de la droite ne permet pas une coalition reflétant la majorité de l’électorat israélien
© Philippe Bliah
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